Le Testament de Rampa
Montréal : Éditions Stanké, ©1984. Stanké-Arnaud Immelé
******************************

******************************
Table des matières

Introduction 3
La terre 3
Formation et origine 3
Configuration. « La terre est creuse ». Origine des O.V.N.I. 6
Organisation : « Les Manus » du monde 9
Les mondes parallèles — La quatrième dimension 10
Les différentes civilisations 11
« Ici-bas, c'est le monde de l'illusion » 14
« La vie est semblable à une école » 14
L'homme 16
La condition humaine 16
Nature de l'homme 16
Potentiel humain 17
Conscient, inconscient, subconscient 17
Imagination 18
Relations humaines 20
Amour — affection 20
Mariage — couple 20
L'homme et ses « partenaires » sur Terre 21
Les chats 21
Le rôle des animaux auprès des humains 22
Les plantes 25
Considérations écologiques 26
Problèmes métaphysiques 26
Existence de Dieu, La Terre est l'école des humains chancelants 26
Nécessité de la religion 26
La foi 27
L'enfer 28
Le purgatoire 28
Les anges-gardiens-guides... 29
La prière 29
La méditation 31
La condition humaine 31
Le vieillissement 31
La peur 32
La souffrance 33
La drogue 33
L'alcool 34
La démence 34
Le suicide 35
Le message de rampa 35
Le troisième œil 35
L'aura 37
Rouge 39
Orangé 39
Jaune 39
Vert 40
Bleu 40
Indigo et violet 40
Gris 40
Lecture d'une aura 40
La corde d'argent 41
Le voyage astral 42
Le karma 44
Les Annales Akashiques 45
Les Formes-Pensées 46
L'hypnotisme 47
La psychométrie 48
La télépathie 49
La clairvoyance 50
Les « voyants » 50
La voie médiane et ses lois 51
La mort 52
Les différents niveaux de l'astral 54
La réincarnation 54
La réincarnation — Une nouvelle naissance 56
Prédictions de Rampa 58
Résumé d'arrière de couverture 60
 

Introduction

L'idée d'une anthologie des œuvres de Rampa nous est venue quand nous avons réalisé que nous n'aurions pas assez d'une vie pour répondre au courrier que les lecteurs de Lobsang Rampa nous faisaient parvenir.

Souvent les mêmes demandes d'information nous reviennent, pour éclaircir certains thèmes ou encore pour savoir quel ouvrage de Lobsang Rampa choisir afin de mieux atteindre les objectifs personnels de chacun.

De concert avec notre éditeur, la décision fut donc prise de réunir en un seul livre les écrits les plus significatifs puisés dans l'immense œuvre du Dr Lobsang Rampa.

Les pages qui suivent représentent la quintessence de l'enseignement de mon regretté mari. Elles constituent en quelque sorte son TESTAMENT. Le legs qu'il a voulu faire à ses innombrables amis à travers le monde entier. Bien sûr ce ne sont que des extraits et pour ceux qui désireraient approfondir la pensée de Lobsang Rampa nous suggérons de lire ses ÷uvres au complet qui sont généralement disponibles dans plusieurs collections et à propos desquelles on trouvera ici toutes les informations voulues.

Enfin je me permets de signaler que, toute personne intéressée à acquérir de meilleures connaissances et à s'assurer une certaine flexibilité dans sa recherche pourrait également lire mon livre publié récemment aux Éditions internationales Alain Stanké, intitulé « Lumière et sagesse ».

Puisse la lecture de l'enseignement de Rampa vous servir de guide dans votre épanouissement personnel.

San Ra-Ab Rampa

La terre

Formation et origine

À l'aube des temps, la terre n'était pas telle qu'elle est aujourd'hui. Elle tournait beaucoup plus près du soleil et en sens inverse. Dans son voisinage était une autre planète, en quelque sorte sa jumelle. Les jours étaient plus courts, aussi les hommes avaient-ils l'impression de vivre plus longtemps, pendant des siècles. Le climat était plus chaud, et la flore d'une luxuriance tropicale. La faune très variée était riche d'animaux aux formes gigantesques. La pesanteur était plus faible que de nos jours en raison de la différente vitesse de rotation de la terre. La taille de l'homme atteignait le double de sa taille actuelle encore qu'il ne fût qu'un pygmée comparé aux gens d'une autre race qui vivaient à ses côtés, des super-intellectuels appartenant à une caste différente. Ces super-intellectuels gouvernaient la terre et ils apprirent beaucoup aux hommes, qui étaient alors comme des élèves soumis à l'autorité d'un maître bienveillant. Il arrivait souvent à ces énormes géants de monter à bord d'engins de métal brillant qui sillonnaient le ciel. L'homme, cette pauvre créature ignorante qui n'en était encore qu'aux premiers balbutiements de la raison raisonnante, était incapable de comprendre tout cela car son intelligence dépassait à peine celle des singes.

Pendant des temps infinis, la vie sur la terre suivit un cours paisible. La paix et l'harmonie régnaient entre tous. Les hommes communiquaient entre eux par télépathie, sans avoir recours à la parole, qui n'était utilisée que pour les dialectes locaux. Puis les super-intellectuels qui dominaient l'homme de leur haute taille, se prirent de querelle. Des factions se formèrent, qui ne pouvaient se mettre d'accord sur certaines questions, exactement comme les nations d'aujourd'hui. Un de ces groupes gagna une autre partie du monde où il essaya d'imposer sa domination. Une guerre éclata. Les surhommes s'entre-tuèrent en s'infligeant mutuellement de grosses pertes au cours de féroces batailles. L'homme qui brûlait du désir de s'instruire, apprit l'art de la guerre, apprit à tuer. La terre, où la paix avait régné jusqu'alors, devint un enfer. Pendant de longues années les surhommes travaillèrent en secret, les uns contre les autres. Un jour, une énorme explosion secoua la terre et la déplaça de son orbite. Des flammes rougeoyantes traversèrent le ciel et la terre fut entourée de fumée. Le tumulte cessa enfin mais pendant de longs mois d'étranges signes qui frappaient les peuples de terreur apparurent dans le ciel. Venant des espaces infinis, une planète s'approchait de la terre ; chaque jour, elle paraissait plus grande. Bientôt, il fut évident que la collision était inévitable. Des raz de marée déferlèrent sur la terre, de grands vents s'élevèrent et les jours et les nuits furent remplis du hurlement des tempêtes furieuses. La planète remplit alors tout le ciel, comme si elle allait bientôt tomber droit sur la terre. À mesure qu'elle s'approchait, de vastes étendues de terre ferme furent submergées sous les raz de marée. Des tremblements de terre secouèrent la surface du globe et, en un clin d'oeil, des continents entiers furent engloutis. Alors, la race des surhommes oublia ses querelles ; tous coururent à leurs machines étincelantes et s'élancèrent dans le ciel pour fuir les cataclysmes ravageant le globe. Mais sur celui-ci, les tremblements continuaient ; des montagnes jaillissaient du sol, entraînant avec elles le fond des mers ; des terres en s'effondrant furent immédiatement recouvertes par les eaux. Les peuples fuyaient de tous côtés, éperdus de terreur, croyant que la fin du monde était arrivée. Pendant tout ce temps, les vents augmentaient de violence. Le tumulte devint de plus en plus intolérable, les nerfs des hommes cédèrent et la peur s'installa sur toute la surface du globe.

La planète étrangère ne cessait de grandir et de se rapprocher, jusqu'au moment où elle fut très proche de la terre. Alors, elle s'écrasa dans un bruit fracassant en même temps que jaillissait une étincelle électrique aveuglante. Des explosions se succédaient dans les cieux embrasés et des nuages d'un noir de suie transformèrent les jours en une interminable nuit d'épouvante. Le soleil lui-même parut se figer d'horreur devant la catastrophe car, d'après les anciens écrits, son disque rouge se maintint immobile, dit-on, pendant de longs jours, cependant que de longues flammes jaillissaient de son centre. Les nuages noirs recouvrirent la terre et plongèrent le monde dans les ténèbres. Les vents soufflaient tantôt glacials, tantôt brûlants et des milliers de gens moururent de ces écarts continuels de la température. Du ciel tomba la Nourriture des Dieux, appelée parfois la Manne. Sans elle, les peuples ainsi que les animaux seraient morts de faim car les récoltes avaient été détruites, et ils n'avaient plus rien à manger.

Hommes et femmes erraient en quête d'un abri qui leur permît de reposer leur corps exténué, meurtri par les tempêtes et les terribles cataclysmes. Ils imploraient le ciel de leur envoyer le calme, le suppliant de les sauver. Mais la terre continuait à être agitée de secousses sismiques, les pluies à tomber à torrents et les déflagrations d'électricité à éclater dans l'espace sidéral. À mesure que le temps s'écoulait, et que les lourds nuages noirs s'éloignaient en grondant, le soleil devenait de plus en plus petit, comme s'il allait disparaître au loin. Tous, pensant que le Dieu Soleil, le Dispensateur de la vie, les abandonnait, se mirent à hurler de peur. Mais phénomène plus étrange encore, le soleil se déplaçait dans le ciel de l'est à l'ouest, au lieu de suivre sa trajectoire habituelle d'ouest en est.

L'homme n'avait plus aucune notion du temps dont le cours ne pouvait être mesuré par suite de l'obscurcissement du soleil ; personne, même les plus sages, n'aurait pu situer l'époque où tous ces événements prirent place. Le ciel fut encore le siège d'un étrange phénomène : un monde y apparut, un monde énorme et gibbeux, de couleur jaunâtre, dont on put croire qu'il allait lui aussi s'écraser sur la terre. Ce qui maintenant est connu de tous sous le nom de « lune » fit son apparition à cette époque, l'un des résultats de la collision entre les deux planètes. Plus tard, on devait découvrir en Sibérie un vaste cratère à l'endroit où vraisemblablement la surface du globe avait été défoncée lors de la collision et d'où peut-être la lune a été arrachée.

Avant celle-ci, il existait des villes où une grande partie du savoir de la Race supérieure était conservée dans de grands bâtiments. Quand ils s'effondrèrent au cours du cataclysme, tous leurs secrets furent ensevelis sous des montagnes de décombres. Les sages des tribus savaient que sous ces amas étaient cachées des boîtes contenant des pièces uniques et des ouvrages gravés sur du métal. Ils savaient que tout le savoir du monde reposait sous ces ruines ; aussi entreprirent-ils des fouilles, de longues fouilles, pour tenter de sauver ce qu'ils pouvaient des anciens écrits, et, en utilisant les connaissances de la Race supérieure, d'accroître ainsi leur puissance.

Dans les années qui suivirent, les jours devinrent de plus en plus longs, jusqu'à atteindre une durée deux fois supérieure à celle d'avant le cataclysme. Puis la terre, accompagnée de la lune, la lune que nous connaissons, cet astre né d'une collision, se plaça sur sa nouvelle orbite. Elle continuait cependant à être secouée par des séismes, qu'accompagnaient de sourds grondements ; des montagnes s'élevaient et vomissaient des flammes et des rochers, semant ainsi la destruction. Un jour, de grandes coulées de lave dévalèrent tout à coup le flanc des montagnes, ravageant tout sur leur passage et se refermant souvent sur les sources du savoir, or, le métal sur lequel était gravée la plus grande partie des documents était suffisamment dur pour résister à la chaleur de la lave de sorte que celle-ci les protégea en les entourant d'une gangue de pierre poreuse. Un jour, cette gangue devait s'effriter sous l'effet du temps et révéler les trésors qu'elle contenait pour le bénéfice de ceux entre les mains desquels ils tomberaient. Mais ce jour ne devait arriver que beaucoup plus tard. Lorsque la terre s'affermit sur sa nouvelle orbite, le froid envahit graduellement la terre et les animaux moururent ou émigrèrent vers des climats plus chauds. Le mammouth et le brontosaure, incapables de s'adapter à de nouvelles conditions d'existence, disparurent. De la glace tomba du ciel et les vents devinrent plus mordants. Le ciel, autrefois d'une pureté presque parfaite, se remplit de nuages. Le monde avait changé du tout au tout : la mer fut soumise à des marées alors qu'auparavant elle ressemblait à un immense lac tranquille, dont la surface n'était troublée que par le souffle du vent. Désormais, d'énormes vagues se lançaient à l'assaut du ciel et pendant des années de gigantesques marées menacèrent d'engloutir les terres et les hommes. La voûte Céleste n'était plus la même non plus. La nuit, d'étranges constellations remplaçaient les étoiles familières et la lune était très proche. De nouvelles religions prirent naissance et les prêtres de cette époque voulurent, pour imposer leur autorité, donner leur version des événements. Préoccupés seulement de leur importance et de leur influence, ils se soucièrent fort peu de la Race supérieure. Faute de pouvoir expliquer la genèse du cataclysme, ils l'attribuèrent à la colère divine, en affirmant que tous les hommes étaient conçus dans le péché.

Avec le temps, la terre s'installa sur sa nouvelle orbite, les éléments se calmèrent et la stature des hommes diminua. Les siècles se succédèrent et les continents se stabilisèrent. De nombreuses races, surgies, pourrait-on dire, à titre expérimental, essayèrent de survivre sans y réussir, et disparurent laissant la place à d'autres. Une souche humaine plus résistante finit par se développer et ce fut le début d'une nouvelle civilisation ; celle-ci devait toujours garder au fond d'elle-même dans une sorte de « mémoire raciale », le souvenir d'une catastrophe épouvantable dont quelques cerveaux puissants essayèrent de retracer l'histoire. Pour lors, la pluie et le vent avaient accompli leur ÷uvre. Les vieux documents commencèrent à sortir des débris de lave solidifiée, et, en les voyant, des habitants de la terre décidèrent de les réunir et de les soumettre aux plus sages d'entre eux, lesquels, au prix de longs efforts, réussirent à en déchiffrer une partie. Dès qu'ils furent capables d'en lire et d'en comprendre quelques-uns, les savants de l'époque s'acharnèrent à en rechercher d'autres afin de combler leurs lacunes et d'arriver à une compréhension d'ensemble. De grandes fouilles donnèrent de nombreux résultats intéressants. Alors, la nouvelle civilisation connut un réel développement. Des villes et des cités s'élevèrent un peu partout... et la science commença sa course au désastre. Elle se consacra à la destruction, en se mettant au service de certaines factions. On oublia tout à fait que l'homme peut vivre en paix et que la guerre porte en elle les germes des catastrophes les plus terribles.

Pendant de longs siècles, la science régna en maîtresse. Les prêtres s'opposèrent{???... suivirent}  aux hommes de science et éliminèrent tous les savants qui n'étaient pas prêtres eux-mêmes. Leur pouvoir s'accrut ; ils adorèrent la science et ne reculèrent devant rien pour assurer leur domination, écraser l'homme moyen et l'empêcher de réfléchir. Bientôt, ils se firent passer pour des dieux ; rien ne pouvait être fait sans leur autorisation. Ce qu'ils voulaient, ils s'en emparaient, sans que personne pût s'y opposer. À force de s'exercer, leur pouvoir grandit jusqu'à devenir presque illimité, tant ils avaient oublié que le pouvoir absolu corrompt toujours ceux qui le détiennent.

De grands aéronefs sans ailes glissaient dans les airs, sans le moindre bruit, ou planaient immobiles, comme n'auraient pu le faire des oiseaux. Les savants avaient découvert comment maîtriser la pesanteur, l'antipesanteur et utiliser ces forces à leur profit. Un seul homme, muni d'un minuscule appareil tenu dans le creux d'une main, pouvait déplacer à son gré d'énormes blocs de pierre. Nul travail n'était trop pénible puisque les machines de l'homme fonctionnaient sans qu'il lui en coûtât le moindre effort. De gigantesques engins sillonnaient la surface de la terre, mais rien ne bougeait sur la mer, il n'y avait, en effet, pour naviguer que ceux qui aimaient voyager lentement, tant leur plaisait le jeu du vent et des vagues. Tous les déplacements se faisaient par les airs, ou, s'ils étaient courts, par la voie terrestre. Des peuples émigrèrent dans certains coins de la terre et y établirent des colonies. Mais à cette époque, ils ne pouvaient plus communiquer par télépathie à la suite de la collision catastrophique. Ils ne parlaient plus un même langage ; les dialectes se multiplièrent, se différencièrent de plus en plus et finirent par donner naissance à des langues incompréhensibles à ceux qui ne les connaissaient pas.

Par suite de leur incapacité à communiquer et à se comprendre mutuellement, les peuples se prirent de querelles et des guerres éclatèrent. Des armes effrayantes furent inventées et les batailles firent rage sur toute la surface du globe. Hommes et femmes furent blessés et les terribles radiations qui étaient utilisées provoquèrent de fortes mutations dans la race. Des années passèrent, et la lutte devint plus acharnée, le carnage plus effrayant. Partout des inventeurs, stimulés par leurs chefs, rivalisaient d'ardeur pour fabriquer des armes encore plus meurtrières. Les savants travaillaient avec acharnement pour mettre au point des engins d'une puissance offensive sans cesse plus redoutable. On cultiva des microbes infectieux que des avions volant à haute altitude lâchaient sur l'ennemi. Des bombes endommagèrent les canalisations d'égout, de sorte que la peste et des épidémies de toutes sortes ravagèrent la terre, frappant gens, animaux et plantes. La terre courait vers sa destruction.

Dans une région lointaine, épargnée par la guerre, un groupe de prêtres clairvoyants, que la soif du pouvoir n'avait pas corrompus, gravèrent sur de minces plaques d'or l'histoire de leur époque, ainsi que la carte des cieux et de la terre. Ils y consignèrent également les plus grands secrets de leur science et des avertissements solennels sur les dangers qu'encourraient ceux qui en feraient un mauvais usage. Il fallut de nombreuses années pour préparer ces plaques, après quoi, elles furent, avec des spécimens des armes, des outils, des livres et de tous les objets utilisés à l'époque, cachées en certains endroits afin que l'humanité pût un jour connaître son passé et, espérait-on, en tirer profit. Car, bien évidemment, ces prêtres connaissaient le cours que suivrait l'histoire ; ils savaient ce qui se passerait et qui arriva, comme ils l'avaient prédit. Une arme nouvelle fut mise au point et expérimentée.

Un nuage fantastique s'éleva de la terre en tourbillonnant dans la stratosphère ; du coup, le globe fut brutalement secoué comme s'il allait basculer sur son axe. D'énormes murailles d'eau déferlèrent sur la terre, en balayant sur leur passage de nombreuses races humaines. Une fois de plus, des montagnes s'affaissèrent sous les eaux cependant que d'autres les remplaçaient. Un petit nombre d'hommes, de femmes et d'animaux, avertis à temps par les prêtres, eurent la vie sauve grâce à des bateaux construits à l'épreuve des gaz et des germes toxiques qui ravageaient la terre. D'autres, soulevés avec les régions qu'ils habitaient, se retrouvèrent très haut dans les airs ; d'autres moins chanceux, entraînés dans les profondeurs, furent ensevelis sous les eaux, ou virent des montagnes se refermer sur leurs têtes.

L'eau, le feu et les rayons de la mort firent des millions de victimes et il ne resta plus sur terre qu'un petit nombre d'humains, isolés les uns des autres selon les hasards du désastre. Rendus à moitié fous par la peur, ébranlés dans tout leur être par la terrible force de l'explosion, ils se cachèrent longtemps dans des cavernes et au sein d'épaisses forêts. Toute trace de culture avait disparu et ils revinrent à un état sauvage, comme au temps de la préhistoire, se couvrant de peaux de bêtes, s'enduisant le corps du jus des baies et s'armant de massues à la pointe de silex.
De nouvelles tribus se rassemblèrent et errèrent sur cette nouvelle face du globe. Certaines s'établirent dans ce qui est maintenant l'Égypte, d'autres en Chine ; quant aux hommes qui avaient habité les agréables abords du littoral, région où se plaisait fort la Race supérieure, ils se retrouvèrent soudainement à des milliers de mètres au-dessus du niveau de la mer, sur une terre entourée par des montagnes aux neiges éternelles et qui se refroidissait rapidement. Il en mourut des milliers incapables de résister à cet air raréfié et au climat rigoureux. Ceux qui survécurent devint les ancêtres de la robuste race tibétaine moderne. C'est là que les prêtres clairvoyants avaient transporté leurs fines plaques d'or pour y graver tous leurs secrets. Ces plaques, ainsi que des modèles de leurs productions artistiques et artisanales avaient été enfouies dans de profondes cachettes creusées dans une caverne de montagne à l'intention des futures générations de prêtres. D'autres furent cachées dans une grande ville située sur les Hautes-Terres de Chang Tang.

Bien que l'humanité fut revenue à un état sauvage, toute civilisation cependant ne disparut pas pendant ces Années noires. Sur certains points isolés à la surface du globe, de petits groupes d'hommes et de femmes, plongés dans les ténèbres infernales de la sauvagerie, luttaient désespérément pour ne pas laisser mourir la connaissance, pour ne pas laisser s'éteindre la faible flamme de l'intelligence humaine. Au cours des siècles suivants, les religions évoluèrent beaucoup et de nombreuses recherches furent entreprises pour essayer de découvrir la vérité sur ce qui s'était passé. Or, pendant tout ce temps, dans les cavernes profondes du Tibet, était caché le Savoir suprême, gravé sur des plaques d'or incorruptibles, immortelles, attendant ceux qui les découvriraient et qui pourraient les déchiffrer.

L'homme, une fois de plus, évolua peu à peu ; l'obscurantisme recula ; la sauvagerie fit place à une demi-civilisation. Des progrès furent accomplis. De nouveau des cités s'élevèrent et des machines sillonnèrent le ciel. Les montagnes cessèrent une fois de plus d'être des obstacles et l'homme parcourut le monde sur terre et sur mer. Mais comme autrefois, les peuples, à mesure qu'augmentaient leur science et leur puissance, devinrent arrogants et se mirent à opprimer les plus faibles. Ce fut une époque de troubles, de haines, de persécutions et de recherches secrètes. Opprimés par les nations plus puissantes, les peuples faibles inventèrent des machines, et des guerres éclatèrent, des guerres qui devaient durer des années. De nouvelles armes encore plus terribles que les précédentes étaient sans cesse mises au point. Chaque camp s'efforçait de découvrir l'arme absolue et pendant ce temps, dans les cavernes du Tibet, était enfoui le Savoir ! Et pendant tout ce temps, dans les Hautes Terres de Chang Tang, se dressait une grande cité déserte, sans défense, qui gardait en ses flancs le plus précieux savoir du monde, attendant la visite de ceux qui daigneraient y pénétrer pour découvrir, étalé sous leurs yeux...

Configuration. « La terre est creuse ». Origine des O.V.N.I.

La Terre a subi de considérables convulsions et les climats se sont maintes et maintes fois modifiés. En raison de ces bouleversements des tribus, chassées des zones froides, ont émigré vers des zones plus chaudes et, lors d'une de ces migrations de populations — cela se passait il y a quelque 25000 ans —, une tribu a atteint ce que nous appellerions aujourd'hui le pôle nord. Cette peuplade a continué sa marche et a fini par s'apercevoir que le soleil était toujours devant et jamais derrière, que jamais il ne se levait ni ne se couchait. Au fil du temps, ces hommes ont finalement compris qu'ils étaient à l'intérieur de la Terre, que celle-ci était creuse et ils se sont établis là. On pense également — j'aurais dû mettre des guillemets ! — que les Tziganes viennent tous du centre de la Terre.

J'ai entendu bien des gens discuter de la théorie de la terre creuse et les adversaires de cette thèse rétorquent immanquablement : « Si la Terre est creuse, comment se fait-il que les avions de ligne qui survolent le pôle nord ne voient pas d'ouverture ? Aujourd'hui, ils le survolent et ils survolent peut-être aussi le pôle sud. S'il y avait une grande crevasse, il est évident que les pilotes la remarqueraient. »

Eh bien, ce n'est pas vrai. Les avions de ligne ne survolent ni le pôle nord ni le pôle sud. Ils passent à bonne distance pour la simple raison que s'ils les survolaient à la verticale, cela affolerait les instruments de navigation. Aussi, les appareils civils font-ils un large crochet afin d'éviter un pôle nord ou un pôle sud mythique qui déréglerait les compas.

D'autres disent encore : « Et tous les explorateurs qui sont allés au pôle nord ou au pôle sud ? S'il y avait eu un trou dans l'écorce terrestre, ils l'auraient trouvé. »

Là encore, la réponse est non. Ce n'est pas vrai. Personne n'est allé au pôle nord, personne n'est allé au pôle sud. Nous disposons de rapports rédigés par des gens qui sont parvenus à proximité de l'un ou l'autre pôle et qui ont continué d'avancer pendant des kilomètres et des kilomètres. En d'autres termes, ils se sont plus ou moins perdus. L'histoire ancienne, et l'histoire moderne aussi, nous apprend que les marins repèrent souvent des débris flottants qui viennent des pôles (j'emploie le mot « pôle » pour me conformer à l'usage et pour que la localisation soit précise). Parfois, ce sont même des animaux ou des oiseaux. Or, tout le monde sait qu'on ne trouve ni oiseaux ni insectes, pas plus au pôle nord qu'au pôle sud. Sans parler de feuilles vertes. Alors, d'où viennent ces épaves ? De l'intérieur de la Terre, évidemment. Voici ce que je crois.

Supposons que vous ayez un véhicule et que vous puissiez aller d'ici — par « ici », j'entends l'endroit où vous êtes actuellement — au pôle nord. Vous avanceriez. VOUS avanceriez et vous atteindriez un point que vous considéreriez comme étant le pôle. Vous continueriez alors et vous constateriez finalement que c'est un autre soleil qui brille au-dessus de vous, le soleil étant un phénomène de nature atomique qui se produit naturellement, et pas seulement au centre de la Terre mais tout aussi bien sur beaucoup d'autres mondes. Les astronomes ont parfois noté, par exemple, l'apparition d'étranges lueurs sur la Lune à l'emplacement des pôles.

« Peut-être bien, répondrez-vous, mais des hommes ont été sur la Lune. »

Absolument, mais ils n'ont reconnu qu'un périmètre très réduit, un cercle de quelque huit kilomètres de rayon. Oh non ! on n'a pas exploré la Lune. Et on n'a pas exploré la Terre. Il reste encore une bonne partie de cette dernière à découvrir.

Si cela vous intéresse, allez à la bibliothèque publique. Je suis sûr que vous y trouverez quantité d'ouvrages où il est question de la théorie de la Terre creuse, relatant des récits de voyageurs égarés qui ont abordé un pays étrange et ont fini par se retrouver au c÷ur du monde Intérieur. Plutôt que de vous rendre à la bibliothèque, achetez donc quelques livres dans une bonne librairie.
On m'a demandé d'expliquer à quoi pourrait ressembler un tel monde, comment pourrait exister un monde Intérieurement creux. La meilleure explication que je puisse fournir est la suivante :
Imaginez une noix de coco. L'extérieur de la noix de coco est la surface de la Terre. Et rappelez-vous que si vous avez les mains moites, l'humidité que vous avez déposée sur l'écorce de votre noix de coco rien qu'en la touchant représente une profondeur proportionnelle à celle de la plus profonde des mers de la Terre en vraie grandeur. C'est là une donnée qui mérite qu'on la garde présente à l'esprit.

Bref, vous avez votre noix de coco et vous examinez sa surface externe. Elle figure notre Terre conventionnelle. Maintenant, percez un trou dans ce que l'on appelle l'÷il de la noix de coco et percez-en un autre diamétralement opposé. Nous dirons que ce sont respectivement le pôle nord et le pôle sud. Les trous doivent avoir deux centimètres environ. Videz le lait. Vous aurez à ce moment une écorce coriace qui est la croûte terrestre et, à l'intérieur, une pulpe blanche : c'est la surface du monde intérieur. Arrangez-vous pour placer juste au milieu de la noix de coco une petite ampoule électrique pour figurer le soleil interne qui brille sans relâche.

Poursuivons. L'enveloppe coriace qui est l'écorce terrestre et la surface interne, plus molle, qui permet aux habitants du monde intérieur de se tenir debout engendrent également la force de gravité grâce à laquelle les gens peuvent marcher verticalement sur l'une et l'autre surfaces accolées. Rien ne permet d'affirmer que le contenu de la terre soit fait de gaz en fusion, de fer en fusion, de roches en fusion ou de n'importe quoi d'autre en fusion. Ce n'est là qu'une supposition des « savants », ces savants qui ont fait tant de suppositions erronées — quand ils disaient, par exemple, que si un homme voyageait à une vitesse supérieure à 50 kilomètres à l'heure, la pression de l'air ferait éclater ses poumons. Ou qu'un astronef ne pourrait jamais se poser sur la Lune car il s'enliserait aussitôt, englouti par la poussière impalpable constituant le sol de notre satellite. Non, les savants ne sont que des devins diplômés de l'université. Et ils sont souvent pires que les devins qui n'ont pas fait d'études car on leur enseigne que si Pierre, Paul ou Jacques dit qu'une chose est impossible, c'est qu'elle est impossible de sorte qu'au lieu de leur apprendre à penser, on leur apprend seulement que tel ou tel auteur est infaillible et que s'il a dit que telle chose est impossible, eh bien, elle est impossible, voilà tout.

Je crois que les habitants de l'intérieur de la Terre sont un peuple très, très hautement développé, qu'ils ne sont autres que les survivants de la Lémurie, de Mu, de l'Atlantide et de beaucoup d'autres civilisations encore plus anciennes. La Terre a été ravagée par des Cataclysmes, des tempêtes, des météores et tout le reste, les habitants de la surface ont fréquemment été décimés. Mais, à l'intérieur, la vie se poursuit sereinement sans être perturbée par les événements du dehors et la Connaissance spirituelle et scientifique a par conséquent progressé.

Peut-être ignorez-vous que les Chiliens, qui s'intéressent fort à la région du pôle sud, ont photographié des O.V.N.I. qui y prenaient leur essor. Une équipe de géophysiciens chiliens a pris des photographies tout à fait passionnantes. Malheureusement, des pressions considérables ont été exercées sur eux et ces documents ont été remis aux autorités des États-Unis. Depuis, on n'en a plus jamais entendu parler.

Il existe différents types d'O.V.N.I. L'un d'eux vient des entrailles de la Terre et si l'on voit aujourd'hui beaucoup d'objets volants non identifiés, c'est parce que le peuple de l'intérieur s'inquiète énormément des explosions atomiques qui interviennent à l'extérieur. Après tout, si la déflagration est assez puissante, l'écorce terrestre risque de se fracturer encore plus gravement que ce n'est actuellement le cas et la Terre tout entière pourrait bien périr. C'est pourquoi le peuple de l'intérieur se fait tant de souci, c'est pourquoi il essaye de contrôler la recherche atomique dans le monde extérieur.

Avez-vous véritablement étudié les voyages des explorateurs qui prétendent être allés au pôle nord ou au pôle sud ? Tous sans exception signalent que plus ils remontaient vers le nord, plus la température s'élevait, qu'ils trouvaient plus de mers libres qu'ils ne s'y attendaient et qu'ils découvraient une foule de choses contredisant radicalement la théorie selon laquelle le froid augmente à mesure que l'on s'approche des pôles. En fait, les pôles n'existent pas sinon en tant que symboles mythiques suspendus en plein ciel, peut-être à la verticale de l'ouverture béant sur les profondeurs de la Terre.

Les aurores boréales pourraient fort bien n'être que le reflet du soleil interne que l'on observe dans certaines conditions favorables ou même des radiations émanant de la vie nucléaire au centre du globe.

Mais il y aura immanquablement quelqu'un qui dira que tout cela est impossible, qu'il n'y a, bien entendu, pas de trou conduisant à l'intérieur de la Terre, qu'une telle idée est absurde, ridicule... Si une gigantesque excavation s'ouvrait au pôle nord et une autre au pôle sud, il va de soi que des pilotes les auraient remarquées, les astronautes aussi et, d'ailleurs n'importe qui pourrait voir à travers l'épaisseur de la Terre, exactement comme on peut voir le jour à travers un ÷uf percé. Quelqu'un ne saurait manquer de dire que l'auteur de ces lignes a perdu les pédales... ou qu'il est devenu gâteux.

C'est là une attitude entièrement erronée qui montre que l'on ignore les faits. Combien d'entre vous sont-ils allés au pôle nord ? Combien d'entre vous sont-ils allés au pôle sud ? Combien d'entre vous connaissent-ils les conditions climatiques qui règnent dans ces régions ? Les conditions d'ennuagement,. par exemple ? Ou de visibilité ? Non, lecteur à l'esprit critique, je n'ai pas perdu les pédales. C'est toi qui les a perdues si tu penses que tout cela est impossible. Et si tu penses que tout cela est impossible, tu n'as pas seulement perdu les pédales, tu prends des vessies pour des lanternes, ce qui est bigrement plus grave.

Songe aux immenses grottes qui sont restées inconnues pendant des centaines ou des milliers d'années dans les régions fortement peuplées. À celle où l'on a trouvé les manuscrits de la Mer Morte. On ne l'a découverte que par hasard.

Regarde le Canada. De vastes zones du Québec n'ont pas été explorées. Et supposons qu'un avion survole certaines de ces zones que la glace recouvre presque toute l'année. Les photos montreraient des reflets exactement semblables à la réflexion de la glace et de la neige. Ou peut-être des taches sombres exactement semblables aux taches sombres que peuvent présenter la glace et la neige. Vous savez, la glace peut avoir de nombreuses teintes différentes, elle n'est pas toujours blanche et pailletée comme le givre dont on saupoudre les arbres de Noël. On trouve même de la glace rouge dans certains endroits. Je le sais parce que j'en ai vu. Toutefois, l'essentiel est qu'une photo prise à la verticale et à l'emplacement approximatif du pôle nord ou du pôle sud pourrait révéler des ombres curieuses mais si l'on n'a pas de raisons d'étudier ces ombres de près, personne n'ira enquêter sur place, n'est-il pas vrai ? Il faut beaucoup d'argent pour monter une expédition qui se rendrait au mythique pôle nord ou au non moins mythique pôle sud. Il faut beaucoup d'argent, il faut des hommes d'une espèce particulière, il faut énormément de matériel et de vivres et il faut un solide compte en banque pour payer les assurances.

J'en reviens au Canada. Une très grande partie des territoires septentrionaux de ce pays n'a pas été explorée. Il y a des régions où l'homme n'a jamais posé le pied. Comment savoir quels trous il peut y avoir dans les territoires septentrionaux si l'on n'y est pas allé ? Il est stupide de dire que ces choses-là sont impossibles quand on ne connaît pas toutes les données, quand on n'est pas expert en photographie, quand on n'est pas un géologue patenté.

Pensez aux astronautes ou aux cosmonautes, quel que soit le terme par lequel on les désigne couramment. Quand ils décollent et qu'ils sont suffisamment près de la Terre, ils ont probablement autre chose à faire que chercher à savoir s'il y a un trou à l'emplacement théorique du pôle nord ou du pôle sud, d'autant que, dans les régions polaires, la visibilité est affreusement médiocre du fait des brouillards, des tempêtes de neige et de la réflexion de la neige, de la glace et de l'eau qui brouille tout. Il convient aussi de considérer que lorsque les astronautes sont en orbite, ils ont des tâches précises à accomplir : jeter un coup d'oeil scrutateur sur les Russes et jeter un coup d'÷il encore plus scrutateur sur les Chinois. Y a-t-il des ombres révélatrices indiquant que l'on a construit des silos qui pourraient être des rampes de lancement de missiles balistiques intercontinentaux ? Et si tel est le cas, dans quelle direction sont-elles pointées ? C'est grâce à des informations de ce genre que les Américains{Étatsuniens} sont à même de dire si les seigneurs de guerre de Pékin ont des fusées braquées sur New York, Los Angeles ou d'autres villes. Ils leur faut tenir compte de l'angle d'inclinaison et de la rotation de la Terre pour pouvoir déterminer à quelques kilomètres près la cible assignée aux missiles intercontinentaux. Savoir ce que fabriquent les Russes, les Polonais, les Chinois et les Tchèques intéresse beaucoup plus les Américains{Étatsuniens} que de chercher à savoir s'il y a un trou dans la Terre.

On peut donc tenir pour établi que, à moins de conditions et de circonstances très particulières, on ne photographiera jamais ces excavations. Quant à se figurer qu'en regardant par un bout on pourrait voir le trou opposé comme s'il s'agissait d'un tunnel rectiligne, c'est une idée complètement aberrante. On ne pourrait imaginez un tunnel ferroviaire rectiligne, droit comme un fil. Vous regardez à un bout. Si vous faites très attention, mais vraiment très attention, il est possible que vous voyiez un petit point de lumière à l'autre extrémité. Et votre tunnel fait peut-être quinze cents mètres à peine. Mais si vous regardez à travers un trou s'ouvrant dans la Terre, le trou d'en face sera à une distance de quelque 12800 kilomètres. C'est-à-dire que ce tunnel-là serait si long que vous ne verriez pas la lumière de l'autre côté. Et il n'y a pas que cela. Même si vous aviez une vue perçante au point de pouvoir distinguer un petit trou à l'autre bout, vous ne verriez quand même que les ténèbres pour la bonne raison qu'il n'y aurait pas de lumière réfléchie sauf si le soleil est juste en face de vous.

Si vous niez la POSSIBILITÉ que la Terre soit creuse,. Vous ne valez pas mieux que ceux qui croient qu'elle est plate ! Entre parenthèses, je me demande comment la « Société de la Terre Plate », à Londres, explique certaines des photos ramenées par les astronautes. Pour autant que je le sache, il existe encore en Angleterre une   association qui jure sur une pile de comics (1) (le mot convient à merveille !) que la Terre est plate et que toutes les photographies sont truquées. J'ai lu quelque chose à ce sujet (dommage que je ne me rappelle pas où) et j'ai bien ri. Toujours est-il que si vous n'êtes pas certain de quelque chose, pourquoi ne pas garder l'esprit ouvert pour ne pas être pris de court le jour où la preuve vous sera administrée ?

Encore une chose qu'il convient de considérer : les gouvernements du monde — ou, plutôt, les gouvernements des super-puissances — font des efforts titanesques pour étouffer tout ce qui a trait aux objets volants non identifiés. Pourquoi ? Des millions de gens en ont vu. Pas plus tard qu'hier, je lisais dans un périodique que les statistiques prouvent que 15 millions d'Américains{Étatsuniens} en ont vu. Si 15 millions de personnes dans un seul pays ont vu des O.V.N.I., c'est forcément qu'il existe quelque chose comme des O.V.N.I. L'Argentine, le Chili et quelques autres pays sensés admettent l'existence des O.V.N.I. Cela ne signifie pas obligatoirement qu'ils savent ce que sont les O.V.N.I. ou pourquoi il y en a, mais ils reconnaissent que les O.V.N.I. existent, et c'est déjà un grand pas en avant. (1)

Les gouvernements font le silence et dissimulent la vérité sur les O.V.N.I. Alors, supposons que le gouvernement américain{étatsunien}, par exemple, possède des photographies d'O.V.N.I. arrivant sur la Terre ou en repartant, supposons qu'il ait la preuve irréfutable que la Terre est creuse et qu'elle abrite une haute civilisation. Il ne fait pas l'ombre d'un doute que les gouvernements essaieraient de cacher la vérité, sinon ce serait l'affolement, les gens pilleraient, se suicideraient et feraient toutes les choses singulières que font les humains sous l'empire de la panique. Rappelons-nous seulement que l'émission de télévision d'Orson Welles, il y a quelques années — La Guerre des Mondes — a provoqué une panique chez les Américains{Étatsuniens} malgré les exhortations des présentateurs qui leur disaient que ce n'était qu'une dramatique.

Bon... Les gouvernements cachent la vérité parce qu'ils redoutent que la panique ne s'empare des populations. Mais peut-être seront-ils obligés dans un avenir assez proche de s'incliner devant elle, de reconnaître que la Terre est creuse, qu'elle abrite dans ses profondeurs une race supérieurement intelligente et qu'une certaine catégorie d'objets volants non identifiés vient de ses entrailles. Une catégorie d'O.V.N.I. vient de l'« espace extérieur », une autre de l'« espace intérieur », autrement dit de l'intérieur de la Terre.

Mais peut-être allez-vous dire : « Je maintiens que ce type est fou parce qu'il n'y aurait pas assez de place à l'intérieur de la Terre pour qu'il y ait une civilisation. »

Eh bien, mon cher monsieur — ou ma chère madame, selon le cas —, cela signifie que vous étiez un cancre à l'école. Examinons donc quelques chiffres. Je ne vais pas citer les chiffres précis sinon quelqu'un s'écriera sans aucun doute : « Oh ! Regardez ! Voilà la preuve que nous avons affaire à un imposteur. Le diamètre de la Terre a 15 centimètres de plus en réalité ! » Eh oui, bien-aimé lecteur, les gens disent et écrivent des choses dans ce genre et ils se croient très malins. Néanmoins, voyons quelques chiffres approximatifs. Le diamètre de la Terre est, en gros, de douze mille six cent quatre-vingts kilomètres. Admettons (puisqu'il faut tout de même donner des chiffres, n'est-ce pas ?) que l'épaisseur de l'écorce terrestre de ce côté de la Terre et celle du « sol » de la Terre intérieure fassent treize cents kilomètres. Multiplions par deux : nous obtenons mille six cents kilomètres. Si nous retranchons ces mille six cents kilomètres de douze mille six cent quatre-vingts, cela nous donne onze mille quatre-vingts et nous pouvons considérer que c'est grossièrement le diamètre de la Terre à l'intérieur de la Terre.

Autrement dit, le monde intérieur est (toujours de façon approximative) 2,9 fois plus grand que la Lune et si l'on pouvait fourrer la Lune dans la Terre, la malheureuse ballotterait comme le pois chiche dans le sifflet de l'arbitre. Rappelons-nous que le diamètre de la Lune est de l'ordre de trois mille quatre cent cinquante kilomètres et que nous avons évalué celui de la Terre intérieure à onze mille et quelque. Maintenant, à vous de faire un peu d'arithmétique pour changer.

Ce n'est pas encore tout. Seul un huitième de la surface du globe est de la terre ferme. Les sept-huitièmes sont de l'eau : mers, océans, lacs et tutti quanti. Il est donc tout à fait vraisemblable que le monde intérieur comporte davantage de terre ferme et, dans ce cas, il pourrait avoir une population plus nombreuse. À moins que ces gens-là ne prennent régulièrement la pilule et recherchent la qualité de l'espèce de préférence à la quantité.

Tout cela, j'y crois, j'y crois depuis des années et j'ai étudié ce problème avec la plus grande attention. J'ai lu tout ce que j'ai pu trouver là-dessus et si vous en faites autant, vous arriverez obligatoirement à la même conclusion que moi, à savoir qu'il y a un autre monde à l'intérieur de notre Terre, qu'il a 2,9 fois la taille de la Lune et qu'il est habité par une race très intelligente.
Encore une chose qui ne manque pas d'intérêt. Pensez à tous les explorateurs qui sont allés « au pôle » : pas un seul d'entre eux n'a apporté la PREUVE qu'il y était allé. Songez à l'amiral Peary, songez à Wilkinson, à Amundsen, à Shackleton, à Scott, etc. Tous ces hommes qui. , théoriquement, ont atteint cette région, y sont allés en bateau, à pied ou par la voie des airs et aucun n'a jamais vraiment prouvé et démontré qu'il était parvenu au pôle proprement dit. Je crois que c'était impossible parce que le « pôle » est une zone située quelque part dans l'espace au-dessus de la surface et il est acquis que son emplacement subit d'importantes variations.

Organisation : « Les Manus » du monde

Le monde a un Manu qui en a la charge. Vous pouvez dire que le Manu est pareil à un des dieux de l'Olympe si parfaitement décrit dans les légendes grecques. OU Ou bien, si vous désirez être mieux à la page, vous pouvez dire que le Manu est pareil au Directeur Général d'une filiale d'une grande firme. Sous le Directeur Général de cette filiale — parce que ce monde-ci n'est qu'une filiale après tout — il y a des directeurs de départements qui, dans notre langage d'aujourd'hui, seraient appelés Manus de différents continents et de différents pays. Ces sous-directeurs sont responsables de l'exécution de la bonne marche, disons aux États-Unis, ou en Allemagne ou en Argentine, etc. Et de même que les directeurs humains ont des tempéraments différents, les Manus ont également des caractères différents et ainsi le pays en question a des caractéristiques nationales différentes., Les Allemands, par exemple, sont tout différents des Italiens, et les Italiens tout différents des Chinois. Cela provient du fait que le « Directeur » de chacun de ces départements départements se trouve être différent.

Si glorieux qu'ils paraissent être, les Manus ne sont que des marionnettes de la Grande Entité ou Sur-moi qui complète « Dieu ». Ce grand Sur-moi emploie les Manus comme des marionnettes à peu près de la même manière que le Sur-moi humain peut employer un tas d'humains dans le but d'accroître son expérience.

« Comment les Manus des nations dirigent-ils les affaires de leur nation ? Agissent-ils par l'intermédiaire des représentations aux Nations unies, des chefs d'État, de leurs cabinets et de leurs conseillers, ou bien comment ? »

Si les Nations unies avaient été ce qu'on avait espéré, c'eût été le moyen d'agir mis à la disposition du Manu, mais il y a ici quelque chose qui peut vous sembler déplaisant, même vous paraître absolument révoltant, mais qui néanmoins, est un fait réel.

Ce monde particulier n'est pas un monde très évolué, en fait, c'est un monde de punition, un enfer, une dure école — appelez-le comme vous voudrez — et beaucoup de Manus préposés à la garde de ce monde sont, eux-mêmes en train d'apprendre ! Lorsqu'ils acquièrent de l'expérience et obtiennent des succès, alors, exactement comme pour des directeurs de départements, ils sont promus, et si le Directeur Général arrive à remporter des succès dans sa petite filiale, il pourrait bien être promu à une filiale beaucoup plus importante.
Il est réellement nécessaire de voir les choses avec un esprit ouvert et de se souvenir que lorsqu'on est de l'Autre Côté, dans l'astral, on ne se trouve pas installé sur un nuage pour jouer du banjo ou pincer les cordes d'une harpe : on doit travailler.

Si vous êtes à l'école, au jardin d'enfants, vous pourriez penser que les « grands » de douze ans dans une classe supérieure sont de vrais Dieux qui ne font rien sinon dire au professeur où il faut aller ; et ceux-ci âgés de douze ou de quatorze ans pourraient penser que ceux de la sixième classe —-- de la treizième — appelez-les comme vous voulez ils sont vraiment les Dieux de la Création. Mais ces Dieux de la Création ont encore des devoirs à faire à domicile, ils vont encore assister à des classes, encore acquérir de l'expérience. Tout va bien, des gens viennent sur Terre pour accroître leur expérience, des Manus surveillent ce monde (plus ou moins) afin, eux aussi, d'acquérir de l'expérience, et, s'il y a quelques luttes entre les différents pays, hé bien, cela instruit les humains et cela instruit les Manus également.

Dans des états supérieurs, c'est-à-dire avec des mondes beaucoup plus évolués, les Manus peuvent se réunir et discutterdiscuter amicalement de la situation, de sorte qu'il n'y ait pas de guerre et pas de crime particulièrement grave ; mais il s'agit là de politiques beaucoup trop évoluées pour les gens{humains} de la Terre. Les gens de la Terre sont au monde pour apprendre par la manière dure, vu qu'ils ne veulent apprendre par la manière douce, la manière aimable. Un individu s'amène et vous frappe avec une massue ou manifeste un désir très sérieux de vous assommer et Vous vous étendre sur le carreau, il est bien inutile de lui dire : je vous en prie, mon cher camarade, renoncez gentiment à vos intentions aussi désagréables ! ». Au lieu de parler ainsi, si vous êtes intelligent, vous lui flanquerez un coup de pied OÙ où cela fait le plus mal et puis après, vous lancerez un coup de sirène pour appeler la police. Ainsi, les Manus de ce monde sont des apprentis. Ils apprennent les choses exactement comme vous, et quand ils ont appris à mettre un peu d'ordre dans les affaires, ils y vont pour occuper une situation meilleure. Mais, chouhette ! Vous n'avez guère à séjourner ici qu'environ soixante-dix ans ou à peu près, la durée d'une vie ; tandis que le pauvre Manu doit purger une peine de loin plus longue que la Vôtre.

Les mondes parallèles — La quatrième dimension

Les mondes parallèles existent, parce que tout doit avoir sa contrepartie, inversée, de même qu'on ne peut avoir une batterie qui soit uniquement positive ou uniquement négative : elle doit comporter un positif et un négatif. Mais nous examinerons cette question dans notre prochain chapitre.

Malheureusement, les gens de science, craignant de perdre la face ou de se noyer dans des questions plus profondes qu'eux, ont brouillé les cartes. C'est qu'ils refusent d'affronter l'idée de se livrer à une recherche véritable. Cependant, en Inde, les initiés, il y a très longtemps, parlaient déjà de leur Linga Sharira, c'est-à-dire de la partie du corps qui se trouve dans une autre dimension, au-delà des trois dimensions que nous connaissons en ce monde, et qui. par conséquent, ne peut être perçue normalement par une personne existant dans le monde tridimensionnel. N'oublions pas qu'en ce monde, nous sommes réduits à trois dimensions, car,. dans l'ensemble, notre monde est tridimensionnel et. , pour quiconque n'a pas étudié la métaphysique, la quatrième dimension relève de la farce ou de la science-fiction.

Non seulement la quatrième dimension existe, mais au-delà de la quatrième il y a une cinquième, une sixième, une septième, une huitième et jusqu'à une neuvième dimension. Dans la neuvième, par exemple, on parvient à la conception nette et à la compréhension totale de la nature des choses. On est capable de comprendre l'origine de la vie, l'origine de l'âme, comment tout a commencé et quel rôle joue l'humanité dans l'évolution du Cosmos. C'est également dans la neuvième dimension que l'homme, bien qu'il soit encore une marionnette du Sur-Être, est capable de converser face à face avec son Sur-Être.

L'une des plus grandes difficultés réside dans le fait que les gens de science ont établi toutes sortes de lois arbitraires et que si l'on ose mettre en doute l'une de ces lois, on est immédiatement frappé d'ostracisme. La profession médicale, par exemple, a été paralysée pendant des centaines d'années par l'oeuvre d'Aristote. On considérait comme un crime d'opérer des investigations dans le corps humain parce qu'Aristote avait enseigné une fois pour toutes tout ce que l'on devait savoir. Donc, jusqu'à ce que la profession médicale se fût libérée de l'emprise d'Aristote. , on ne pouvait se livrer ni à une dissection ni à une autopsie et aucune recherche n'était possible. Certains astronomes connurent les mêmes difficultés lorsqu'ils tentèrent d'enseigner que la Terre n'était pas le centre de la création, pour la raison que les anciens avaient dit que le soleil tournait autour de la Terre et que tout avait été créé en fonction de l'homme ! Maintenant, il faut nous contenter de nos trois dimensions. C'est à elles que nous avons affaire sur cette terre. Nous voyons quelque chose, nous touchons quelque chose et cette chose nous paraît avoir une certaine consistance. Elle nous semble réelle. Supposons maintenant que nous ayons affaire à une dimension supplémentaire. Notre première réaction serait de nous poser des questions à son sujet. Peut-être ne la comprendrions-nous pas tout à fait. Qu'est-ce que c'est, une quatrième dimension ? Et une cinquième ? etc. Pour mieux saisir, imaginons un magnétophone ordinaire. Nous le faisons marcher à une vitesse extrêmement réduite. À cette vitesse, un message peut durer, par exemple, une heure. Supposons maintenant que nous repassions le message enregistré à une vitesse accélérée. Le message sera exactement le même, les mots seront les mêmes, mais il nous sera devenu absolument inintelligible. En fait, nous aurons transporté le message dans une autre dimension. Pour comprendre ce qui est enregistré sur le ruban magnétique, nous devons le passer à la vitesse à laquelle il a été enregistré.

L'homme est aux neuf dixièmes subconscient et, pour un dixième, conscient. Vous avez probablement lu beaucoup de choses là-dessus, car toute l'étude de la psychologie est vouée aux aspects variés et aux diverses idiosyncrasies du subconscient humain. L'homme étant conscient pour une si petite part, n'êtes-vous pas frappé par ce fait choquant qu'un très, très puissant Super-Être, doué de toutes sortes de possibilités et de talents, animé du pouvoir d'un monde plus vibrant, capable de vivre de tout autre façon, vienne en ce monde accablé de difficultés et d'obstacles et ne soit appelé à fonctionner qu'au dixième, tout au plus, de ses possibilités ?

Supposez que vous possédiez une voiture, une huit cylindres, par exemple, puisqu'il n'existe pas de dix cylindres, mais nous découvrons qu'elle ne marche que sur un seul cylindre. Sept cylindres ne contribuent pas à faire tourner le moteur. En fait, ils en entravent encore la marche, à cause du phénomène d'inertie. Le rendement sera, bien entendu, déplorable. Maintenant, appliquez la comparaison à l'existence humaine : l'homme est une dix cylindres dont un seul fonctionne. Les neuf autres sont subconscients. Or, le Super-Être d'un homme, ou de toute autre créature, ne gâche pas d'énergie ; le Super-Être d'un homme a de nombreuses tâches à accomplir. Supposons un Super-Être évolué, désireux de progresser, d'aller plus haut, toujours plus haut jusqu'à d'autres niveaux d'existence. En ce cas, le Super-Être pourrait consacrer un dixième de possibilités à son corps terrestre et le reste à d'autres corps, sur d'autres planètes ou d'autres niveaux d'existence. Il pourrait même n'avoir la responsabilité d'aucun corps-pantin sur ces autres plans d'existence, mais se mouvoir dans ce qu'on pourrait nommer le domaine du pur esprit. Mais si le Super-Être n'est pas évolué à ce point ou qu'il évolue sur un plan d'opérations différent, il se comportera de façon différente.

Prenons maintenant un Super-Être plus ou moins débutant. On pourrait le comparer à un élève de l'école secondaire. Cet élève doit suivre un certain nombre de cours au lieu de se consacrer à un seul sujet, et cela veut dire qu'il aura à se déplacer d'une salle de classe à une autre, ce qui représente une perte de temps et d'énergie.

Le Super-Être se trouve dans une situation plus satisfaisante. Il est le maître des marionnettes. En ce monde que nous appelons la Terre, la marionnette, c'est notre corps charnel qui fonctionne sur un dixième de l'attention du Super-Être. Dans un monde parallèle, sur une autre dimension, le Super-Être peut actionner un autre pantin, peut-être deux ou trois, ou plus, et il pourra leur distribuer des tâches diverses, comme un étudiant qui resterait à l'écart, dans sa chambre, et enverrait ses représentants dans différentes salles de classe pour qu'ils recueillent à son profit toutes sortes de connaissances puisées à des sources différentes et qu'il reliera par la suite.

Si le Super-Être, qu'on appelle aussi Adhyatma. , est contraint de se hâter pour rattraper le cycle de l'évolution, parce qu'il a été un peu lent, mettons, un peu paresseux, ou parce qu'il a été retardé par certaines difficultés, et s'il ne veut pas redoubler tandis que d'autres passeraient à un niveau supérieur, il devra mettre les bouchées doubles tout comme un étudiant prendra des cours de rattrapage.

Le Super-Être, ou Adhyatma, peut actionner une personne qui vit en Australie, et une autre en Afrique, et une autre encore en Amérique du Sud, au Canada, en Angleterre, etc. Ces personnes peuvent ne jamais se rencontrer sur la Terre et cependant avoir beaucoup d'affinités. Elles peuvent être en liaison télépathique sans comprendre le moins du monde pourquoi, mais elles peuvent aussi se rencontrer dans l'astral, comme des commis voyageurs se trouvent réunis dans le bureau du directeur.

Le malheureux Adhyatma qui a pris en charge sept, huit ou neuf marionnettes doit se donner beaucoup de mal pour les diriger sans en embrouiller les fils. Telle est l'explication de certains rêves bizarres ; il arrive en effet, fréquemment, lorsque deux pantins du même groupe sont endormis, que leurs cordes d'argent viennent à se toucher, ce qui produit un effet comparable à des lignes téléphoniques mêlées : on entend des bribes de la conversation des autres, mais avec quel regret on en perd le plus intéressant.

Mais, demanderez-vous, quel est le but de tout cela ? La réponse est simple. Si l'Adhyatma possède un grand nombre de pantins, son expérience s'en étendra d'autant et il vivra jusqu'à dix vies à la fois dans le cours d'une seule vie.

L'Adhyatma peut faire en même temps l'apprentissage de la richesse et de la pauvreté et,. par conséquent, les peser sur la balance de l'expérience. L'un des pantins, dans un certain pays, sera un mendiant menant une existence misérable, presque inexistante. Un autre, au contraire, sera un prince qui apprend à mener les hommes et à dessiner la politique d'une nation. De telle sorte qu'une fois mêlées, leurs deux expériences permettront à l'Adhyatma de connaître les ressorts de la vie et il saura qu'il existe, au moins, deux aspects d'une même question.

Dans le cours normal des événements, il arrivera peut-être que celui qui a d'abord été prince attende une autre vie pour y revenir mendiant. Et vice versa. Mais lorsque le temps manque, lorsqu'un cycle d'évolution touche à sa fin, comme à présent, des méthodes héroïques doivent être adoptées afin que les retardataires puissent rejoindre le reste de la troupe.

Les différentes civilisations

Bien des gens ont l'idée erronée que ce monde n'est que depuis relativement peu de temps et que son histoire est complète. Or, c'est loin d'être exact.

Au cours de milliers d'années, il y a eu quantité de civilisations sur la Terre. Cette Terre est semblable à une école où se succèdent des classes diverses et, comme il en est des classes, l'une peut être exceptionnellement bonne et l'autre exceptionnellement mauvaise. On peut aussi comparer la Terre à un vignoble dont les recettes varient. Certaines sont particulièrement appréciées, d'autres non. La récolte, en ce qui concerne notre globe, est composée d'êtres humains et elle s'étend sur des cycles bien déterminés. Par exemple, les Hindous pensent que chaque période de la Terre est divisée en quatre classes, ou stades, ou cycles, dont chacun s'étend sur 864 000 ans. Le premier cycle de 864 000 ans fut excellent : les hommes font de leur mieux, ils ont mutuellement confiance et confiance aussi en l'essentielle bonté du genre humain. Ils tentent de s'aider et il n'y a pas de guerres ; pas même de menaces de guerre. Mais un bonheur sans mélange n'est pas une bonne chose. Il mène à la mollesse. C'est ce qui s'est produit dans les grandes civilisations de l'Inde, de la Chine et de l'Égypte. Ce furent là de grandes civilisations, mais l'excès de puissance, le manque d'opposition et de compétition ont conduit ces civilisations à la dégénérescence. Ce fut aussi le cas de la Rome antique. Le second cycle est celui où les hommes, ou plutôt les souverains de ce monde ont compris qu'il leur fallait introduire un serpent dans l'Eden. Il en résulte que le second cycle est le théâtre de certaines difficultés et de controverses, car il convient de savoir dans quelle mesure les gens sont capables de penser par eux-mêmes et de triompher de ce qui leur résiste.

Il y a des chances pour qu'à la fin de ce second cycle les notes attribuées à ceux qui ont fait partie de cette classe soient très satisfaisantes et, par conséquent, la troisième classe, ou période de 864 000 ans, est un peu plus sévère. II y a des guerres, et même des guerres de conquête, mais quoi qu'il en soit ces guerres ne sont pas aussi barbares, pas aussi sadiques que celles que nous connaissons. Les hommes n'étaient pas perfides, dans le troisième cycle. Ils se battaient, c'est certain, mais les guerres étaient comparables à ces jeux où deux petits garçons essaient la force de leurs poings et se donnent des coups sans intention de tuer l'adversaire rien que pour lui faire mal. II n'en demeure pas moins que les guerres sont corruptrices et l'on s'aperçut du fait que quelques coups de poignard dans le dos et autres traîtrises permettaient de gagner une bataille avant qu'elle fût vraiment commencée.

Les choses, au cours du troisième cycle, vont de mal en pis et, véritablement, dégénèrent. C'est comme un incendie de forêt qu'on n'a pas maîtrisé à temps.

Si un imbécile laisse tomber une cigarette allumée et provoque un incendie, une personne attentive peut éteindre le feu, mais si le feu n'a pas été détecté à temps, il devient presque impossible de le contrôler ; alors il y a des morts et beaucoup de dégâts avant qu'on en vienne à bout. La vie est ainsi faite. Lorsqu'on permet au mal de se développer sans contrainte, il devient de plus en plus fort et. , de même que les mauvaises herbes étouffent une belle fleur cultivée, le mal étouffera ce faible instinct du bien qui est originellement dans l'homme.

C'est ce qui se produit à la fin du troisième cycle. On peut dire que les éléments perturbateurs, dans ces salles de classe qu'étaient les pays du monde, se dressèrent contre les maîtres, les maltraitèrent et désobéirent à leur autorité, ("c'est à ce moment que le quatrième cycle commença, ce quatrième cycle que les Hindous ont nommé l'Âge de Kali. L'Âge de Kali est celui où les gens souffrent. On peut se le représenter comme une ère où les hommes et les femmes subissent la torture par les flammes de la guerre et sont réduits en cendres pour être prêts à une prochaine et meilleure vie, car la vie continue et les êtres s'améliorent dans le cours naturel de l'évolution. Ils acquièrent de l'expérience et, lorsqu'ils échouent à un stade quelconque de leur évolution, ils retournent à ce stade comme l'écolier qui, n'ayant pas réussi à ses examens, est contraint de redoubler au lieu de passer dans la classe supérieure.

Dans un de mes livres, je me suis référé aux Juifs. Je disais à ce sujet : « Le peuple juif est une race qui, dans une existence passée, n'a pas su faire de progrès. » Cette remarque m'a valu une correspondance très amicale avec des lecteurs juifs dans le monde entier. Quelques dames fort érudites de Tel-Aviv m'ont, en particulier, demandé plus de détails sur les Juifs. Cette demande a été appuyée par d'autres Juifs d'Argentine, du Mexique et d'Allemagne.

Abordons donc la question juive. Je dirai d'abord que bon nombre de mes amis sont juifs et que j'éprouve beaucoup d'admiration à leur égard, car ils représentent une très vieille race qui possède des connaissances que bien d'autres, moins douées, lui envient. Demandons-nous, pour commencer : « Que sont les Juifs ? » On s'en fait généralement une idée fausse, car le mot juif est, sous sa forme actuelle, une impropriété. En réalité, le mot juif n'est en usage que depuis relativement peu de temps.

Si vous demandez à quelqu'un qui était le Père des Juifs, ce quelqu'un vous répondra sans aucun doute : « Mais, Abraham, bien sûr ! » Cependant, comme l'Histoire le prouve, c'est tout bonnement inexact parce que, selon le véritable sens du mot. , Abraham n'était pas un Juif !

Si vous étudiez l'histoire ancienne, soit en vous rendant dans une bibliothèque publique, soit, plus commodément, en ayant recours aux Annales Akashiques. , vous apprendrez qu'Abraham est en réalité natif de la ville d'Ur, en Chaldée. Beaucoup d'endroits possèdent aujourd'hui deux noms.

Donc, pour plus de clarté. , Ur est aussi connu sous le nom d'Ur Kasdim. , qui se trouvait en Babylonie. Abraham, fait intéressant, était donc loin d'être un Juif. C'était un Babylonien et son nom n'a pas d'équivalent en langue hébraïque. Le nom originel d'Abraham était Abram.

Abraham a vécu 2 300 ans avant la naissance du Christ, en un temps où le mot juif n'existait pas encore. D'ailleurs, environ 1 800 ans après qu'Abraham s'en fût allé vers sa juste récompense, le mot juif ne s'appliquait encore qu'au peuple vivant dans le Royaume de Judée, c'est-à-dire dans le Sud de la Palestine.

Ceux qui s'intéressent à la question peuvent consulter la Bible, au Livre des Rois 11.16.6. Ils y trouveront des paroles écrites 600 ans avant le Christ et le mot juif, à cette époque, était écrit Jahudi.

Revenons à notre Bible, cette fois au Livre d'Esther 11.5. Nous y trouverons le mot juif mentionné pour la première fois. Encore faut-il se rappeler que le Livre d'Esther n'a été écrit que quelque 2 400 ans après la mort d'Abraham, c'est-à-dire au 1er siècle après J.-C. Dans chaque cycle, il y eut 12 Sauveurs, ou Messies, ou Guides du Monde. Donc, lorsque nous parlons de la Seconde Venue, nous sommes très en deçà de la vérité. Nous pourrions parler d'Abraham. , de Moïse, de Bouddha, du Christ et de maints autres, mais il convient de noter que, dans chacun des cycles de l'existence du monde, il faut qu'il y ait un Guide du Monde, pour chacun des signes du zodiaque. Il y a 12 signes du zodiaque et un Guide survient d'abord sous un de ces signes, puis sous tous les autres, jusqu'à ce que, sous tous ces signes, il y ait eu 12 Guides.

Dans ce cycle de Kali où nous sommes présentement, nous approchons du onzième Guide. Il y en aura encore un avant que ce cycle se termine et que nous entrions véritablement dans l'Âge d'Or.

Naturellement, avec chacun des Guides du Monde, il faut que surgissent ceux qui répandront sa parole, ses disciples, si vous voulez, ou ses assistants, ou ses ministres. Ils naissent tout spécialement pour rendre ce service au monde.

En 1941, le premier des disciples actuels est né, et d'autres sont nés depuis lors. Le Sauveur de notre temps naîtra, lui, au début de 1985 et, dans l'intérim, les disciples prépareront le Chemin.

Le Sauveur ou Guide, comme vous voudrez, aura reçu une éducation, un apprentissage, très spécial et, en l'an 2005, lorsqu'il aura atteint sa vingtième année, il confondra ceux qui ne croient ni aux Dieux ni aux Sauveurs.

Et il y aura transmigration. Si ceux d'entre vous qui connaissent la Bible consentent à l'étudier d'un esprit ouvert, ils constateront que le corps de Jésus a été investi par l'Esprit de Dieu-le-Christ. De la même façon le corps du nouveau Guide du Monde sera investi par un très haut personnage, et. , pendant les quelques années qui suivront, il se produira des événements extraordinaires et le monde franchira des étapes essentielles qui le prépareront à l'avènement d'un nouveau cycle.

Pendant quelque 2 000 ans, le monde progressera en suivant les préceptes de l'Église qui sera fondée par le nouveau Guide, mais, à la fin de ces 2 000 ans, un autre Guide surviendra, le 12e du cycle, accomplissant ainsi le destin du passage zodiacal. Les conditions de vie s'amélioreront et, peu à peu. , les êtres humains parviendront sans heurt à une ère nouvelle où leurs possibilités seront différentes de celles qui existent actuellement. Ils connaîtront alors les dons de seconde vue et de télépathie qu'ils avaient possédés avant ce qu'on nomme, à tort, la Tour de Babel. À cette époque, en effet, parce qu'elle avait abusé de certains pouvoirs particuliers, l'humanité a perdu provisoirement ces dons. La Bible nous apprend tout cela, mais sous une forme légendaire. Or, il est exact que l'homme a pu, en un temps, communiquer télépathiquement avec son semblable et avec les animaux, mais qu'ayant trahi le monde animal, l'espèce humaine a été privée de son pouvoir de communication télépathique. Un profond désordre en est résulté et les hommes, qui s'étaient jusque-là compris, ont tenté de s'exprimer en toutes sortes de dialectes locaux qui, finalement, sont devenus les langues humaines.

Ce monde, on peut le comparer à un train qui a traversé différents paysages. D'abord rempli de voyageurs aimables, il parcourt des pays ensoleillés. Et c'est la première étape. Puis une deuxième étape commence. La foule de voyageurs change. Ils ne sont plus aussi charmants et le voyage est le moins agréable. Il y a des cahots. Les pays traversés sont tristes, l'air est pollué par des fumées d'usine et les voyageurs commencent à se disputer. Au cours de la troisième étape, le train a accueilli une nouvelle multitude de passagers et des bandits y sont montés. Ils pillent. Ils assassinent. Le convoi passe maintenant dans des gorges sinistres et frôle des ravins escarpés et dangereux. Les malheureux passagers se défendent comme ils peuvent.

Le train s'arrête une quatrième fois. D'autres voyageurs y montent. Les conditions du voyage sont encore plus mauvaises. Les nouveaux venus mettent les wagons en pièces, ils se livrent mutuellement à la torture. Ils se comportent comme d'abominables criminels. Et, pendant ce temps, le pays traversé se sème d'embûches. Les rails sont descellés. La ligne est obstruée. Elle entre enfin dans un tunnel interminable. Il n'y a plus aucune lumière dans les wagons. Le train est plongé dans une obscurité totale dont on ne voit pas la fin. L'atmosphère devient irrespirable. Tout est si affreux que ce ne saurait être pire et, comme ce ne saurait être pire, il faut bien que les choses s'améliorent. Et c'est en effet ce qui se produit. Peu à peu la lumière revient. La nouvelle étape approche. Le train va sortir de son tunnel. Les voyageurs vont apercevoir, au loin, un paysage charmant où coulent des sources claires, où des troupeaux paissent en toute sécurité. Le soleil va briller et, au fur et à mesure que le train avancera, les voyageurs, perpétuellement renouvelés, se montreront plus doux. Ils respecteront mutuellement leurs droits. Plus de terrorisme, de sadisme ni de cruauté...

Mais il reste à l'homme beaucoup à accomplir avant d'arriver à cet Âge d'Or et, avant qu'il ne survienne, il lui faudra encore passer par bien des souffrances en ce monde. Nous traiterons de cette prédiction dans un autre chapitre de ce livre, mais il est peut-être opportun d'en dire quelque chose dès à présent.

S'il faut en croire l'art très ancien de l'astrologie, nombre d'événements assez désastreux doivent se produire prochainement sur cette Terre. Vers l'an 1981,. il y aura un réchauffement de l'atmosphère, brutal et considérable. Le régime des pluies diminuera dans de fortes proportions. Les récoltes sécheront sur pied. Cette grande vague de chaleur pourrait bien être le résultat d'une bombe atomique lancée par les Chinois. Ces derniers s'efforcent actuellement de mettre au point une superbombe. Or, ils sont de nos jours comme des chiens enragés et ne se soucient pas du reste du monde. Pourquoi ? Parce que le reste du monde les tient virtuellement à l'écart et qu'ils ignorent ce qui s'y passe. Et c'est un fait que la crainte naît de ce que l'on ne connaît pas. Les Chinois, donc, étant donné leur état d'esprit xénophobe, sont prêts à s'élancer sur ce qu'il ne leur a pas été donné de comprendre.

Lorsque les États-Unis seuls avaient la bombe atomique, ce n'était déjà pas tellement drôle, mais, à présent que les Russes, les Français, les Chinois, d'autres encore, sans doute, la possèdent, la situation est des plus précaires.

Avant l'avènement du Nouveau Guide, un travail important doit être fait. Il faut faire savoir à certains ce qui se passe et, d'autre part, le laisser ignorer à certains autres.

Outre les disciples qui sont déjà nés et qui ne sont encore que des enfants, il existe des gens beaucoup plus âgés qui savent, et qui ont le devoir de répandre ces révélations en les écrivant. Ce faisant, ils préparent la voie. Ces gens âgés ne seront évidemment plus sur la terre au moment de ce nouvel avènement. Mais comme ceux qui doivent naître plus tard, ces avant-coureurs auront accompli leur tâche en assumant la haine et les soupçons qui entourent toujours l'innovateur.

Les hommes ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas et si on leur dit qu'une personne a échangé son corps avec une autre, cette personne sera immédiatement l'objet de persécutions. Il est cependant nécessaire que de tels incidents se produisent si l'on veut préparer les êtres humains à accepter la transmigration des âmes et l'échange des corps, au moment où le Nouveau Guide viendra. Ceux, donc, qui auront de nos jours encouru le mépris, le ridicule et même la persécution active d'une Presse mal informée, connaîtront alors que leurs souffrances et leurs misères n'auront pas été inutiles.

On entend dire souvent : « Mais puisque ces hommes sont doués de si grands pouvoirs, pourquoi vivent-ils dans la pauvreté ? S'ils étaient vraiment ce qu'ils prétendent être, ils auraient autant d'argent qu'ils le voudraient. » Ce raisonnement est absurde pour la raison qu'un être qui arrive sur cette terre dans des conditions différentes est quelque chose comme une écharde dans le corps du monde. Si vous avez une écharde dans le pied, vous vous agitez, vous vous énervez jusqu'à ce que, finalement, vous arriviez à déloger l'écharde, et vous la détestez, cette écharde ! Or, ceux qui viennent en ce monde, échangent leurs corps et s'évertuent à préparer la Voie d'un Autre, sont semblables à des échardes. Les gens les trouvent étranges, ils se sentent mal à l'aise en leur présence. Plutôt que de mettre en cause leur propre insuffisance, leur manque de développement spirituel, ils rejettent le blâme sur celui qui les inquiète... Et le vieux monde continue à tourner, plein de trouble. Mais l'heure la plus sombre précède l'aurore et lorsque les choses vont au plus mal, on est en droit de penser, joyeusement, que tout changement ne peut être que dans le sens de l'amélioration. Ainsi, ce monde et les peuples qui l'habitent, après l'heure la plus sombre, entreront peu à peu dans la lumière d'un cycle où l'humanité sera tolérante, où le petit peuple du monde animal sera de nouveau compris au lieu d'être craint et persécuté comme il l'est à présent.

Et c'est en l'an 2 000 que commencera cette ère heureuse, que poindra l'aube de l'Âge d'Or.

« Ici-bas, c'est le monde de l'illusion »

« Ici-bas, c'est le Monde de l'Illusion », continua mon Guide. « C'est pourquoi nous demandons aux âmes de nous entendre, car elles seules se trouvent dans le Monde de la Réalité. Nous disons, comme tu le sais, Entendez les Voix de nos Âmes, nous ne disons pas Entendez nos Voix Physiques. Écoute-moi et ne m'interromps pas, car ceci est la base de notre Foi Intérieure. Comme je te l'expliquerai plus tard, les gens qui ne sont pas suffisamment évolués ont besoin d'avoir une foi qui les soutient, qui leur donne l'impression qu'un père ou une mère bienveillants veillent sur eux. Il faut avoir atteint le stade approprié pour accepter ce que je vais te dire maintenant. »

Je contemplais mon Guide en songeant qu'il représentait pour moi le monde entier et en souhaitant que nous restions toujours ensemble.

« Nous sommes des créatures de l'Esprit », continua-t-il, « nous sommes comme des charges électriques douées d'intelligence. Ce monde, cette vie sont l'Enfer, le lieu d'épreuves, où notre Esprit se purifie en apprenant, par la souffrance, à dominer notre corps de chair grossière. De même qu'un pantin est man÷uvré par des ficelles que tient le manipulateur, de même notre corps physique est-il sous la dépendance des courants électriques émanant de notre Moi Supérieur, de notre Esprit. Un bon montreur de marionnettes peut donner l'illusion que les pantins de bois sont vivants qu'ils sont mus par leur propre volonté. De même, avant d'être initiés, nous estimons que la seule chose qui compte, c'est notre corps de chair. Dans l'atmosphère terrestre, si étouffante pour l'Esprit, nous oublions que l'Âme nous commande véritablement, nous croyons agir de notre plein gré et ne devoir des comptes qu'à notre « conscience ». Ainsi, Lobsang, notre première Illusion, c'est de croire que le pantin, le corps de chair, est primordial. » II s'interrompit en voyant mon expression perplexe. « Eh bien ? » questionna-t-il, « qu'est-ce qui te tracasse ? »
« Seigneur », dis-je, « où sont mes fils électriques ? Je ne vois rien qui me relie à mon Moi Supérieur ! »

II me répondit en riant :

« Peux-tu voir l'air, Lobsang ? Pas tant que tu possèdes ce corps charnel. » II se pencha en avant, me saisit par ma robe et j'eus un frisson de crainte quand il plongea dans les miens ses yeux perçants. « Lobsang ! » dit-il d'une voix sévère. « Ton cerveau s'est-il évaporé tout entier ? Es-tu vraiment fait d'os depuis le cou jusqu'au sommet du crâne ? As-tu oublié la Corde d'Argent, ce faisceau de lignes de forces électriques qui te relie — ici-bas — à ton âme ? Vraiment, Lobsang, tu es dans le Monde de l'Illusion ! »

Je me sentis rougir. Je savais évidemment ce qu'était la Corde d'Argent, cette corde de lumière bleuâtre qui relie le corps physique au corps spirituel. Très souvent, en voyageant dans l'astral, j'avais vu la corde vibrer, observé ses pulsations de vie et de lumière. Elle était semblable au cordon ombilical qui attache la mère à l'enfant nouveau-né, mais l'enfant, en l'occurrence le corps physique, ne peut survivre un instant si la Corde d'Argent est coupée.

Je levai les yeux. Mon Guide était sur le point de continuer, après mon interruption.

« Quand nous vivons dans le monde physique, nous avons tendance à penser que lui seul compte. C'est l'une des mesures de sûreté prises par le Moi Supérieur ; si nous nous rappelions le Monde Spirituel dans toute sa béatitude, nous ne pourrions demeurer ici-bas que par un grand effort de volonté. Si nous nous souvenions de nos vies antérieures, où, peut-être, nous occupions une situation plus importante que dans notre présente existence, l'humilité nécessaire nous ferait défaut.

« La vie est semblable à une école »

« La vie est semblable à une école. Lorsque nous sommes dans l'Au-Delà, dans le monde astral, avant de nous incarner dans le sein d'une femme, nous discutons avec d'autres esprits de ce que nous allons apprendre. Il y a quelque temps, je t'ai raconté l'histoire du vieux Seng, le Chinois. Je t'ai dit que nous prendrions un nom chinois, sinon, tel que je te connais, tu aurais associé un nom tibétain avec un Tibétain de notre connaissance. Eh bien, le vieux Seng, une fois mort, revit tout son passé et décida qu'il avait encore certaines choses à apprendre. Alors ses aides spirituels lui chercheraient des parents, ou plutôt de futurs parents, vivant dans des conditions susceptibles de permettre à l'âme qui avait été le vieux Seng d'apprendre les leçons désirées. » Mon Guide me regarda et reprit : « II en est à peu près de même pour un garçon qui veut devenir moine ; s'il veut être un moine-médecin, il ira au Chakpori ; s'il veut faire du travail domestique, il entrera au Potala, car on semble toujours y être à court de serviteurs ! Nous choisissons notre école selon ce que nous voulons apprendre. »

J'inclinai la tête car tout cela me paraissait très clair. Mes propres parents avaient pris les dispositions nécessaires pour me faire entrer au Chakpori, pourvu que je fusse capable de supporter la première épreuve d'endurance.

Mon Guide, le Lama Mingyar Dondup, poursuivit : « Quand un être est sur le point de venir au monde, tout a déjà été prévu : il va descendre sur terre, naître d'une certaine femme qui habite une certaine région et qui est mariée à un homme de telle ou telle classe. On a jugé qu'ainsi le bébé qui va naître aura l'occasion d'acquérir l'expérience et les connaissances antérieurement projetées. Quand le temps est venu, le bébé vient au monde. Il doit d'abord apprendre à se nourrir, à exercer un contrôle sur certaines parties de son corps physique, à parler et à écouter. Au début, tu ne l'ignores pas, il doit apprendre à voir. » II me regarda en souriant et ajouta : « Aucun de nous n'aime l'école, certains d'entre nous doivent y aller, d'autres n'y sont pas obligés. Nous projetons de venir à l'école — non pas à cause du Karma — mais pour apprendre d'autres choses. L'enfant grandit, il va en classe où il est souvent traité durement par son maître, mais il n'y a pas de mal à cela, Lobsang. La discipline n'a jamais nui à personne. Elle transforme une foule en une armée. Un homme ne peut acquérir de culture que s'il est soumis à une certaine discipline. Tu penseras souvent que tu es maltraité, que ton professeur est sévère et cruel mais — quoi que tu puisses penser maintenant — sache que tu as choisi de venir sur terre dans ces conditions. »

« Ma foi, Honorable Lama », m'exclamai-je, « si c'est moi qui ai choisi de venir ici-bas, il me semble que je devrais me faire examiner par un psychiatre. Et, d'ailleurs, si c'est moi qui ai voulu ça, pourquoi n'en sais-je rien ? »

Mon Guide me regarda et se mit à rire de bon cœur. « Je comprends ce que tu ressens aujourd'hui, Lobsang », répondit-il, « mais tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Tu es d'abord venu ici-bas pour apprendre certaines choses. Et les ayant apprises, tu partiras dans un monde encore plus grand, au-delà de nos frontières, pour en savoir davantage. La voie ne sera pas facile ; mais tu finiras par réussir et je ne veux pas que tu perdes courage. Chaque personne, quelle que soit sa situation dans la vie, est descendue des plans astraux sur cette terre afin d'apprendre et, par là, de pouvoir évoluer. Tu sais, comme moi, Lobsang, que si tu veux progresser dans la Lamaserie, tu dois étudier et passer des examens. Tu n'aurais pas haute opinion d'un garçon à qui l'on donnerait brusquement le pas sur toi et qui, par favoritisme, deviendrait un lama ou un abbé. Tant qu'il y a des examens en règle, tu sais que tu n'es pas classé après les autres à cause du caprice ou de l'injustice d'un supérieur. » Je pouvais comprendre cela aussi ; quand on vous l'explique c'est très simple.

« Nous venons sur terre pour apprendre et, si dures et si amères que soient les leçons, nous avons décidé avant de naître de les recevoir. En quittant ce monde, nous prenons, pendant un certain temps, du repos dans l'Au-Delà, puis, si nous voulons évoluer, nous continuons notre route. Nous pouvons retourner sur cette terre dans un milieu différent, ou bien nous pouvons connaître un genre d'existence complètement différent. Quand nous sommes en classe, il nous arrive de penser que la journée ne se terminera jamais, que le Professeur ne désarmera jamais. La vie terrestre est ainsi ; si tout allait trop bien pour nous, si nous obtenions tout ce que nous désirons, nous n'apprendrions jamais rien, nous nous laisserions tout simplement entraîner par le fleuve de la vie. Et le fait est, malheureusement, que l'homme est un apprenti dont le seul maître est la douleur. »

« En ce cas, Honorable Lama », dis-je, « pourquoi certains garçons, et certains Lamas aussi, se la coulent-ils aussi douce ? Il me semble que j'endure des épreuves, que l'on me prédit les plus grands malheurs, qu'un professeur irascible me roue de coups alors que je fais vraiment de mon mieux. »

« Mais, Lobsang, ces gens qui apparemment sont très satisfaits de leur sort, es-tu bien sûr qu'ils le soient ? Es-tu sûr que la vie soit si facile pour eux, après tout ? À moins de savoir ce qu'ils ont projeté de faire avant de descendre en ce monde, tu n'es pas à même d'en juger. Chaque être vient ici-bas en sachant à l'avance ce qu'il veut apprendre, comment il veut agir, et ce qu'il aspire- à devenir en quittant cette planète après avoir séjourné dans son école. Tu as dis que tu t'es donné beaucoup de mal aujourd'hui en classe. En es-tu certain ? N'étais-tu pas plutôt content de toi, n'estimais-tu pas que tu savais déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur la leçon ? Par ton attitude condescendante, n'as-tu pas donné à ton Professeur un sentiment d'infériorité ? » II me regarda d'un ÷il quelque peu accusateur et je me sentis rougir. Oui, il savait bien des choses. Et il avait le don désastreux de toucher toujours au point sensible. Oui, j'avais été satisfait de moi, j'avais cru, cette fois, que le Professeur ne trouverait pas la plus petite faute à me reprocher. Et ma propre suffisance n'avait pas peu contribué, bien entendu, à exaspérer ledit Professeur. Je hochai la tête. « Oui, Honorable Lama, je suis aussi coupable que tous les autres. »

Mon Guide me sourit et inclina la tête d'un air approbateur.

« Plus tard, Lobsang, tu iras à Tchoung-king, en Chine, comme tu le sais », dit-il. J'inclinai la tête en silence, me refusant à envisager le moment où je serais forcé de quitter le Tibet. Il continua : « Avant ton départ, nous écrirons à divers collèges et universités afin qu'ils nous envoient leurs programmes détaillés. Lorsque nous serons renseignés sur le genre d'éducation qu'ils donnent, nous choisirons le collège ou l'université susceptible de t'offrir exactement le genre d'entraînement dont tu auras besoin dans cette vie. De même, avant qu'un homme, dans le monde astral, ne songe à se réincarner, il réfléchit à ce qu'il se propose de faire, à ce qu'il veut apprendre, à ce qu'il veut finalement réaliser. Alors, comme je te l'ai déjà dit, on lui trouve les parents appropriés. Ce qui équivaut à chercher une école adéquate. »

Plus je songeais à cette histoire d'école, plus elle me déplaisait.

« Honorable Lama ! » dis-je, « pourquoi certaines gens sont-ils accablés par la maladie et le malheur ; qu'est-ce que ça leur apprend ? »

« Tu ne dois pas oublier, Lobsang », répondit mon Guide, « qu'un être qui descend sur cette terre a beaucoup à apprendre et il ne s'agit pas simplement d'apprendre à sculpter, ou à parler une langue, ou à retenir des Textes Sacrés. Il lui faut savoir des choses qui seront utiles dans le monde astral, après la mort. Comme je te l'ai dit, ce monde est celui de l'Illusion et il est parfaitement conçu pour nous enseigner la douleur et, en endurant la douleur, nous devrions être en mesure de comprendre les difficultés et les souffrances d'autrui. »
L'homme

La condition humaine

Nature de l'homme

Avant de chercher à comprendre la nature du « sur-moi » ou d'aborder les questions occultes, nous devons avant tout être certains de bien comprendre la nature de l'Homme. Dans ce cours, nous emploierons le mot « homme » pour désigner aussi bien l'homme que la femme. Qu'il nous soit permis de faire observer ici, dès le début, que la femme est au moins l'égale de l'homme pour toutes choses concernant l'occultisme et les perceptions extra-sensorielles. La femme, en fait, possède souvent une aura plus brillante et sait mieux apprécier les diverses facettes de la métaphysique.

À dire vrai, tout ce qui existe est « la vie ». Même une créature considérée comme morte est « en vie ». La forme normale de la vie peut avoir disparu, dans ce que nous appelons la mort, mais avec la cessation de « la vie » une nouvelle forme de vie apparaît. Le processus de décomposition crée une forme de vie !

Tout ce qui existe vibre. Tout ce qui est, est formé de molécules constamment en mouvement. Nous préférons le terme « molécules » à ceux d'atomes, de neutrons, de protons, etc., parce que ceci est un cours de métaphysique, et non de chimie ou de physique. Nous cherchons à présenter une vue d'ensemble plutôt que de nous pencher sur des détails microscopiques qui ne servent pas notre propos.

L'homme est une masse de molécules gravitant à grande vitesse. L'homme paraît solide ; il est impossible d'enfoncer le doigt entre la chair et l'os. Cependant, cette solidité est une illusion. Prenez une créature infiniment petite qui se placerait à quelque distance d'un corps humain pour l'observer. Elle verrait des soleils tourbillonnants, des nébuleuses en spirale, des traînées brillantes semblables à la Voie Lactée. Dans les parties molles du corps, la chair, les molécules apparaîtraient dispersées alors que dans les substances dures, les os, elles seraient denses, donnant l'impression d'un amas compact d'étoiles.

Imaginez que vous montiez au sommet d'une montagne, par une nuit claire. Vous êtes seul, loin des lumières de la ville qui, se reflétant dans le ciel nocturne, provoquent une réfraction de l'humidité en suspension et obscurcissent la vision. Au-dessus de vous, les étoiles scintillent. Des galaxies s'étendent sous vos yeux. Des constellations vous éblouissent. La Voie Lactée traverse le ciel comme d'autres créatures, d'autres mondes, d'autres molécules indispensables à sa vie.

Il ne faut pas oublier que les groupes moléculaires sont de densités diverses ; ce sont, en fait, des groupes d'étoiles dans le ciel. Dans certaines parties de l'univers cosmique il existe en quelque sorte des déserts où les planètes, ou les mondes, sont rares, alors qu'ailleurs la densité est énorme, comme dans la Voie Lactée. De même, le roc peut représenter une constellation ou galaxie fort dense. L'air est beaucoup moins peuplé de molécules. L'air nous imprègne, peut passer par les vaisseaux capillaires de nos poumons et de là dans le sang. Au-delà de l'air, de l'atmosphère, il y a le cosmos, l'espace où les groupes de molécules d'hydrogène sont dispersés. L'espace n'est pas un vide, comme on le pensait jadis, mais un amas de molécules d'hydrogène qui forment les étoiles et les planètes. Il est évident que chez un être dont la densité moléculaire est très forte, une autre créature a bien du mal à s'insinuer entre ces groupes, mais un « fantôme » dont les molécules sont extrêmement espacées peut facilement traverser un mur de brique. Car ce mur n'est pas autre chose qu'une collection de molécules, analogue à un nuage de poussières en suspension dans l'atmosphère. Tout une traînée lumineuse. Étoiles, mondes, planètes ! Des molécules. Ainsi vous verrait la créature microscopique.

Chaque homme est un univers où les planètes, les molécules, gravitent autour d'un soleil central. Le moindre caillou, la moindre brindille, la goutte d'eau sont composés de molécules constamment en mouvement.

Ce mouvement engendre une forme d'électricité qui, s'unissant avec l'« électricité » produite par le sur-moi, suscite la Vie. Autour des pôles de la terre des orages magnétiques éclatent, provoquant des aurores boréales aux merveilleuses couleurs. Autour de toutes les planètes, de toutes les molécules, des radiations magnétiques s'entrecroisent avec celles qui émanent des autres mondes ou molécules. Ainsi, l'homme est un univers, mais il n'est pas un univers en soi. Aucun monde ne peut exister sans d'autres mondes. Chaque créature, chaque univers, chaque molécule dépend {d'autres ensembles} aussi improbable que cela paraisse, il y a de la place entre chaque molécule, comme entre chaque étoile, et si une créature est suffisamment petite ou si ses molécules sont espacées, alors elle peut passer entre celles d'un mur de brique, par exemple, sans en toucher aucune. Cela nous permet de comprendre comment un « fantôme » peut soudain apparaître dans une chambre close, et comment il peut traverser un mur apparemment massif et solide. Tout est relatif, et le mur épais ne l'est sans doute pas pour un fantôme ou une créature astrale.

Potentiel humain

Conscient, inconscient, subconscient

Si nous en revenons de nouveau aux principes, alors, nous devons dire que le subconscient n'est ni intelligent ni stupide parce qu'il n'a pas d'intelligence : il est quelque chose de tout différent. Le subconscient est simplement un dépôt de connaissance, de bonne science et de mauvaise science. C'est seulement un système de classement, d'enregistrement. Il contient tout ce que vous avez jamais entendu dire, tout ce que vous avez jamais vu, tout ce que vous avez jamais prouvé. Il vous rappelle les réactions automatiques que vous avez quand vous inspirez et quand vous expirez. Il rappelle à telle partie de votre corps de vous agiter et de pousser des cris perçants si l'on vous chatouille, etc. C'est seulement un mémento automatique.

Diriez-vous qu'un bibliothécaire est intelligent ? Bien, c'est une affaire d'opinion, naturellement. Je sais que j'ai essayé de traiter avec ces sots bibliothécaires dans une bibliothèque célèbre de Londres, avec ces préposés qui notent des détails et j'ai essayé de dire à ces gens que les détails qu'ils notaient à mon sujet étaient absolument et incontestablement inexacts. Mais c'est une telle besogne de convaincre certains d'entre eux, et j'ai gardé l'opinion ineffaçable que les bibliothécaires de la discothèque à cette fameuse bibliothèque, ne sont pas intelligents. Quoi qu'il en soit, c'est affaire d'opinion, mais posons-nous encore cette question uniquement pour répondre à cette interrogation :

 Penseriez-vous qu'un bibliothécaire puisse être un génie ? Penseriez-vous qu'un bibliothécaire pourrait répondre à n'importe quelle question au sujet de n'importe quoi et dire ce que n'importe quelle personne a dit auparavant ? Eh bien, naturellement, vous ne pourriez pas ; même si vous étiez vous-mêmes un bibliothécaire, vous ne pourriez pas émettre de telles prétentions. Au lieu de cela vous diriez, et avec raison, que non, qu'aucun homme conscient ne possède pareille science, mais qu'un bibliothécaire sait où trouver certains renseignements. Les meilleurs bibliothécaires sont ceux qui sont capables de trouver les renseignements le plus rapidement.

Vous et moi pourrions aller dans une bibliothèque et fouiller maladroitement dans certains classeurs à la recherche d'un titre de livre contenant la matière du sujet qui nous intéresse. Alors, nous nous apercevrions que nous aurions dû nous en référer à autre chose ; puis, nous découvririons que le livre était épuisé ou retiré de la circulation ou en prêt au dehors de la Bibliothèque. Cette recherche nous ferait perdre une demi-journée ou davantage. Pourtant, si nous avions demandé le renseignement au bibliothécaire, celui-ci aurait, pendant une seconde, été déconcerté et puis voilà, il y était et il ou elle se serait mis(e) en mouvement et aurait fourni le livre avec le renseignement désiré.

Si ce ou cette bibliothécaire fait bien son travail, il ou elle recommande beaucoup d'autres livres.

Tel est le subconscient. Dès que le « nous » pensant désire connaître quelque chose, le subconscient essaie de fournir la réponse. Ce n'est pas de l'intelligence, c'est tout à fait automatique, et si c'est automatique cela peut être exercé.

Exercé à quoi ? Bien, la réponse est simple. Votre subconscient, c'est votre mémoire. Si vous avez une mémoire médiocre, cela signifie que votre dixième conscient n'obtient pas la communication avec vos neuf dixièmes subconscients. Si vous avez une faible mémoire, cela signifie que le subconscient n'arrive pas à vous fournir le renseignement que vous demandez.
Supposons que vous désirez savoir ce que Gladstone a réellement dit en l'année dix-huit cent et quelques. Eh bien, vous l'avez probablement entendu dire, vous avez probablement lu à ce sujet, cela est donc dans votre mémoire, et si votre subconscient ne peut pas vous fournir le renseignement désiré, c'est qu'il y a un défaut quelque part dans vos relais.

Certaines personnes peuvent dévider des masses terribles de choses au sujet des équipes de football ou de baseball et donner les noms de tous les gagnants ou tout ce qu'on leur demande au sujet de nombreuses années passées. Mais, c'est parce qu'elles s'intéressent à la question et les gens ne savent pas se souvenir des choses qui ne les intéressent pas. Je n'ai jamais vu un match de football ni de baseball et ne désire pas en voir, je n'ai pas la moindre idée à ce sujet.

Si vous désirez entretenir une bonne mémoire, vous devez entretenir votre subconscient. Vous devez vous intéresser à un sujet ; aussi longtemps que vous ne vous y intéressez pas, le subconscient ne peut pas l'ajouter à votre mémoire. Beaucoup de nos lectrices veulent tout savoir à propos des vedettes de cinéma de sexe masculin, combien de fois tel ou tel a été marié, combien de fois il a divorcé et combien de fois il a parcouru le monde à la recherche de sa bien-aimée du moment. C'est facile, cela ; elles peuvent le faire ; mais demandez-leur donc d'aller chercher dans une boutique de la localité du fil standard, peut-être un fil standard de cinq dixièmes et elles reviendront plus déconcertées que d'habitude.

Pour exercer votre mémoire, c'est-à-dire exercer votre subconscient, vous devriez penser clairement au sujet des choses et vous y intéresser. Si l'on envoie des hommes acheter des objets féminins, eh bien ils reviendront sans la moindre idée en tête ; mais s'ils s'intéressaient à ces choses, alors leur mémoire s'améliorerait. On peut prendre de l'intérêt en se demandant pourquoi une femme désire ceci ou cela ou autre chose et la femme peut se demander pourquoi un homme désirerait par exemple, une bobine de fil fin de cinq dixièmes. Si elle peut vraiment s'intéresser à quelque chose, alors il ou elle peut se le rappeler.

Si vous essayez de vous rappeler quelque chose de particulier, comme un numéro de téléphone, essayez d'imaginer la personne à laquelle appartient ce numéro de téléphone. Ou bien, si vous ne connaissez pas la personne ou si vous ne pouvez pas vous le ou la représenter, alors, regardez son numéro de téléphone — est-ce une suite de cercles ou une série de traits de plume ? Par exemple, les 6, 9, 0 deviennent des cercles, comme les 3 et les 2. Mais les traits de plume seraient les 1, les 7, etc. et naturellement les 4. Ainsi si vous pouvez vous représenter un nombre par cercles ou par traits vous pouvez vous le rappeler. Le meilleur moyen est d'employer notre vieux système de trois. Répétez le numéro de téléphone trois fois en gardant la ferme conviction que vous vous rappellerez toujours ce nombre. Vous le pouvez, sachez-le, c'est très facile, rien de difficile là-dedans.

Imagination

N'allons pas évoquer les vieilles maîtresses, ni les vieux maîtres, mais cet exemple nous a paru bon parce que, dans cette leçon, nous allons parler justement d'un mot dont la signification a changé au fil des ans. Il s'agit de l'« imagination ».

Ce terme est singulièrement tombé en disgrâce. Jadis, un homme imaginatif était un être sensible, un créateur, un homme capable d'écrire, de composer des vers ou de la musique. En fait, il était essentiel, pour l'honnête homme, d'être doué d'imagination. Aujourd'hui, il semble que ce mot s'applique plutôt à la malheureuse femme frustrée, qui se « fait des idées » et qui est au bord de la dépression nerveuse. Les gens ont tendance à écarter des expériences — qu'ils feraient mieux d'étudier ! — avec un haussement d'épaules et une exclamation : « C'est de l'imagination ! Ne sois pas stupide ! » L'imagination, donc, est un mot qui aujourd'hui n'a pas bonne réputation, mais l'imagination contrôlée est la clef capable d'ouvrir l'esprit, de faire comprendre bien des choses voilées de mystère. Il est bon de se rappeler de temps en temps que, dans une lutte entre l'imagination et la volonté, c'est toujours l'imagination qui remporte la victoire. Les gens se targuent de leur volonté, de leur courage indomptable, du fait que rien ne les effraie. Ils accablent d'ennui leurs interlocuteurs, en leur répétant sans cesse que leur volonté leur permet d'accomplir n'importe quoi. En réalité, leur volonté est impuissante tant que leur imagination ne la soutient pas. Ceux-là se sont laissé persuader par leur imagination que la volonté est indispensable. Nous répétons, et toute autorité compétente sera d'accord avec nous, que la volonté n'est rien sans l'imagination. Il n'y a pas de force plus grande.

Persistez-vous à croire malgré tout que la force de votre volonté vous permettra de faire des choses que refuse votre imagination ? Posons un problème hypothétique, puisque c'est la mode !
Nous avons devant nous une rue déserte. Il n'y a pas de voitures, pas de badauds, la chaussée est à nous. Traçons à la peinture un chemin de un mètre de large d'un trottoir à un autre. Sans avoir à vous soucier des voitures ni des curieux, vous descendez tranquillement du trottoir et vous traversez la chaussée entre les deux lignes peintes, vous n'avez pas un instant d'hésitation, votre cœur ne bat pas plus vite.

Vous pouvez traverser entre ces lignes sans crainte parce que vous savez que la terre ne va pas s'ouvrir sous vos pas, vous savez qu'aucune voiture ne va vous écraser, vous savez que vous ne risquez absolument rien et, si par hasard vous trébuchez, vous ne tomberez jamais que de votre hauteur.

Changeons maintenant le décor. La rue est la même, nous la traversons et nous montons au vingtième étage de l'immeuble d'en face, au toit en terrasse. De là, nous regardons de l'autre côté de la rue et nous constatons que nous sommes à niveau d'une autre terrasse, située juste en face. Si nous nous penchons au-dessus du parapet, nous pouvons voir sur la chaussée nos deux lignes peintes. Bien. Maintenant nous allons nous procurer une longue planche, large d'un mètre, de la largeur exacte du chemin que nous avons tracé par terre. Nous l'étendons en travers de la rue pour l'appuyer sur le parapet d'en face, à vingt étages du trottoir. Nous l'assujettirons aussi solidement que possible, nous nous assurerons qu'elle est bien lisse, qu'aucune bosse ne peut nous faire trébucher.

Nous avons donc un chemin de la même largeur que celui de la chaussée. Pouvez-vous marcher sur cette planche solidement fixée à 60 ou 70 mètres du sol et traverser sans encombre pour atteindre le toit d'en face ? Si votre imagination vous dit que vous le pouvez, alors vous marcherez tranquillement sur cette planche et vous arriverez en face sans ennuis. Mais si votre imagination n'est pas aussi complaisante, votre cœur battra follement à la seule pensée d'accomplir cet exploit, votre estomac se crispera, vous serez livide de peur. Mais pourquoi ? Vous avez déjà traversé la rue, alors pourquoi ne pouvez-vous la franchir en marchant sur cette planche solidement arrimée ? La réponse est simple ; votre imagination fait des siennes, votre imagination vous crie qu'il y a du danger, que si jamais vous perdez l'équilibre, si vous glissez, vous tomberez et vous vous tuerez. On a beau tenter de vous rassurer, rien n'y fait car votre imagination est plus forte que votre volonté. Si vous tenez néanmoins à prouver la force de cette volonté, vos nerfs céderont, vous vous mettrez à trembler, vous pâlirez et votre respiration deviendra désordonnée.

Nous possédons en nous certains mécanismes qui nous préviennent et nous protègent du danger, des systèmes de sauvegarde automatiques qui retiennent l'être humain normal au moment où il voudrait prendre un risque stupide. L'imagination fait qu'il est impossible pour une personne de marcher sur cette planche, et aucun raisonnement ne pourra la persuader qu'elle ne risque rien, qu'il suffit d'imaginer qu'on peut le faire. Tant que vous ne vous « imaginerez » pas debout sur cette planche, marchant paisiblement et sans crainte vers l'autre toit, vous n'y parviendrez pas.
Si l'on fait appel à sa volonté, si on se force à faire une chose que réprouve l'imagination, on risque fort une dépression nerveuse, car, nous le répétons, en cas de lutte entre l'imagination et la volonté, c'est toujours la première qui remporte la victoire. Si l'on se force à faire quelque chose alors que toutes les sonneries d'alarme retentissent en nous, nos nerfs n'y résisteront pas, pas plus que notre santé.

Certaines personnes sont terrifiées d'avoir à longer un cimetière à minuit. Si elles y sont obligées, elles sentent leurs cheveux « se dresser sur leur tête », elles ont les mains moites, toutes les perceptions sont aiguisées, chaque impression exagérée, et elles deviennent capables de faire un bond prodigieux dépassant leurs possibilités normales si jamais elles croient voir un fantôme.
Les personnes qui n'aiment pas leur travail doivent se forcer, ce qui produit souvent un mécanisme d'évasion. Certains de ces phénomènes provoquent parfois d'étranges résultats, mais c'est un mal pour un bien car ce sont des avertissements ; si l'on n'en tient pas compte, la dépression nerveuse ou même l'aliénation mentale n'est pas loin. Nous allons vous raconter une histoire vraie ; nous avons personnellement connu les faits, nous connaissions l'homme et nous savons quels ont été les résultats de ce cas.

Cet homme était comptable et travaillait debout toute la journée parce que son travail l'exigeait et ne pouvait se faire assis. C'était un excellent comptable, il avait le don des chiffres mais il souffrait d'une phobie ; il vivait dans la terreur de faire un jour une erreur de calcul, et peut-être même d'être accusé d'avoir falsifié les comptes afin de voler ses patrons. En réalité, il était d'une honnêteté scrupuleuse, c'était un de ces individus de plus en plus rares qui n'emportent jamais une pochette d'allumettes dans un hôtel, ni même le journal oublié par un voyageur sur une banquette. Malgré tout, il avait peur que ses patrons ne reconnaissent pas son honnêteté. Son travail était devenu pour lui une source d'inquiétude constante.

Il se fit de plus en plus nerveux, de plus en plus préoccupé. Il essaya de faire comprendre à sa femme que son métier lui pesait et envisagea d'en changer, mais elle refusa de l'écouter. Il garda donc son emploi. Mais, avec le temps, il devint la victime de son imagination. Il eut d'abord un ulcère de l'estomac. Grâce à de bons soins et à un régime sévère, l'ulcère fut guéri et il reprit son travail, toujours debout à son pupitre. Un jour, il se dit que, s'il ne pouvait plus se tenir debout, il lui faudrait bien quitter cet emploi.

Quelques semaines plus tard, un ulcère se déclara à son pied. Pendant quelques jours, il se rendit en boitant à son travail, et souffrit beaucoup, mais l'ulcère ne fit qu'empirer et il dut garder le lit. Loin de son bureau, bien tranquille chez lui, il guérit rapidement, et retourna de nouveau au travail. Mais son subconscient le harcelait sans cesse, le faisant raisonner, sans doute, de la façon suivante : « J'ai échappé à cet emploi horrible en ayant mal au pied, ils m'ont guéri trop vite, alors trouvons quelque chose de plus grave. »

Quelques mois plus tard un nouvel ulcère apparut à la cheville. Il ne pouvait plus bouger le pied et on dut l'hospitaliser pour l'opérer. Après des semaines de convalescence, il retourna encore une fois à son bureau.

Maintenant, la haine de son travail le minait. Bientôt un autre ulcère se déclara, entre la cheville et le genou, si grave, cette fois, qu'il fallut l'amputer. Alors, à la grande joie de cet homme son patron refusa de le reprendre, disant qu'il n'avait pas besoin d'un infirme chez lui, d'un homme toujours malade ! À l'hôpital, les médecins avaient étudié et compris ce cas, aussi s'appliquèrent-ils à trouver à cet homme un emploi différent, pour lequel il avait montré beaucoup d'aptitude pendant son séjour ; c'était une forme d'artisanat. Ce travail plut à notre ami et il réussit parfaitement. Maintenant, il n'avait plus peur de se retrouver en prison pour une erreur de calcul, ni d'être accusé de vol, aussi sa santé s'améliora-t-elle et, à notre connaissance, il prospère dans sa nouvelle situation et il est très heureux.

C'est un cas extrême, bien sûr, mais nous voyons tous les jours des hommes d'affaires harassés qui ont peur de la faillite, peur de leur patron, ou peur de « perdre la face », qui, eux aussi, cherchent un moyen d'évasion et ont des ulcères d'estomac, la maladie des Pp.Dd.Gg.î  ! L'imagination peut faire s'écrouler un empire, mais aussi bâtir des empires. Si vous cultivez votre imagination, et si vous savez la contrôler, vous pourrez avoir tout ce que vous voulez. Il est impossible de donner des ordres à son imagination, parce qu'elle a bien des points communs avec la mule ; on peut diriger une mule mais elle ne se laisse pas conduire de force ; de même vous pouvez diriger votre imagination mais vous ne pouvez la conduire. Cela nécessite de la pratique, mais on y parvient.

Alors, comment allez-vous vous y prendre pour contrôler votre imagination ? C'est avant tout une question de foi, d'entraînement. Pensez à une situation quelconque qui fait naître en vous la peur ou le dégoût, et puis surmontez ces sentiments par la foi, en persuadant votre imagination que vous pouvez faire une chose. Persuadez-vous que vous êtes quelqu'un de spécial, un être à part, si vous voulez ; peu importe votre méthode si vous parvenez à faire travailler votre imagination pour vous. Revenons à notre exemple de la rue à traverser ; dites-vous que vous pouvez facilement marcher sur une planche large d'un mètre posée en travers de la chaussée. Alors, grâce à la foi, en vous répétant que vous n'êtes pas comme les autres, que vous possédez un don spécial, vous réussirez à persuader votre imagination que vous pouvez aisément traverser la rue sur cette planche bien qu'elle soit posée à vingt étages du sol. Ou alors dites-vous que vous êtes un singe plus ou moins stupide qui ne connaît pas le vertige et peut passer sur cette planche sans la moindre crainte. Qui a plus de valeur ? Vous ou le singe ? Si un animal ou un idiot peuvent passer sur cette planche, alors vous, qui valez dix fois mieux qu'eux, le pouvez aussi. C'est uniquement une question d'entraînement, de foi. Pensez aux célèbres funambules, à Blondin qui a franchi sur un fil les chutes du Niagara. Blondin était un homme comme vous qui avait foi en ses possibilités, qui se croyait capable de faire ce qui était impossible à d'autres. Il savait que la seule chose à craindre était la peur d'avoir peur, il avait confiance en lui, il savait qu'il pouvait passer sur ce fil, même les yeux bandés. Nous avons tous vécu ce genre d'expérience. Nous pouvons monter au sommet d'une longue échelle et tant que nous ne regardons pas en bas nous n'avons pas peur. Mais dès que nous baissons les yeux sur le sol, nous pensons à la mort horrible qui serait la nôtre si nous tombions. Notre imagination nous montre notre chute, nous nous sentons tomber, nous nous voyons en sang, écrasé au sol ; elle peut nous faire tenir les barreaux de l'échelle si fortement que nous ne pouvons plus les lâcher. Les couvreurs eux-mêmes éprouvent parfois de ces peurs !

Si vous contrôlez votre imagination en ayant foi en vous, en vos possibilités, alors vous pouvez faire n'importe quoi. Vous ne pourrez y parvenir en essayant de maîtriser votre imagination par la force ; votre volonté ne pourra jamais vaincre votre imagination, elle provoquera au contraire des névroses.

Rappelez-vous, une fois de plus, que vous devez guider votre imagination, la diriger et la contrôler. Si vous cherchez à la conduire par la force, vous échouerez. Si vous savez la guider, vous ferez toutes ces choses que vous aviez crues impossibles. Alors, avant tout, persuadez-vous que rien n'est impossible. L'impossible n'existe pas !

Relations humaines

Amour — affection

Tout le monde a sans doute entendu parler des âmes -sœurinfieurs. Cela existe, mais dans notre monde terrestre, la rencontre de l'âme-sœur se produit fort rarement. Si l'on se place au niveau des principes fondamentaux et que l'on considère le monde de l'antimatière, on comprendra qu'une batterie complète doit avoir un pôle positif et un pôle négatif. Ainsi, pour qu'une âme-sœur constitue une entité, il faut que vous trouviez quelqu'un dans notre système astral, et quelqu'un d'autre dans le monde de l'anti-matière et que ces deux êtres coïncident parfaitement.
Ce qui peut se produire, en fait, c'est que dans le monde astral deux Super-Êtres ou Adhyatmas coïncident parfaitement et envoient chacun sur Terre une marionnette, et que les deux marionnettes coïncident parfaitement. Si elles se rencontrent, elles auront immédiatement le sentiment qu'un lien les unit. Au point qu'elles diront : « Je suis sûre d'avoir déjà rencontré cette personne ! » Il est possible que ces deux êtres deviennent de véritables amis, mais, comme nous l'avons dit. , c'est une rencontre fort rare sur cette Terre. La plupart du temps, deux personnes qui s'accordent parfaitement se considèrent comme étant des âmes-sœurs, parce qu'elles se complètent l'une l'autre. Elle peuvent connaître mutuellement leurs pensées et savoir , d'avance ce que l'autre va dire.

C'est un peu ce qui se passe avec les jumeaux identiques (issus du même œuf). Ils sont extrêmement attachés, l'un à l'autre et séparés par des milliers de kilomètres, ils éprouvent au même moment les mêmes sentiments. Il arrive qu'ils se marient en même temps.

Un homme et une femme peuvent être très amoureux l'un de l'autre et penser qu'ils sont des âmes sœurs, mais s'ils n'éprouvent pas absolument le même intérêt pour les mêmes choses, ils font erreur.

Le mieux qu'on puisse espérer, c'est que deux personnes se rencontrent dans de nombreux domaines, vivent ensemble et se rapprochent l'une de l'autre, peu à peu, par simple communauté de pensée et d'action. Mais c'est un but rarement atteint, car il suppose un grand esprit de sacrifice et beaucoup d'oubli de soi-même.

Il est d'ailleurs inutile qu'un homme ou une femme abandonne tout au profit de l'être cher ; il ne suffit pas de tout donner : il faut donner exactement ce dont l'autre a besoin, ni plus, ni moins, sinon, on s'éloigne l'un de l'autre.

Bien des gens pensent avoir rencontré l'âme sœur parce qu'ils se trouvent en face de quelqu'un qui a les mêmes caractéristiques astrologiques qu'eux-mêmes. Ils peuvent, en effet, très bien s'accorder et vivre en harmonie, mais cette harmonie n'a rien à voir avec cette fusion complète en une seule entité qui caractérise les âmes sœurs et qui n'est, finalement, pas tellement souhaitable dans ce monde imparfait où nous vivons, du fait même de sa perfection. Mieux vaut essayer de vivre ensemble à force de patience, de tolérance et d'oubli de soi.

Il arrive souvent que des êtres soient amenés à se rencontrcr pour nouer des liens kharmiques, ce qui exige un lien étroit entre ces êtres. Lorsqu'un homme et une femme sont unis par des liens kharmiques et qu'ils tombent amoureux l'un de l'autre, il peut en résulter une union durable qui aura pour effet d'annuler les aspects kharmiques défavorables, car c'est, en fin de compte, et quoi que nous puissions en penser, le bien qui prévaut.

Mais si une personne en aime une autre et que cette autre la déteste, un lien kharmique se formera, mais il sera peu satisfaisant et ces deux personnes devront se réunir jusqu'à ce que la haine se transforme en amour. Seule une totale indifférence peut empêcher la formation de liens karmiques. La haine, comme l'amour, crée un lien kharmique. Toute sensibilité à une personne nous fait entrer dans la chaîne du Kharma. Il peut se former un lien entre professeur et son élève, par exemple. Ce lien peut être durable ou temporaire. Il arrive que cette attirance ait la durée d'un éclair. C'est qu'elle correspond à la combustion soudaine d'un maillon de la chaîne kharmique. Il n'est rien de pire qu'un grand amour brisé par la mort. Une femme qui perd l'homme qu'elle aime ne pourra plus exprimer son amour ; elle devra le conserver jusqu'à ce que, se retrouvant dans une incarnation future, ils puissent de nouveau s'aimer.

Mariage — couple

« "Maître », dis-je, « pourquoi les gens mariés sont-ils si désagréables l'un envers l'autre ? J'ai observé l'aura de ces deux Ragyab, hier soir, et j'ai eu l'impression qu'ils se haïssent. S'il en est ainsi, pourquoi se sont-ils mariés ? »

Le Lama garda quelques instants un silence attristé, puis il me dit : « Les gens oublient, Lobsang, qu'ils viennent sur cette terre pour apprendre certaines leçons. Avant la naissance d'un individu, pendant qu'il est encore de l'autre côté de la vie, on décide du genre, du type de partenaire qu'il aura en mariage. Tu dois comprendre qu'un grand nombre de gens se marient dans ce qu'on pourrait appeler la chaleur de la passion. Quand la passion est épuisée, la nouveauté, l'étrangeté perdent leur charme, et « L'habitude engendre le mépris. » Je réfléchis longuement à ces mots. Alors, pourquoi les gens se marient-ils ? Apparemment, ils se marient afin de perpétuer la race. Mais pourquoi les gens ne peuvent-ils pas s'accoupler comme les animaux ? Je levai la tête et posai la question à mon Guide. Il me regarda et me dit : « Mais, Lobsang ! tu me surprends, tu devrais savoir, toi aussi, que les êtres qualifiés d'animaux s'unissent souvent pour la vie. C'est le cas de beaucoup de bêtes et, en particulier, de beaucoup d'oiseaux, surtout en ce qui concerne les plus évolués.

« Si les gens s'accouplaient simplement pour perpétuer la race, les enfants qui en résulteraient seraient des êtres presque sans âme, semblables, en fait, aux créatures nées par l'insémination artificielle. L'acte sexuel doit s'accomplir dans l'amour, les parents doivent s'aimer l'un l'autre pour créer un enfant de la meilleure espèce, sinon ce dernier ressemblera à un objet fabriqué en série ! »

Le problème des relations conjugales m'intriguait vraiment. Je songeais à mes propres parents : ma mère avait été une femme autoritaire, et mon père s'était montré dur avec nous, ses enfants. Je n'éprouvais guère d'affection lorsque j'évoquais le souvenir de l'un ou de l'autre. Je dis à mon Guide : « Mais pourquoi les gens se marient-ils sous le coup de la passion ? Pourquoi ne considèrent-ils pas le mariage comme une affaire ? »

« Lobsang », répondit mon Guide, « il arrive fréquemment que les Chinois et les Japonais l'envisagent ainsi. Leurs unions sont souvent arrangées à l'avance et je dois reconnaître qu'elles donnent de bien meilleurs résultats que les mariages du monde occidental. Les Chinois comparent la chose à une bouilloire. Ils ne se marient pas dans l'ardeur de la passion, car, disent-ils, celle-ci est semblable à une bouilloire où l'eau, après avoir été portée à l'ébullition, se refroidit. Ils se marient calmement et permettent à la bouilloire mythique de parvenir lentement à l'ébullition et, de la sorte, elle reste chaude plus longtemps ! »

Il me regarda pour voir si je le suivais bien, si ses explications étaient claires pour moi.

« Mais je ne comprends pas, Seigneur, pourquoi les gens sont si malheureux ensemble. »

« Lobsang, les gens viennent sur cette terre comme à l'école, pour apprendre, et, si les époux moyens étaient idéalement heureux ensemble, ils n'apprendraient pas, car il n'y aurait rien à apprendre. Ils viennent ici-bas pour vivre ensemble en bonne intelligence — cela fait partie de la leçon — ils doivent apprendre à donner et à recevoir. Les gens présentent des angles, des idiosyncrasies qui agacent leur partenaire, lui tapent sur les nerfs. L'un doit apprendre à se corriger de ce travers agaçant, l'autre doit apprendre à le tolérer. N'importe quel couple, ou presque, pourrait vivre dans l'entente si chacun apprenait à donner et à recevoir. »

« Maître », dis-je, « quel conseil donneriez-vous à des époux pour les aider à vivre en bonne intelligence ? »

« Un mari et une femme, Lobsang, devraient attendre un •moment favorable, puis exposer amicalement, courtoisement, calmement, les motifs de leur mésentente. Si un mari et une femme s'entretenaient ensemble de ce qui les oppose, leur union serait plus heureuse. »

Je réfléchis et me demandai ce qui se passerait si mon père et ma mère engageaient une discussion sur un sujet quelconque. Ils me faisaient songer au feu et à l'eau dont l'incompatibilité est absolue. Mon Guide devina sans doute mes pensées, car il poursuivit :

« II faut que les époux sachent donner et recevoir, car pour pouvoir apprendre quelque chose, ils doivent être capables de se rendre compte que quelque chose les oppose l'un à l'autre. »
« Mais comment se fait-il », demandai-je, « qu'une personne tombe amoureuse d'une autre ou se sente attirée vers une autre ? Et si deux êtres s'attirent l'un l'autre à un moment donné, pourquoi se détachent-ils si vite l'un de l'autre ? » « Tu sais bien, Lobsang, que si l'on peut lire l'aura d'une personne, on peut en dire long sur son compte. Le commun des mortels ne voit pas l'aura, mais la plupart des gens éprouvent un sentiment instinctif à l'égard d'autrui ; ils peuvent dire qu'ils ont de la sympathie ou de l'antipathie pour telle personne. La plupart du temps, ils ignorent pourquoi, mais ils reconnaissent que quelqu'un leur plaît ou leur déplaît. »

« Alors, Maître », m'exclamai-je, « comment peut-on éprouver brusquement de l'affection pour quelqu'un puis, tout aussi brusquement, de l'antipathie ? »

« Quand les gens en sont arrivés à un certain point, quand ils se sentent amoureux, leurs vibrations augmentent et il est possible que lorsque ces deux personnes, un homme et une femme, émettent des vibrations élevées, leurs humeurs soient compatibles. Malheureusement, ces vibrations perdent souvent leur intensité. La femme se laisse aller, elle refuse parfois à son mari ce qui lui revient de droit. Alors ce dernier va chercher des consolations auprès d'une autre femme et peu à peu les époux s'éloignent l'un de l'autre. Graduellement, leurs vibrations éthériques deviennent incompatibles, de sorte que les époux n'éprouvent plus qu'antipathie l'un pour l'autre. »
L'homme et ses « partenaires » sur Terre

Les chats

Un des maîtres était tout particulièrement intrigué par mon amour pour les chats et leur visible affection pour moi. Il savait parfaitement que les chats et moi conversions par télépathie, . Un jour, les cours terminés, il me vit, étendu sur le sol, avec quatre ou cinq des chats du temple assis sur moi. Ce spectacle l'amusa et il me pria de l'accompagner jusqu'à sa chambre, ce que je fis avec une certaine appréhension, car à cette époque, être appelé dans les appartements d'un lama voulait généralement dire qu'on allait être réprimandé, ou recevoir une tâche supplémentaire. À distance respectueuse, je le suivis donc et, une fois arrivés dans ses appartements, il me pria de m'asseoir, tandis qu'il me parlait de chats.

« Les chats, me dit-il, sont à présent de petites créatures qui ne peuvent parler avec les humains que par télépathie. Il y a de cela très, très longtemps, avant ce cycle particulier d'existence, les chats peuplaient la terre. Ils étaient beaucoup plus gros, presque aussi gros que nos poneys ; ils parlaient entre eux et pouvaient faire des choses avec leurs pattes de devant, qu'on appelait alors des mains. Ils s'occupaient d'horticulture et étaient en majeure partie végétariens. Ils vivaient dans les arbres et leurs maisons étaient situées dans les très grands arbres. Certains de ceux-ci étaient alors très différents de ceux que nous connaissons maintenant, ils avaient d'énormes anfractuosités dont les chats faisaient leurs maisons. Ils y étaient au chaud, protégés par l'entité vivante de l'arbre, et ils formaient une communauté sympathique. Mais on ne peut obtenir la perfection avec aucune espèce, car, à moins que n'existe la compétition, ou l'aiguillon d'un mécontentement, les créatures vivant dans une telle euphorie dégénèrent généralement. »

Ayant souri aux chats qui m'avaient suivi et étaient maintenant assis autour de moi, il continua : « C'est ce qui s'est passé pour nos frères les chats. Ils étaient trop heureux, ne désiraient plus rien, et ne pensaient à rien, si ce n'est à leur contentement. Tout comme ces pauvres gens dépourvus de raison, que nous avons vus récemment, leur bonheur consistait à s'étendre sous les arbres en laissant les choses s'arranger toutes seules. Ils étaient statiques, et être statique, c'est être un échec. Les jardiniers de la terre les délogèrent donc comme on fait des mauvaises herbes, et la terre eut le droit, pour un temps, d'être en jachère. Et la terre, entre-temps, ayant atteint à nouveau un stade de maturité, pouvait être repeuplée avec un type différent d'entité. Mais les chats, leur faute avait été de ne rien faire, ni en bien ni en mal ; ils n'avaient fait qu'exister. Ils furent donc renvoyés sur la terre sous l'espèce de petites créatures comme celles que nous avons ici ; ils furent renvoyés pour apprendre une leçon, renvoyés en sachant au fond d'eux qu'ILS avaient été l'espèce dominante — ce qui fit qu'ils devinrent très réservés et prudents dans le don de leur affection. Ils furent envoyés avec une tâche, celle d'observer les humains et de faire rapport de leurs progrès ou de leurs échecs, et de ce fait, à l'heure du prochain cycle, une information importante aura été fournie par les chats. Les chats peuvent aller partout, peuvent tout voir, tout entendre, et, incapables de dire un mensonge, ils rapportent les choses comme elles se produisent. »

Je sais que j'étais pour le moment absolument effrayé ! Que les chats rapportaient-ils, me concernant ? Mais, soudain, un vieux matou, champion victorieux dans plus d'une bataille, bondit sur mes épaules pour blottir sa tête contre la mienne ; je me sentis tranquille, comprenant que les chats ne rapporteraient rien de mal sur moi.

Le rôle des animaux auprès des humains

Vous aimez vos chattes, n'est-ce pas chef ? » demanda le Voisin Ami en souriant.

« Les aimer ? Bonté divine, oui ! Je les considère comme mes enfants et, ce qui plus est, des enfants remarquablement intelligents. Ces chattes font plus pour moi que des humains. »

À ce moment Tadalinka était éveillée, assise sur son séant et prête à gronder, prête à attaquer si nécessaire ; car ces deux petites chattes peuvent être vraiment très, très sauvages pour défendre ce qu'elles considèrent comme leurs responsabilités. Un homme avait tenté d'entrer un soir dans mon appartement. Les deux chattes avaient bondi à la porte et avaient presque terrorisé pour dix ans de sa vie le pauvre individu ; en effet un chat siamois en furie est un spectacle absolument effrayant. Ces chats gonflent les joues, chaque poil de leur pelage se dresse à angle droit sur le corps, leur queue se hérisse, ils se tiennent sur la pointe des pattes et ils ont l'air de quelque apparition surgie de l'enfer. En fait, on ne devrait pas les appeler chats, car ils sont des chats différents des autres. Ils hurlent, ils grondent, bouillonnent de colère et nul danger n'arrête un chat siamois protégeant une personne ou un bien. Il y a bien des légendes touchant à la protection assurée par les chats siamois, beaucoup de légendes nées en Orient et racontant comment tel ou tel chat siamois a protégé des personnages importants ou des gens malades. Mais en voilà assez. Nulle autre personne n'a essayé d'entrer dans notre appartement à notre insu, l'histoire des « chattes sauvages de Rampa » s'était répandue et les gens ont plus peur, semble-t-il, des chats siamois sauvages que des chiens enragés.

Il en est ainsi, ou du moins devrait-il en être ainsi maintenant que, le Vieil Homme étant si invalide, les deux petites chattes sont toujours en alerte pour bondir à sa défense.

Ah oui ! parmi nos questions, il y en a une d'une dame qui s'informe à propos des animaux. Où est-elle maintenant ? Ah ! la voici ! « Pouvez-vous nous dire ce qui arrive à nos animaux favoris quand ils quittent cette terre ? Sont-ils complètement anéantis ou bien se réincarnent-ils éventuellement comme humains ? La Bible nous dit que seuls les humains vont au Ciel. Qu'avez-vous à dire à ce propos ? »

Madame, j'ai beaucoup de choses à dire à ce propos. La Bible a été écrite longtemps après les événements qu'elle relate. La Bible n'est pas non plus l'Ecriture originale. C'est une traduction d'une traduction d'une traduction d'une autre traduction qui a été retraduite à la convenance d'un roi ou d'un pouvoir politique ou d'autre chose. Pensez à l'Édition du Roi Jacques, ou bien à telle ou telle édition. Beaucoup de choses rapportées dans la Bible sont des sottises. Il est certain qu'il y avait beaucoup de vérités dans l'Écriture originale, mais beaucoup de choses dans la Bible d'aujourd'hui ne sont pas plus vraies que la vérité de la presse ; or, tout le monde sait quel amas de bêtises la presse publie.

La Bible paraît enseigner aux hommes qu'ils sont les Maîtres de la Création, que l'univers entier a été créé pour l'Homme. Eh bien, l'Homme a fait un terrible gâchis de ce monde, n'est-il pas vrai ? Où n'y a-t-il pas de guerres ou de bruits de guerre, où n'y a-t-il pas de sadisme, de terreur, de persécution ? Il vous faudra vous éloigner de ce monde si vous désirez une réponse à ces questions. Mais, nous nous occupons des animaux et de ce qui leur arrive.

Tout d'abord, il y a beaucoup d'espèces différentes de créatures. Les hommes sont des animaux, que vous le vouliez ou non. Les hommes sont des animaux méchants, grossiers, malveillants, plus sauvages que n'importe quel animal de la Nature.

Comme les hommes ont un pouce et des doigts, ils ont été capables d'évoluer dans un certain sens, parce qu'ils peuvent employer leurs mains pour fabriquer des objets, chose que les animaux ne peuvent pas faire. L'homme vit dans un monde très matériel et il ne croit qu'en ce qu'il peut saisir entre les doigts et le pouce. Les animaux n'ont pas de pouce et sont incapables de saisir un objet à deux mains ; ils ont donc dû évoluer spirituellement, et la plupart des animaux sont spirituels : ils ne tuent pas, sauf dans le cas d'absolue nécessité, pour manger. Et si un chat « terrorise et torture » une souris — eh bien, c'est là une erreur de l'homme — la souris est absolument inconsciente de tout cela parce qu'elle est hypnotisée et ne ressent aucune douleur. Cela vous plaît-il ?
Sous le coup d'une certaine tension, les sensations d'une personne sont anesthésiées. Ainsi, en temps de guerre par exemple, un homme peut avoir été atteint d'une balle et, à part une très faible torpeur, il ne sent rien jusqu'à ce que la perte de sang l'affaiblisse. Ou bien le pilote d'un avion, par exemple, peut être atteint d'une balle à travers l'épaule, mais il continuera à piloter son appareil et il le fera atterrir en sécurité ; et ce n'est que lorsque la surexcitation aura cessé qu'il ressentira la douleur de sa blessure. Dans le cas de la souris, à ce moment-là elle ne ressent plus rien du tout.
Les chevaux ne se réincarnent pas en narcisses, les ouistitis ne se réincarnent pas en asticots et vice versa. La Nature est peuplée de groupes divers dont chacun est isolé dans une « coquille » séparée qui n'empiète pas sur l'existence spirituelle ou astrale des autres. Ce que cela signifie en réalité, c'est qu'un singe ne se réincarne jamais comme homme, un homme jamais comme souris, bien que — il faut l'admettre — beaucoup d'hommes sont pareils à des souris par leur manque de courage — ce qui est une façon très polie d'exprimer ... eh bien, vous savez quoi.

C'est un fait affirmé catégoriquement : nul animal ne se réincarne comme homme. Je sais bien que les hommes sont aussi des animaux, mais j'emploie le terme reçu, le terme communément reçu. On fait mention des humains et, d'autre part, on fait mention d'animaux parce que les hommes aiment être un peu flattés. Et c'est ainsi que l'on prétend que les hommes sont, non pas des animaux mais des créatures d'une espèce spéciale — celle qu'a choisie Dieu —, des humains. Ainsi, l'animal humain ne se réincarne jamais, jamais en un animal de race canine ou féline ou équine. Et, une fois encore, vice versa pour notre vieil ami.

L'animal humain subit une sorte d'évolution à laquelle il doit s'adapter. Il — lequel vais-je dire ? — doit se soumettre à une forme d'évolution différente et pas nécessairement parallèle. Ainsi, hommes et animaux ne sont pas des entités interchangeables.

Beaucoup d'Écritures Bouddhiques mentionnent des humains qui reviennent sous la forme d'araignée ou de tigre. Mais naturellement, les Bouddistes instruits ne croient pas ces choses à l'origine desquelles un malentendu s'est produit, il y a de nombreux siècles, de la même façon qu'il y a malentendu à propos du Père Noël ou à propos de fillettes en sucre et en épices et en toutes sortes de bonnes choses. Vous comme moi, nous savons que les petites filles ne sont pas toutes gentilles : certaines d'entre elles sont très gentilles, d'autres sont de véritables pestes ; mais naturellement vous et moi nous ne connaissons que les gentilles, n'est-ce pas ?

Quand un être humain meurt, il va dans le plan astral dont nous parlerons davantage plus tard. Et quand un animal meurt, lui aussi va dans un plan astral où il rencontre ceux de son espèce, où il y a parfaitement compréhension et des relations parfaites entre eux. Comme c'est le cas pour les humains, les animaux ne peuvent pas être importunés par ceux avec lesquels ils sont en état d'incompatibilité. Maintenant, étudiez attentivement ceci : qu'une personne qui aime un animal meure et aille dans le monde astral, elle peut être en contact avec l'animal qu'elle aimait, ils peuvent être réunis s'il y a entre eux un amour absolu. De plus, si les humains étaient plus télépathiques, s'ils étaient plus croyants, s'ils voulaient ouvrir leur esprit et apprendre, alors les animaux aimés qui sont morts pourraient rester en relation avec les humains, même avant que ces derniers ne meurent.

Laissez-moi vous dire quelque chose ; j'ai nombre de petits êtres qui sont morts et je suis toujours très exactement, très assidûment en contact avec eux. Il y a une petite chatte siamoise, Cindy, avec laquelle je suis chaque jour en contact, et Cindy m'a énormément aidé. Sur Terre, elle a eu une existence vraiment très pénible. Maintenant, elle m'aide, m'aide, m'aide toujours. Elle fait absolument tout ce que n'importe qui de l'Autre Côté peut faire pour quelqu'un qui est de ce Côté-ci.

Ceux qui aiment vraiment leurs animaux favoris peuvent être sûrs que lorsque cette vie aura cessé pour les uns et les autres, alors ils pourront se réunir à nouveau. Mais ce n'est pas la même chose.

Quand les êtres humains sont sur Terre, ils forment une engeance incroyable, cynique, rude, blasée et tout le reste. Quand ils arrivent de l'Autre Côté, ils subissent une secousse ou deux qui les rendent capables de réaliser qu'ils ne sont pas les Seigneurs de la Création qu'ils pensaient être, mais simplement une partie d'un Plan Divin. Quand ils sont de l'Autre Côté, ils se rendent compte que les autres ont des droits comme eux. Quand ils sont de l'Autre Côté, ils apprennent qu'ils peuvent parler en toute clarté avec des animaux qui sont aussi de l'Autre Côté, et les animaux leur répondront dans n'importe quelle langue qu'ils aimeront employer. Il y a une limitation pour les humains du fait que la plupart d'entre eux, quand ils sont sur Terre, ne se rendent pas compte du caractère, des aptitudes et des facultés des soi-disant « animaux ». Mais, quand ils meurent, tout s'éclaire pour eux et les humains sont pareils à des personnes aveugles-nées qui, soudain, peuvent voir.

Oui, les animaux vont au Ciel, non au Ciel chrétien, naturellement ; mais la perte n'est pas grande. Les animaux ont un Ciel réel, non pas celui des anges avec des ailes en plumes d'oie, mais un Ciel réel, et ils ont un Manu ou Dieu qui veille sur eux. Tout ce que l'homme peut obtenir ou atteindre de l'Autre Côté, un animal le peut aussi : la paix, le savoir, le progrès — n'importe quoi et tout.

Sur la Terre, l'homme est en mesure d'être l'espèce dominatrice, dominatrice à cause des armes effrayantes qu'il possède. Sans armes, un homme ne serait pas de force à lutter contre un chien décidé. Armé de quelque manière artificielle, comme d'un fusil, un homme peut maîtriser une meute entière de chiens. Et c'est uniquement par suite de sa méchanceté que l'homme a perdu son pouvoir télépathique de communication avec les animaux. Savez-vous que telle est d'ailleurs l'histoire vraie de la Tour de Babel ? L'humanité était télépathique en règle générale et elle ne recourait au langage qu'en utilisant des dialectes locaux pour communiquer avec des membres de la famille lorsqu'il n'était pas souhaitable que la communauté dans son ensemble sût ce qui avait été dit.
Mais l'homme a tendu des pièges aux animaux par télépathie fallacieuse, par des promesses trompeuses. Résultat : l'humanité a perdu le pouvoir télépathique — ce fut sa punition. Actuellement, un petit nombre de personnes seulement sur cette Terre sont télépathiques, et pour ceux d'entre nous qui le sont, c'est comme quelqu'un qui voit dans le pays des aveugles.

Eh bien, madame, pour répondre brièvement à la question posée par votre lettre, voici : non les humains ne se réincarnent pas comme animaux, et les animaux ne se réincarnent pas comme humains. Oui, les animaux vont au Ciel, et si vous aimez vraiment votre animal favori, vous pouvez vous retrouver après votre décès SI votre amour est vraiment de l'amour et pas seulement le désir égoïste, insensé, de dominer et de posséder. Et pour revenir finalement à notre sujet : les animaux ne sont pas une espèce inférieure. Sans doute, les humains peuvent faire un grand nombre de choses que les animaux ne peuvent pas faire ; mais, les animaux peuvent faire beaucoup de choses que les humains ne peuvent pas faire. Humains et animaux diffèrent les uns des autres et c'est tout — les animaux sont différents, mais pas inférieurs.

À ce moment, Mademoiselle Cléo, qui se reposait si confortablement, tourna vers le Vieil Homme ses yeux d'un bleu limpide et lui adressa un message télépathique : « Au travail, il nous faut travailler, sinon nous n'aurons rien à manger ». Ceci dit, la petite chatte se leva gracieusement et s'en alla le plus délicatement du monde. Le Vieil Homme soupira et s'occupa d'une autre lettre et d'une autre question. « Y a-t-il des Mantras pour envoyer les animaux qui meurent dans les royaumes supérieurs et, si oui, que sont ces Mantras ? »

II ne faut pas de Mantras pour passer des hommes aux animaux ; les humains ont leurs propres aides qui les attendent de l'Autre Côté de la vie pour aider ceux qui meurent à renaître dans l'astral. Pareillement les animaux ont leurs propres auxiliaires. Ainsi donc, il ne faut pas de Mantras pour aider les animaux mourants à entrer dans le monde astral. En tout cas, soit par instinct, soit par préconnaissance, les animaux en savent beaucoup plus long au sujet de ces choses que les humains.

On ne devrait pas attendre qu'un animal soit mourant avant de se disposer à l'aider. La meilleure façon d'aider un animal, c'est de le faire pendant qu'il est bien vivant sur cette Terre. En effet, les animaux sont de belles créatures et il n'y a point d'animal méchant ou vicieux à moins qu'il n'ait été rendu méchant ou vicieux par les mauvais traitements, conscients ou non, que les hommes lui ont infligés. J'ai connu bien des chats et je n'en ai jamais connu aucun qui fût naturellement vicieux ou grincheux. Quand un chat a été tourmenté par des humains, ou plus probablement par des enfants, alors, naturellement, il adopte effectivement une sauvagerie protectrice ; mais bientôt, si on le traite avec un peu de bienveillance, tout cela s'arrange et l'on retrouve un animal gentil et dévoué.

Vous savez, nombre de gens sont effrayés, pétrifiés à propos des chats siamois : ils disent combien ils sont sauvages, destructeurs, mauvais en tout. Cela n'est pas vrai, il n'y a dans cette assertion pas un mot de vrai, pas un mot. Jamais, jamais, Mademoiselle Cléopâtre et Mademoiselle Tadalinka ne font quoi que ce soit qui nous incommode. Si quelque chose nous irrite, nous disons simplement : « Oh ! ne fais pas cela Cléo ! » et elle ne recommence plus. Nos chattes ne mettent pas en pièces l'ameublement ou les draperies, parce que nous avons un accord avec elles. Nous mettons à leur disposition un poteau à griffer ; en fait, il y en a deux. Ce sont des piquets solides montés sur une base carrée. Tous deux sont couverts d'une lourde carpette, non pas une vieille carpette mal fichue sur laquelle on a renversé la poubelle, mais une carpette neuve à l'épreuve des coupures. Eh bien, ce tapis a été solidement fixé au piquet et, au sommet de cet assemblage, il y a assez de place pour qu'un chat puisse s'y installer.

Très fréquemment chaque jour, Cléopâtre et Tadalinka grimpent sur leur poteau à griffer et elles s'étendent si belles de tout leur long que cela fait du bien rien qu'à les regarder. Parfois, elles veulent grimper le long du poteau au lieu de sauter au sommet du dispositif, et c'est un excellent exercice pour leurs muscles et pour leurs griffes. Ainsi, nous fournissons les poteaux à griffer et elles nous donnent la tranquillité car nous n'avons rien à craindre pour aucune pièce d'ameublement ni pour aucune draperie.

J'ai un jour pensé écrire un livre sur les légendes à propos des chats et sur l'histoire vraie des chats. J'aimerais beaucoup le faire, mais ma décrépitude croissante rend bien improbable l'accomplissement de ce projet. J'aimerais dire, par exemple, comment, dans un autre monde, dans un autre système, très éloigné du système solaire, une haute civilisation des chats a existé. En ce temps-là les chats pouvaient employer leur « pouce » comme les humains le font aujourd'hui. Ces chats tombèrent en disgrâce et ils eurent le choix ou bien de recommencer un Circuit ou bien d'aller dans un autre système afin d'y aider une race non encore née. Les chats sont des créatures gentilles et compréhensives, et c'est ainsi que toute la race des chats et le Manu des chats décidèrent de venir sur la planète que nous appelons Terre. Ils y vinrent pour veiller sur les humains et rendre compte aux autres sphères du comportement des humains ; donc, quelque chose comme une caméra de télévision veillant sans arrêt. Mais, les chats veillent et rendent compte non pour nuire aux humains, mais pour les aider. Dans des régions plus bienveillantes, les gens signalent ce qui se passe, non pour causer du tort à autrui, mais pour que l'on puisse remédier à ce qui est défectueux.

Les chats devinrent naturellement indépendants afin de ne pas être dominés par l'affection. Ils arrivèrent sous la forme de petites créatures afin que les humains puissent les traiter avec bienveillance ou avec dureté, selon leur caractère d'hommes.

Les chats sont bienfaisants ; ils exercent sur Terre une bonne influence. Les chats sont une extension directe du Grand Sur-moi de ce monde, une source d'information là où l'information est en grande partie déformée par la situation existant dans le monde.

Soyez bienveillants pour les chats, traitez-les avec sympathie, ayez confiance en eux, sachant qu'aucun chat n'a jamais fait volontairement de mal à l'homme, mais que très très nombreux sont les chats qui ont trouvé la mort en aidant les humains.

Eh bien, Mademoiselle Tadalinka vient précisément d'entrer précipitamment avec un message télépathique : « Eh, Chef, tu devines ? Il y a soixante-dix-huit lettres pour toi, aujourd'hui ! » Soixante-dix-huit ! Il est presque temps que je me mette à répondre à certaines lettres en attente.

Les plantes

La science, toute cynique et sceptique qu'elle soit, a maintenant découvert que les plantes ont des sensations, les plantes poussent mieux quand elles sont entretenues par des personnes qui sympathisent avec elles. Les plantes réagissent à la musique. Il y a des instruments qui savent indiquer le degré de douleur qu'une plante supporte. Vous ne pouvez entendre crier un chou quand vous lui arrachez les feuilles extérieures — non, et cela parce que le chou n'a pas de cordes vocales. Et pourtant, il existe des instruments qui enregistrent ces cris de douleur comme un crépitement dans l'appareil.

Ce que je viens de dire n'est pas matière de conte de fée, c'est un fait réel qui a été étudié et démontré encore et encore. On a expérimenté la chose dans des laboratoires de recherche de Russie, d'Angleterre et des États-Unis.

Quand vous cueillez quelques baies et que vous les fourrez en bouche, qu'en est-il des sensations de la plante ? Vous n'allez pas arracher un morceau de viande à une vache pour le porter à votre bouche, n'est-ce pas ? Si vous essayiez de le faire, la vache s'y opposerait certainement ; mais, parce que la plante n'est pas capable de vous signaler sa souffrance, vous vous croyez fameusement humanitaire quand vous mangez des plantes ou bien de la viande, laquelle ne peut pas ressentir la douleur d'être dévorée.

Très franchement, je crois que les végétariens sont une collection de maniaques et de cinglés. S'ils voulaient seulement renoncer à leurs stupides habitudes et se rappeler que les Jardiniers de la Terre ont préparé leurs corps à certains aliments, ils seraient dans un meilleur état de santé mentale.

Si vous possédiez une automobile, vous ne vous mettriez pas à faire la vidange et à remplir d'eau le carter, n'est-ce pas ? Et vous ne diriez pas que vous ne pouvez pas employer de l'huile parce que celle-ci pourrait provenir de quelque part sous Terre et que vous ne voudriez pas faire du mal à quelqu'un sous Terre.

Si vous essayez d'entretenir votre corps avec des aliments qui ne lui conviennent pas, vous agissez exactement de la même manière qu'une personne qui ne veut pas utiliser l'huile pour le carter de sa voiture, mais emploie de l'eau salée au lieu d'huile.

Si nous nous mettons à être logiques et à dire que le végétarisme est une bonne chose, alors qu'en est-il de l'habitude d'orner sa chambre avec des fleurs coupées ? Les plantes sont des entités vivantes, et quand vous coupez des fleurs, vous amputez la plante de ses organes sexuels pour les piquer dans des vases. Or, les humains seraient effectivement très malheureux si on leur coupait les organes sexuels pour les placer dans des boîtes pour faire plaisir à d'autres races.

Permettez-moi une digression ici pour dire que lorsque j'étais à l'hôpital j'éprouvai un jour une surprise très agréable. Un groupe de très aimables dames résidant très loin sur la côte du Pacifique des États-Unis avait téléphoné à un fleuriste de la Cité de Saint-Jean pour le charger de me faire apporter quelques plantes. J'appréciai beaucoup cette gentillesse. Les dames n'avaient pas joint leur adresse à ce cadeau, mais je réussis à les localiser !

En fait de choix, à titre personnel, je dirais que je n'aime pas couper des fleurs. Cela me paraît bien dommage de les couper. Au lieu de cela, je préfère de beaucoup une plante complète qui est une chose vivante, et qui grandit — et qui ne se borne pas à mourir. Je pense souvent aux gens qui envoient de grosses gerbes de fleurs coupées — eh bien, pourquoi ne pas décapiter des petits enfants et piquer leur tête sur des bâtons qu'on placerait dans une chambre !

Avez-vous jamais pensé à l'état dans lequel se trouve notre vieille Terre ? Savez-vous que c'est un beau gâchis ! Comparez cela à un jardin. Si celui-ci est convenablement entretenu, il n'y a ni mauvaises herbes ni rien de ce genre, toutes les plantes nuisibles sont tenues en échec ; il n'y a pas de rouille sur les arbres et les fruits sont sains et bien formés.

Les plantes doivent être éclaircies, celles qui sont maladives, arrachées. De temps en temps, il y a lieu d'émonder les arbres fruitiers, parfois de les greffer. Il y a lieu de surveiller attentivement le jardin et d'empêcher la fécondation croisée entre des espèces indésirables. Si le jardin est entretenu comme il devrait l'être, il devient une chose de beauté.

Mais licencions les jardiniers, laissons le jardin chômer pendant une année ou deux. Les mauvaises herbes croîtront, elles étoufferont et tueront les autres qui sont plus délicates, des maladies non combattues se répandront et la rouille apparaîtra sur les arbres. Les fruits ne seront plus ronds et fermes mais ratatinés, ridés avec toutes sortes de taches brunes. Un jardin tristement négligé présente un aspect tragique.

Considérations écologiques

L'explosion démographique fait peser une menace croissante sur les bêtes sauvages et sur les régions sauvages du globe — ces animaux, ces endroits sauvages survivront-ils ou bien l'Homme détruira-t-il pour toujours son environnement ?

Nombre d'animaux, d'oiseaux et de poissons mourront et leurs espèces seront exterminées pour toujours. L'humanité n'a aucune considération pour les populations des pays sauvages ; les hommes n'ont qu'une préoccupation : empocher quelques gros billets supplémentaires. Ainsi qu'on l'a écrit, il y a un projet, ici dans la province de Québec, en vue de déboiser des millions d'acres de terre afin de fournir la matière première à l'industrie papetière dont certains des produits serviront à faire des journaux, à fabriquer du cuir artificiel et nombre d'autres objets que, pour l'une ou l'autre raison, l'Homme estime aujourd'hui, indispensables à son existence.

Les arbres abattus, il n'y aura plus dans la région en question, ni insectes ni oiseaux ; plus d'endroits où les oiseaux puissent faire leurs nids, plus de nourriture pour les oiseaux, aussi mourront-ils de faim. Les animaux manquant d'abris et de nourriture mourront aussi.

L'homme se suicide et il détruit rapidement ce monde. Les arbres disparus, il y aura modification des courants thermiques.

La température des arbres faisait monter l'air et tomber la pluie ; dans les arbres, il y aura changement de climat. Dans la région de Québec où l'on abat des millions d'arbres, c'est probablement un désert qui naîtra.

Les racines des arbres s'étendent dans le sol et le fixent en une masse solide. Une fois les arbres abattus et leurs racines arrachées, il n'y aura plus rien pour agglomérer le sol, si bien que les vents s'élèveront et emporteront dans l'air la légère poussière du sol, transformant le pays en une zone déserte rappelant la région désolée d'Amérique qu'on appelle la cuvette de poussière (dust bowl).
L'humanité détruit le monde à cause de sa cupidité vraiment insatiable. Si les gens voulaient simplement adopter un genre de vie plus conforme à la nature, et s'ils renonçaient à tous ces produits de synthèse, ils seraient bien plus heureux. Dans l'état actuel des choses, par suite de tous les progrès de l'humanité, l'air est de plus en plus pollué, et il en est de même pour l'eau et pour le sol. Bientôt, on en arrivera au point de non-retour : la terre deviendra stérile et inhabitable. Nombre de personnes haut placées dans ce monde travaillent d'arrache-pied à influencer l'humanité pour que s'arrête cette destruction insensée des régions sauvages où la vie peut encore s'épanouir, et pour que la Nature soit à même de restaurer l'écologie et de la ramener à un point qui convienne mieux à la perpétuation et à l'évolution de l'espèce humaine.

Problèmes métaphysiques

Existence de Dieu, La Terre est l'école des humains chancelants

C'est ainsi que notre condition terrestre est incertaine et la plupart des gens craignent la mort, craignent la souffrance, craignent le mystère, ils ont peur parce qu'ils ignorent ce qui va arriver. Ils redoutent d'avoir à affronter quelque Dieu courroucé qui va piquer une fourche à foin dans certaine partie de leur anatomie et les lancer tout droit au vieux Satan qui aura préparé pour eux ses fers brûlants.

Mais tout cela c'est de la blague. Il n'existe pas de Dieu courroucé. Si nous devons aimer Dieu, il faut que nous aimions un Dieu aimable et compréhensif. Parler de craindre Dieu, c'est de la bêtise, c'est criminel. Pourquoi craindrions-nous quelqu'un qui nous aime ? Craignez-vous un père qui est vraiment aimable et compréhensif ? Craignez-vous une mère aimable et compréhensive ? Pas du tout si vous êtes sain d'esprit. Alors pourquoi craindre Dieu ? Il y a un Dieu, très précisément il y a un Dieu aimable.

Nécessité de la religion

La religion, la vraie religion, est joyeuse. N'oublions pas que la joie est vertu cardinale. Elle nous promet la vie éternelle, elle nous promet la récompense de tous nos efforts, elle nous affirme que la mort n'existe pas, que nous n'avons pas à nous inquiéter et que nous ne devons pas avoir peur. Tous les hommes ont une peur innée de la mort. Il le faut car si l'on songeait aux joies de l'au-delà on serait bien tenté de mettre fin à ses jours pour les connaître plus vite. On serait alors semblable à l'enfant qui « sèche » ses cours et fait l'école buissonnière, ce qui ne peut le faire progresser !

La religion, si l'on y croit vraiment, nous promet que, lorsque nous aurons quitté cette terre, nous ne verrons plus nos ennemis, nous ne rencontrerons plus ceux qui nous portent sur les nerfs et qui aigrissent notre âme. Réjouissez-vous, vous qui croyez, car la religion est une joie, une occasion de se réjouir.

Hélas, nous devons reconnaître, bien tristement, que de nombreuses personnes qui étudient l'occultisme ou la métaphysique sont parmi les plus affreux des pécheurs. Il existe une secte — nous ne donnerons pas de noms — dont les membres sont intimement persuadés qu'ils sont les seuls élus. Eux seuls seront sauvés pour peupler leur petit paradis. Tous les autres hommes — malheureux pécheurs sans doute — seront détruits et anéantis de façons diverses, toutes fort désagréables. Nous réprouvons cette théorie, nous sommes intimement persuadés, nous, que l'essentiel est de CROIRE. Peu importe que l'on croit à la religion ou à l'occultisme, encore une fois, l'essentiel est d'avoir la foi.

L'occultisme n'est ni plus ni moins compliqué ou mystérieux que la table de multiplication ou un cours d'histoire. C'est simplement l'étude de choses différentes, l'étude de ce qui n'est pas physique. Nous ne sommes pas éperdus d'admiration quand nous apprenons comment fonctionne un muscle ou comment nous pouvons remuer nos orteils, alors pourquoi s'émerveiller et croire aux esprits si nous savons que nous pouvons aisément transmettre l'énergie éthérique d'une personne à une autre ? Réjouissez-vous ! Plus vous en saurez sur l'occultisme et la religion, plus vous serez imprégnés de la vérité de la plus grande vie qui nous attend au-delà de la tombe.

Nous quittons alors notre corps physique tout comme on jette un vieux costume qui sera ramassé par le chiffonnier dans la poubelle. La science métaphysique n'a rien de terrifiant, pas plus que la religion ne doit susciter la crainte, car si vous observez la bonne religion, plus vous l'étudierez plus vous serez convaincu que c'est LA religion. Celles qui promettent la damnation éternelle et les flammes de l'enfer à ceux qui errent hors de la voie étroite ne rendent aucun service à leurs adhérents. Jadis, alors que les peuples étaient plus ou moins sauvages, il était sans doute nécessaire de leur faire peur afin qu'ils renonçassent à des pratiques répréhensibles, mais les temps ont changé.

Tous les parents reconnaîtront qu'il est beaucoup plus facile de maîtriser les enfants avec de la bonté plutôt qu'avec des menaces constantes. Ceux qui crient sans cesse qu'ils vont appeler le croquemitaine ou la police, ou vendre l'enfant à des bohémiens, ne devront pas s'étonner si cet enfant souffre de névroses et si toute sa descendance en est affectée. Mais ceux qui savent contrôler leur rejeton avec bonté et fermeté le font vivre dans la joie et non dans la peur et ils peuvent être sûrs d'engendrer de bons citoyens. Nous sommes pour la bonté accompagnée de discipline, mais la discipline doit être toujours souple, jamais dure ni sadique. Encore une fois réjouissons-nous dans la religion, soyons les enfants des « parents » qui nous enseignent l'amour, la compassion, et qui nous comprennent. Faisons table rase de tous les faux-semblants, de la terreur, du châtiment et de la damnation éternelle. Cette damnation n'existe pas, nul n'est jamais repoussé, personne n'a été banni à jamais du monde de l'Esprit ! Chacun peut être sauvé, quels qu'aient été ses péchés ; personne ne sera repoussé. Les Annalesdocument Akashiques, que nous étudierons plus loin, nous enseigne que, si une personne a été vraiment si mauvaise que l'on ne peut rien faire pour elle, son évolution est simplement retardée et elle se verra accorder une nouvelle chance, une « nouvelle vie », comme un enfant qui n'a pas réussi à un examen redouble sa classe.

Il ne viendra à l'idée de personne de déclarer qu'un enfant sera rôti à petit feu et jeté à des démons qui le mangeront parce qu'il a échoué à un examen ou fait quelquefois l'école buissonnière. Ses maîtres le grondent peut-être mais, à part ces sermons, il ne lui arrive aucun mal, et si jamais il est renvoyé d'une école, on l'acceptera dans une autre. Il en est ainsi des humains sur la terre. Si vous échouez la première fois, ne vous affolez pas, vous aurez une autre chance.

La foi

La foi est une chose définie qui peut et doit être cultivée, comme on cultive une habitude, ou une fleur rare dans une serre. La foi n'est pas une plante vivace mais une plante de serre. Elle doit être soignée, nourrie, surveillée. Pour conserver notre foi nous devons en répéter inlassablement l'affirmation afin que la certitude que nous en avons pénètre notre subconscient et s'y imprime. Le subconscient représente les neuf dixièmes de notre identité, donc la plus grande partie de nous-mêmes. Nous pouvons le comparer à un vieillard un peu paresseux qui ne veut pas être dérangé. Le vieux monsieur lit son journal, peut-être fume-t-il sa pipe, les pieds dans ses pantoufles. Il est las du bruit, de l'agitation ; des années d'expérience lui ont appris à se protéger de toutes les interruptions et de toutes les distractions superflues. Le subconscient, comme un vieillard un peu sourd, n'entend pas, la première fois qu'on l'appelle. La seconde fois, il fait la sourde oreille parce qu'il ne veut pas entendre, parce qu'il ne veut pas être dérangé. À la troisième fois, il s'irrite parce que l'intrus le trouble alors qu'il a plutôt envie de lire le résultat des courses et refuse tout effort. Insistez, répétez votre foi et finalement le « vieillard » sursautera et quand votre affirmation sera implantée dans votre subconscient, alors vous posséderez la foi automatique.

Il convient de préciser que la foi n'est pas une croyance. Vous dites « je crois que nous sommes lundi » et cela signifie une chose particulière. Il ne vous viendra pas à l'idée de dire « j'ai la foi que nous sommes aujourd'hui lundi ». La foi est généralement une chose innée, atavique. Nous sommes chrétiens, bouddhistes ou juifs parce que nos parents l'étaient. Nous avons foi en nos parents, nous sommes persuadés que ce à quoi nos parents croyaient était bon, ainsi notre « foi » devient la même que la leur. Certaines choses qui, sur terre, ne peuvent être prouvées absolument exigent de la foi, mais on peut croire à d'autres, qui peuvent être prouvées ou non. Il y a une nuance, que nous ne devons jamais oublier.

Avant tout, demandez-vous ce que vous voulez croire, ce qui exige votre foi. Réfléchissez à ce qui nécessite votre foi, examinez la question sous tous les angles. La foi est-elle dans la religion, dans une faculté ? Examinez-la sous toutes ses faces et puis, une fois certain d'y penser positivement, affirmez à vous-même que vous pouvez faire ceci ou cela, ou que vous ferez ceci ou cela, ou que vous croyez fermement en ceci ou cela. Vous devez le répéter. Sinon, si vous ne répétez pas cette affirmation, vous n'aurez jamais la foi. Toutes les grandes religions ont des fidèles, qui vont à l'église, à la chapelle, à la synagogue, au temple et qui, par des prières répétées, non seulement pour leur salut mais pour celui des autres, ont imprégné leur subconscient de l'idée de foi. En Orient, il y a les mantras. Une personne répète un certain texte, la mantra, inlassablement. Il se peut que la personne ne comprenne même pas de quoi il est question dans cette mantra ! Peu importe, parce que les fondateurs de cette religion ont composé les textes de telle façon que les vibrations provoquées par la répétition de la mantra enfoncent dans le subconscient la chose désirée. Bientôt, bien que la personne ne comprenne pas ce qu'elle répète, la mantra devient partie intégrante de son subconscient et la foi devient purement automatique. De même, si vous répétez les prières, vous finissez par y croire. Il s'agit de forcer votre subconscient à comprendre et à coopérer, et, une fois que vous avez la foi, vous n'avez plus à vous inquiéter parce que votre subconscient vous rappellera que vous avez cette foi, et que vous pouvez faire certaines choses.

Répétez-vous sans vous lasser que vous allez voir une aura, que vous allez devenir télépathe, que vous allez pouvoir faire ceci ou cela, selon votre désir. Avec le temps, vous le pourrez. Tous les grands hommes, tous ceux qui ont réussi, tous les grands inventeurs sont des hommes qui ont eu foi en eux-mêmes, leur foi leur disait qu'ils étaient capables de faire ce qu'ils voulaient, parce qu'en croyant en eux, en leur pouvoir et en leurs possibilités, ils engendraient une foi qui exauçait leurs vœux. Si vous vous répétez que vous allez réussir, vous réussirez, mais à la condition de continuer à affirmer votre foi en votre succès et en fermant la porte au doute (le négatif de la foi). Essayez cette affirmation du succès, et les résultats vous stupéfieront.

L'enfer

«" Y-a-t-il quelque chose de vrai dans l'histoire qui dit que les gens vraiment saints ont un fauteuil au paradis ? » Le docteur éclata de rire : « Oh ! Dieu ! tant de gens ont cette idée ridicule. Non, il n'y a rien de vrai là-dedans. Les gens ne sont pas jugés en fonction de leur religion, mais du fonctionnement de leur esprit. Font-ils bien pour essayer de bien faire ou pour acquérir une sorte d'assurance pour le moment où ils quitteront la terre ? C'est une question à laquelle on se doit d'être en mesure de répondre. Quand les gens passent de vie à trépas, ils voient ce qu'ils espéraient voir. Si de fervents catholiques ont été élevés avec l'idée d'anges, de musique céleste et de saints jouant de la harpe, alors c'est ce qu'ils auront quand ils passeront. Mais quand ils se rendent compte que tout ceci n'est qu'hallucination, ils voient alors la vraie réalité, et c'est leur intérêt de la voir le plus vite possible. »

Il s'arrêta, regarda très sérieusement Molygruber et reprit : « Ce qu'il y a de bien en ce qui concerne des gens comme vous, c'est qu'ils n'ont aucune idée fausse ou préconçue quant à ce qu'ils vont voir. Ils gardent un esprit ouvert — c'est-à-dire qu'ils ne sont ni croyants ni incroyants, ce qui vaut beaucoup mieux que de suivre en esclave n'importe quelle discipline. »

Molygruber était assis immobile, fronçant les sourcils, puis parla : « Quand j'étais gosse, j'avais une peur bleue car on me disait toujours que, si je n'obéissais pas, j'irais en enfer, que là un tas de diables me brûleraient avec des fers rouges, où vous savez, ce qui me ferait atrocement mal. Comment, si Dieu est aussi grand qu'on le dit, s'il est notre Père miséricordieux, peut-il vouloir nous torturer éternellement ? C'est ce que je ne peux pas arriver à comprendre ! »

Le docteur soupira à plusieurs reprises et dit : « Oui, c'est là une de nos plus grandes difficultés. On a donné aux gens de fausses valeurs... de fausses affirmations ; on leur a dit qu'ils iraient en enfer et seraient damnés. Il n'y a, dans tout ceci, pas un brin de vérité. L'enfer, c'est la terre. Les entités vont sur terre pour apprendre, à travers les épreuves, les différentes choses qu'elles doivent savoir. La terre est généralement un lieu de souffrance. Si une personne est peu évoluée elle n'a généralement pas assez de ce que nous appelons karma pour avoir à souffrir afin d'apprendre. Ces personnes restent sur terre pour acquérir quelque expérience en observant les autres et, ensuite, reviennent plus tard pour leurs propres épreuves. Mais il n'existe pas d'enfer après la vie sur terre. C'est une illusion ; c'est un faux enseignement. »

« Alors, dit Molygruber, pourquoi y a-t-il tant de choses sur l'enfer dans le Livre saint ? »

« Parce que, répondit le docteur, il y avait au temps du Christ un village appelé Enfer. Il était situé en bordure d'une très haute terre, et à l'extérieur de ce village se trouvait un marécage d'où sortaient de la fumée et des vapeurs sulfureuses. Quand une personne était accusée d'une quelconque chose, on l'amenait au village Enfer pour qu'elle y subisse l'épreuve qui consistait à passer à travers ces fumées — selon la croyance qui voulait que si elle était coupable elle ne supporterait pas la chaleur et serait brûlée. Mais si, par contre, elle était innocente ou assez riche pour soudoyer les prêtres du lieu — qui lui recouvraient alors les pieds d'un enduit protecteur — elle pouvait traverser le marais et émerger de l'autre côté, reconnue innocente. C'est à peu près ce qui se passe maintenant avec la façon dont est rendue la justice. L'innocent est souvent emprisonné alors que le coupable reste en liberté. »

Le purgatoire

Les femmes, on l'a souvent constaté, semblent particulièrement douées pour le travail médiumnique. Elles entrent assez facilement en rapport avec les disparus, mais n'oublions pas que ceux qui viennent de trépasser sont encore dans l'astral inférieur. Ils sont dans ce que nous pourrions appeler le purgatoire. Ils en sont au stade intermédiaire, dans la salle d'attente, attendant des ordres quant à ce qu'ils doivent faire et où ils doivent aller.

On peut assimiler ces nouveaux-morts aux malades d'un hôpital. C'est un fait que la plupart d'entre eux doivent subir une thérapeutique spirituelle pour surmonter les chocs de leur existence terrestre. Supposons que nous communiquons avec l'un d'eux — comme avec un malade dans un hôpital. Le malade est au lit et la seule conscience qu'il ait de son environnement est limitée à son champ visuel. Il lui est impossible de se rendre compte de toute l'organisation de l'hôpital.

Si, par le truchement d'un Guide ou d'un de ces esprits qui ont pour tâche d'assister les mourants ou ceux qui viennent de trépasser, vous obtenez un rapport sur ce qui se passe dans ce purgatoire, ce rapport ressemblera assez à ce qu'une infirmière novice ou une fille de salle pourrait vous fournir sur un hôpital, et vous ne pourrez vous rendre compte que très imparfaitement de la façon dont cet hôpital est organisé.

En quittant ce monde que nous appelons Terre, on va dans l'astral inférieur que la Bible nomme Purgatoire et que l'on peut, comme nous venons de le voir, comparer à un hôpital pour les âmes malades, où on les guérit des nombreux chocs qu'elles ont subis au cours de leur vie terrestre.

L'astral inférieur serait plutôt comparable à un hôpital psychiatrique, d'ailleurs. De même que les psychiatres aident leurs malades à exprimer eux-mêmes leurs souffrances et à en retrouver les causes au fil de leurs souvenirs, de même, dans l'astral inférieur, l'âme qui vient d'arriver peut revoir tous les faits de sa vie, comprendre les erreurs qu'elle a commises sur la Terre et juger personnellement de ce qui lui reste à faire pour les expier. Ensuite l'Âme se repose et récupère pendant quelque temps. Elle peut se promener dans un parc agréable tout en suivant le traitement qui l'aidera à poursuivre la prochaine phase de son existence.

Les anges-gardiens-guides...

Il y a un Dieu, un bon Dieu, un Dieu juste. Mais, évidemment, Dieu n'est pas pareil à un homme et il est inutile d'essayer de comprendre ce que Dieu EST réellement alors que la plupart des gens ne sont même pas capables de comprendre leur propre Sur-moi. De même qu'il vous est impossible de vous rendre compte de ce qu'est votre Sur-moi, vous ne pouvez pas non plus vous rendre compte de ce qu'est le Dieu de votre Sur-moi.

Voici maintenant une question à laquelle j'ai déjà répondu dans des livres précédents ; mais, on me la pose quand même couramment ; avec une régularité monotone, en fait.
Les gens désirent être renseignés sur leur Guide, leur Maître* leur Gardien, leur Ange Gardien, etc. Une personne m'écrit ceci : « Oh ! j'ai comme Guide un vieil Indien Peau-Rouge. Je voudrais le voir. Je sais que c'est un Indien Peau-Rouge, parce qu'il est si sage. Comment puis-je le voir ? »

Maintenant, je vais le dire clairement une fois pour toutes ; les gens n'ont pas comme Guides des Indiens Rouges, Noirs, Blancs ou Tibétains vivants ou morts. En fait, il n'y aurait pas assez de Tibétains par exemple, pour suffire à la tâche. C'est comme si le premier venu disait : « Oh ! j'étais Cléopâtre dans ma vie passée ! » II n'y a pas un mot de vrai dans tout cela. En réalité, le prétendu Guide, c'est simplement le Sur-moi qui est effectivement notre Guide. C'est comme quand vous conduisez une voiture. VOUS êtes le Sur-moi de la voiture. Vous appuyez du pied sur une pédale ; et si vous avez de la chance et si votre voiture n'est pas américaine, elle se mettra en marche. Vous appuyez du pied sur une autre pédale et la voiture s'arrête. Et si vous tirez une certaine chose et si vous faites attention à ce que vous faites, vous n'irez pas vous jeter sur quoi que ce soit. Mais nul autre que vous ne conduit la voiture. De même, vous vous dirigez vous-même, vous et votre Sur-moi.

Beaucoup de gens s'imaginent que ceux qui ont quitté cette Terre sont débordants d'enthousiasme à l'idée de s'occuper de quelqu'un, de le guider chaque jour de sa vie, de l'empêcher de tomber à côté de la route, de lui dire ce qu'il doit faire et tout le reste. Mais, pensez à ce qui est votre cas : vous avez des voisins, peut-être vous entendez-vous bien avec eux, peut-être n'êtes-vous pas d'accord avec eux ; mais, quoi qu'il en soit, le moment est venu, vous allez déménager et vous installer de l'autre côté du monde. Si vous êtes en Angleterre, vous allez vous fixer en Australie. Si vous êtes en Amérique du Nord, vous allez déménager pour aller vivre, disons en Sibérie. Bien, vous déménagez, vous êtes occupé à votre déménagement, vous êtes en train de vous installer à votre nouvelle adresse, vous êtes en plein travail dans votre nouvelle demeure, vous vous occupez de conclure de nouveaux contrats. Est-ce que, vraiment, vous interrompez votre besogne pour téléphoner à Tom, à Dick, à Henry, et à Marie, à Marthe, à Mathilde, je ne sais qui ? Non, il n'en est pas question, n'est-ce pas ?. Vous les avez complètement oubliés. Eh bien, c'est ce que font les gens de l'Autre Côté.

Les gens qui ont quitté cette Terre ne sont pas du tout installés sur des nuages et occupés à jouer de la harpe ou à cueillir des plumes de leurs ailes, etc., etc. Ils ont une tâche à accomplir. Ils quittent cette Terre, il y a pour eux une période de récupération, puis ils s'occupent d'autre chose. Bien franchement, ils n'ont pas le temps d'être des Esprits Guides et de s'acquitter de toutes les niaiseries dont les gens parlent.

La prière

« Toutes les religions croient au pouvoir de la prière, mais rares sont ceux qui comprennent le mécanisme du procédé, rares sont ceux qui comprennent pourquoi les prières sont exaucées pour certains alors qu'apparemment, elles ne le sont pas pour d'autres. La plupart des Occidentaux croient que les gens de l'Est prient devant une image taillée ou qu'ils ne prient pas du tout. C'est faux dans les deux cas et je vais vous dire maintenant comment vous pouvez soustraire la prière au domaine du mysticisme et de la superstition et vous en servir pour aider les autres, car c'est, en vérité, une force très réelle, l'une des plus grandes de cette Terre lorsqu'elle est employée comme elle doit l'être.

« La plupart des religions affirment que chaque être a son Ange Gardien ou quelqu'un qui veille sur lui. Cela est vrai, mais cet Ange Gardien n'est autre que soi-même, l'autre soi-même, celui qui se trouve de l'autre côté de la vie. Rares, très rares sont ceux qui sur terre peuvent voir cet ange, ce Gardien, mais ceux qui le peuvent sont capables de le décrire avec précision.

« Ce Gardien (nous devons lui donner un nom, appelons-le donc ainsi) ne possède pas de corps matériel pareil au nôtre. Il a une apparence spectrale ; parfois un clairvoyant le verra comme une forme bleue, scintillante, plus grande que nature, reliée au corps de chair par ce que l'on nomme la Corde d'Argent, cette Corde douée de vie qui palpite et brille en transmettant les messages d'un corps à l'autre. Quoique n'ayant pas de corps matériel, ce Gardien est cependant capable de faire certaines des choses que fait notre corps, et beaucoup d'autres dont ce dernier est incapable. Par exemple, le Gardien peut se rendre à la vitesse de l'éclair dans n'importe quelle partie du monde. C'est lui qui voyage dans l'astral et transmet au corps, grâce à la Corde d'Argent, ce dont il a besoin.

« Lorsque vous priez, c'est à vous-même que vous vous adressez, à votre autre moi, à votre Moi Supérieur. Si nous savions prier convenablement, nous enverrions ces prières par la Corde d'Argent, car la ligne téléphonique dont nous nous servons est un instrument très médiocre et nous devons nous répéter afin d'être sûrs que le message arrive à destination. Donc, quand vous priez, parlez comme vous parleriez au téléphone à un interlocuteur très éloigné, parlez avec une clarté absolue, et pensez bien à ce que vous dites. La faute, je dois le dire, nous est imputable, elle est imputable au corps imparfait qui est le nôtre sur cette Terre, et non à notre Gardien. Employez un langage simple, faites en sorte que vos requêtes soient toujours positives et jamais négatives.
« Après avoir formulé votre prière de façon absolument positive et absolument claire, pour éviter toute possibilité d'erreur, répétez cette prière trois fois, peut-être. Prenons un exemple : supposons que vous connaissiez une personne malade et que vous vouliez faire quelque chose pour elle ; vous devriez prier pour que ses souffrances s'atténuent. Vous devriez faire trois fois exactement la même prière. Vous devriez imaginer cette forme spectrale, immatérielle se rendant chez la personne en question, suivant la route que vous suivriez vous-même, entrant dans la maison, posant les mains sur le malade et le guérissant. Je reviendrai dans un instant sur ce point en particulier, mais laissez-moi vous dire d'abord ceci : répétez l'expérience autant de fois qu'il le faudra et, si vous y croyez sincèrement, vous obtiendrez un résultat.

« Parlons de la guérison complète : si un homme a été amputé d'une jambe, aucune prière ne lui rendra cette jambe. Mais s'il a un cancer ou quelque autre maladie grave, il pourra retrouver la santé. Il est évident que plus le mal est bénin, plus la guérison par la prière est facile. Tout le monde a entendu parler de guérisons miraculeuses survenues dans l'histoire de notre planète. Lourdes et de nombreux autres endroits sont réputés dans ce domaine ; ces résultats sont obtenus par l'autre soi-même, par le Gardien du malade, et aussi grâce à la renommée du lieu. Lourdes, par exemple, est connu dans le monde entier comme une ville où des miracles se produisent, et les gens s'y rendent avec la ferme conviction qu'ils vont guérir ; cette conviction est très souvent transmise au Gardien de la personne, de sorte que la guérison s'effectue très, très facilement. Certains aiment à penser qu'elle est due à un saint, à un ange ou à quelque ancienne relique, mais en réalité, chacun se guérit lui-même et si un thaumaturge se met en rapport avec un malade avec la ferme intention de lui venir en aide, la guérison a lieu simplement par l'intermédiaire du Gardien de ce malade. Comme je vous l'ai dit, tout se ramène à vous-même, à ce Moi réel que vous deviendrez lorsque vous quitterez cette vie brumeuse pour entrer dans la Réalité Supérieure. Pendant notre séjour sur Terre, nous nous imaginons que seule cette vie compte, mais la Terre... non, c'est le Monde des Illusions, un monde d'épreuves, où nous venons apprendre les leçons qu'il est plus malaisé d'apprendre dans les mondes meilleurs, plus nobles, où nous retournerons.

« Vous pouvez avoir vous-même quelque infirmité, vous pouvez être malade, ou être dépourvu du pouvoir ésotérique que vous désireriez avoir. Il est possible de remédier à tout cela, si vous avez la foi et si vous le voulez véritablement. Supposons que vous éprouviez le désir ardent d'aider les autres ; que vous vouliez devenir guérisseur. Alors, priez dans le secret de votre chambre. Il faut que vous preniez la position où vous vous sentirez le plus détendu, les pieds joints, de préférence, les doigts croisés, non point dans l'attitude habituelle de la prière., mais entrecroisés. De cette façon, vous gardez et vous amplifiez le circuit magnétique du corps et l'aura se fortifie, la Corde d'Argent est capable de transmettre les messages avec plus de précision. Puis, vous étant mis dans la position voulue et dans l'état d'esprit voulu, vous prierez.

« Vous pourrez, par exemple, dire : « Donne-moi le pouvoir de guérir, afin que je puisse guérir mon prochain. Donne-moi le pouvoir de guérir, afin que je puisse guérir mon prochain. Donne-moi le pouvoir de guérir, afin que je puisse guérir mon prochain. » Puis, demeurez quelques instants dans cette attitude de détente, et imaginez-vous dans les limites obscures de votre propre corps.
« Ainsi que je vous l'ai dit précédemment, vous devez évoquer mentalement la route que vous prendriez pour aller chez le malade, et faire parcourir en esprit à votre corps le trajet jusqu'au domicile de la personne que vous désirez guérir. Imaginez votre Moi Supérieur arrivé dans cette maison, en présence du malade que vous voulez aider. Imaginez que vous tendez le bras, la main, que vous touchez cette personne. Imaginez un flot d'énergie vivifiante passant dans votre bras, dans vos doigts et se transmettant au malade comme une intense lumière bleue. Imaginez que ce dernier guérit, graduellement. Avec la foi et un peu de pratique, on parvient à ce résultat, en Extrême-Orient, on y arrive, chaque jour.

« Il est bon de placer, en esprit, une main sur la nuque du malade et l'autre sur la partie malade ou au-dessus. Il vous faudra prier votre propre Moi un certain nombre de fois, chaque jour, par groupe de trois prières, jusqu'à ce que vous ayez obtenu le résultat désiré. Et si vous avez la foi, vous réussirez. Mais laissez-moi vous donner un grave, un très grave avertissement : ce n'est pas de cette façon que vous gagnerez de l'argent. Il existe une très ancienne loi occulte qui interdit que l'on tire profit des prières intéressées. Vous ne pourrez rien obtenir si vous ne cherchez pas à venir en aide aux autres et si vous n'êtes pas persuadés que vous viendrez en aide aux autres. Je connais le cas d'un homme qui jouissait d'une bonne aisance ; il se disait que s'il gagnait au Sweepstake irlandais, il en ferait profiter les autres ; qu'il deviendrait un bienfaiteur de l'humanité.

« Ayant quelques notions, insuffisantes toutefois, des sujets ésotériques, il établit ses plans ; il commença par exécuter un programme de prières soigneusement établi. Il pria pendant deux mois selon les principes énoncés dans ce chapitre : il demanda de tomber sur le gagnant du Sweepstake irlandais. Pendant deux mois, il dit trois prières à la suite, trois fois par jour, soit neuf en tout, quotidiennement. Comme il s'y attendait, il gagna l'un des lots les plus importants du Sweepstake.

« Cet argent lui monta à la tête. Il oublia ses bonnes intentions, ses promesses. Il oublia tout, sauf qu'il possédait cette fortune et qu'il pouvait se permettre tout ce dont il avait envie. Et il la consacra à satisfaire ses propres désirs. Pendant quelques mois, il s'amusa royalement, mais il s'endurcit de plus en plus, et la loi inexorable entra en action. Au lieu de garder cet argent, il le perdit entièrement et il perdit aussi tout ce qu'il possédait auparavant. Finalement il mourut et fut enterré dans la fosse commune.

« Je vous le dis, si vous utilisez convenablement le pouvoir de la prière, sans songer à votre propre intérêt, sans ambition personnelle, vous aurez puisé à l'une des plus grandes sources d'énergie de l'univers, une force si grande que si une poignée de gens sincères se réunissaient et priaient pour la paix, la paix régnerait, les guerres et les pensées de guerre disparaîtraient. »

La méditation

« Est-il si difficile de méditer, Maître ? N'importe qui ne peut-il y parvenir ? » demande le plus jeune.

« Non, mon fils. Certains ne méditent jamais, parce qu'ils n'en sont pas dignes. D'autres en sont dignes, mais ne méditent pas parce qu'ils ne savent comment s'y prendre. La méditation est un art qui doit être transmis. C'est un art qui élève jusqu'à de sublimes hauteurs. » II se tait un instant, pour réfléchir, puis ajoute : « Aujourd'hui, tu iras seul chercher la nourriture. J'instruirai ton aîné. Plus tard, si tu en es digne, ton heure viendra. »

Beaucoup de gens disent qu'ils vont méditer, mais la plupart d'entre eux n'ont pas la moindre idée de ce qu'est une méditation véritable. Ils pensent que c'est une opération mystique alors qu'il s'agit, comme dans la plupart des actes métaphysiques, de quelque chose de simple. C'est un moyen pour parvenir à une fin, une méthode grâce à laquelle on obtient certains résultats.
La discipline de la méditation est essentielle pour celui qui veut faire des progrès sur la voie des réalisations spirituelles. De même qu'une armée ne se conçoit pas sans discipline ni exercice, de même la psyché de l'homme ressemble à quelqu'un perdu dans la foule, sans la discipline et l'exercice de la méditation.

Il est vain d'essayer de pratiquer la méditation en lisant un livre écrit par une personne qui ne sait pas elle-même méditer. La plupart des livres d'occultisme ne sont que d'indigestes conglomérats de paraboles orientales mal comprises. Dans beaucoup de pays — pays non chrétiens, je veux-je dire — les fidèles d'un temple méditent avant de pénétrer dans le sanctuaire. Ils méditent pour que leur esprit soit clair et prêt à recevoir ce qu'on appelle, dans le langage occidental, la divine Semence. Il est tout à fait inutile de prier, par exemple, si la prière ne consiste qu'à adresser à Dieu des demandes purement terrestres. Prier Dieu pour qu'il vous fasse gagner un concours de beauté ou le gros lot de la Loterie nationale est tout à fait futile. Le processus de la prière doit toujours commencer par une période de méditation qui débarrasse l'esprit des détritus de la pensée et vous prépare à recevoir les instructions et les informations venues de très haut. Autrement dit, trop de gens se jettent à genoux pour ordonner à leur Dieu de livrer la marchandise, et se plaignent ensuite de ce que leur prière n'est jamais exaucée. Qu'ils essaient d'abord la méditation. Celle-ci se compose de quatre parties.

1. La première partie consiste en exercices destinés à développer la vraie personnalité du méditateur. Le fait d'allier la méditation à la véritable connaissance de soi permet de réaliser sa vie dans les meilleures conditions de bonheur. On se sent plus heureux sur le plan personnel et on améliore les relations avec les autres, en particulier dans le travail. La méditation bien comprise augmente également la capacité mentale.

2. Le second stade de la méditation découle tout naturellement du premier. Il met le corps physique en rapport avec le Super-Être, ou Adhyatma, et met le Super-Être en rapport avec le Manu de la nation à laquelle on appartient. Avant d'entreprendre la méditation à ce degré, il est essentiel de mener une vie pure et libérée des désirs vulgaires.

3. Au troisième stade, le méditateur bénéficie déjà de l'expérience des deux premières étapes, mais il y ajoute la compréhension occulte. À ce niveau de méditation, on est capable de compréhension et d'aperception. L'aperception, bien sûr, est différente de la perception. L'aperception, c'est la conscience d'être conscient. C'est la faculté, pour l'esprit, de se percevoir lui-même. Ce qui permet au Super-Être d'améliorer sa propre condition spirituelle.

4. Enfin, il y a la méditation mystique, ainsi nommée parce qu'elle est tellement éloignée des concepts terrestres qu'elle échappe à la compréhension de ceux qui n'ont pas réussi à atteindre ce niveau. Le quatrième stade de méditation nous amène, par la Corde d'Argent, jusqu'à notre Super-Être.

La condition humaine

Le vieillissement

« Considérons d'abord le processus du vieillissement, et vous comprendrez ce que je veux dire. Un enfant naît et suit un certain schéma de développement. À un âge qui varie avec chaque individu, le réel développement est déclaré être stoppé ; dès cet instant commence la dégénérescence, puis la vieillesse quand les os se tassent et que la taille d'un homme diminue. » Promenant son regard autour de lui pour voir s'il était compris, il vit que j'étais tout particulièrement intéressé, et me sourit aimablement.

Il poursuivit : « Une personne doit être reconstruite cellule par cellule, ce qui fait que si nous avons une coupure, au doigt par exemple, le cerveau doit se souvenir de ce qu'était la chair avant la coupure afin de fournir des cellules identiques ou preque identiques pour réparer les accidentées. Chacun de nos mouvements crée une usure d'un certain nombre de cellules qui doivent être reconstruites, remplacées. Sans une mémoire exacte, nous ne serions pas capables de reconstruire le corps comme il était. »

Il leva les yeux à nouveau, puis reprit : « Si le corps ou, plutôt, si le cerveau oublie le schéma précis, alors les cellules peuvent se développer sauvagement, ne suivant aucun ordre établi, et ces cellules sauvages sont appelées cancérigènes. Ainsi le cancer est provoqué par le développement anarchique de certaines cellules qui ont échappé au contrôle du cerveau. »

Le conférencier prit une gorgée d'eau et poursuivit : « Tout comme la plupart d'entre nous, ce centre destiné au remplacement, et situé dans le cerveau, a lui aussi des défaillances de mémoire. Après avoir reproduit des cellules des milliers de fois, il oublie soudain le schéma précis, et ces différences se produisant à chaque production de cellules provoquent finalement le processus dit de " vieillissement ". Si nous pouvions programmer le cerveau de façon constante avec la forme exacte et la taille de chaque cellule à remplacer, alors le corps aurait toujours la même apparence et ne serait pas marqué par l'âge. En somme, nous aurions l'immortalité, excepté dans le cas de destruction totale du corps ou dommage des cellules. »

La peur

Voilà un problème intéressant ! La peur est l'unique obstacle. Examinons-la, voulez-vous ? Asseyez-vous un moment, nous allons tenter de résoudre ce problème de la peur.
Nous avons chacun nos terreurs. Certaines personnes ont peur du noir, d'autres des araignées ou des serpents. Ainsi parfois nous connaissons nos craintes, c'est-à-dire que nous en avons conscience. Mais — attention ! — notre conscient n'est qu'un dixième de notre être et les neuf dixièmes sont formés de notre subconscient, alors que se passe-t-il si notre peur réside dans notre subconscient ?

Nous pouvons être poussés à faire certaines choses par une espèce de compulsion mystérieuse et, de même, en être empêché. Nous ne savons pas toujours pourquoi nous faisons ceci ou cela, et nous ignorons pourquoi nous sommes incapables de faire cela ou ceci. Il n'y a rien à la surface de notre conscient, rien que nous puissions discerner. Nous agissons sans raison et, si nous consultons un psychologue ou un psychanalyste, nous passons des heures sur son divan, jusqu'à ce que l'homme de l'art parvienne à extirper de notre subconscient la raison de notre comportement, une peur dont nous avons souffert alors que nous étions bébé. Cette peur reste cachée mais nous tourmente à partir de notre subconscient, comme des termites rongent un bâtiment de bois. Apparemment, la maison est en bon état, ses murs tiennent bon, et puis tout à coup, elle s'effondre sous l'influence de ces termites. Il en est de même pour la peur. Elle n'a pas besoin d'être consciente pour être active ; elle l'est d'autant plus qu'elle demeure dissimulée dans notre subconscient et, comme nous ignorons son existence, nous ne pouvons nous en défendre ni la combattre.
Tout au long de notre vie, nous sommes soumis à certaines influences qui nous conditionnent. Une personne élevée, par exemple, dans la religion chrétienne, aura appris que certaines choses « ne se font pas », que d'autres sont strictement interdites. Cependant, d'autres personnes, élevées différemment dans une autre religion, auront le droit de faire ces mêmes choses. Donc, avant d'examiner la question de la peur, nous devons d'abord étudier notre éducation raciale et familiale.

Avez-vous peur des fantômes ? Pourquoi ? Si la tante Mathilde était durant sa vie bonne et généreuse, si elle vous aimait tendrement, il n'y a pas la moindre raison de supposer qu'elle vous aimera moins après sa mort, quand elle aura été élevée à un meilleur stade l'existence. Alors pourquoi avoir peur du fantôme de la tante Mathilde ? Nous craignons les fantômes parce qu'ils nous sont étrangers, parce que notre religion nous a appris que cela n'existe pas, ou que seuls les saints peuvent voir les esprits, etc. Nous avons peur de ce qui échappe à notre entendement, et il serait bon de réfléchir un instant pour se dire que s'il n'y avait pas de passeports, pas de barrière du langage, il y aurait peut-être moins de guerres. Nous avons peur des Russes, des Chinois ou des Papous parce que nous ne les comprenons pas, nous ne savons rien d'eux, ni de ce qu'ils peuvent faire contre nous.

La peur est une chose horrible, c'est une maladie, une peste, un fléau, c'est une souillure qui corrompt notre intellect. Si nous faisons quelques réserves sur un sujet, alors nous devons chercher pourquoi. Par exemple, pourquoi certaines religions enseignent-elles que la réincarnation n'existe pas ? La raison en est simple ; jadis, il y a bien longtemps, les prêtres possédaient un pouvoir absolu et régnaient sur le peuple par la terreur, en enseignant la damnation éternelle. Chacun devait faire le bien parce qu'on ne lui en donnerait pas d'autre opportunité. Ces prêtres pensaient que, si les gens croyaient à la réincarnation, ils auraient tendance à se laisser aller dans cette vie en remettant le paiement à la suivante. Par exemple il était tout naturel dans la Chine d'autrefois de contracter une dette dans cette vie pour la rembourser dans une autre ! Cela aboutit naturellement à des abus et la Chine est devenue décadente parce que le peuple croyait tellement à la réincarnation qu'il ne cherchait guère à s'améliorer, la vie présente n'étant en somme que des vacances ! On verrait plus tard, on améliorerait sa condition dans une autre vie. Cela ne pouvait réussir, bien entendu, aussi toute la culture chinoise est-elle tombée dans la décadence.

Examinez-vous, étudiez votre intellect, votre imagination. Analysez-vous en profondeur et cherchez ce que vous cache votre subconscient, ce qui vous fait peur, ce qui vous énerve tant, ce qui vous inquiète sans que vous sachiez pourquoi. Lorsque vous aurez creusé et extirpé cela, vous vous apercevrez que vous n'avez plus de craintes. C'est la peur qui empêche de voyager dans l'astral. Or, les voyages astraux, nous le savons pertinemment, sont remarquablement simples, n'exigent aucun effort ; c'est aussi simple que de respirer et pourtant, la plupart des gens en ont peur.

Le sommeil est presque une mort, le sommeil rappelle la mort et nous nous demandons ce qui nous arrivera quand la mort, et non le sommeil, s'emparera de nous. Nous craignons que, pendant notre sommeil, quelqu'un vienne trancher notre corde d'argent et que nous nous égarions. Cela ne peut absolument pas arriver, le voyage astral ne présente pas le moindre danger, le seul danger c'est la peur, la peur que vous connaissez et plus encore celle que vous ignorez. Nous vous conseillons, une fois encore, de résoudre ce problème de la peur, de l'analyser à fond. Ce que vous connaissez et comprenez ne peut effrayer, alors efforcez-vous de connaître et de comprendre ce qui vous fait peur aujourd'hui.

La souffrance

Gautama avait beaucoup médité pendant ses voyages. Il avait erré pendant six ans, à la recherche de la Vérité et de la signification de la vie. Il souffrit de la faim, des privations, et sa première question était : « Pourquoi suis-je malheureux ? »

Gautama cherchait inlassablement une réponse à cette question, et elle lui apparut quand les créatures de la Nature vinrent à son aide, les escargots rafraîchissant son crâne, les oiseaux battant des ailes pour l'éventer, toutes les autres bêtes observant le plus parfait silence afin de ne pas troubler sa méditation. Il découvrit ainsi quatre grandes vérités, qu'il appela les Quatre Vérités Nobles et qui sont la loi de l'homme sur la terre.

La souffrance commence quand on vient au monde, dit le Bouddha. Un enfant naît et sa mère souffre le martyre. Tout est souffrance. Quand un homme vieillit, ses cellules meurent, le corps se décompose lentement ; les organes ne fonctionnent plus comme ils le devraient. On ne peut vieillir sans souffrance. La maladie est une douleur, la mort met fin à la maladie. Mais la mort provoque la souffrance, non pas en soi mais parce que l'état qui cause cette mort s'accompagne de douleurs. Par conséquent, nous sommes malheureux.

La souffrance peut être causée par la présence d'objets que nous détestons. Nous sommes tendus, frustrés, horripilés par la présence de ceux que nous n'aimons pas. Nous sommes malheureux quand nous sommes séparés des objets de notre amour ; quand un être cher nous est enlevé, nous souffrons, et nous sommes malheureux.

Désirer, et ne pas obtenir ce que nous désirons est une cause de souffrance, de perte du bonheur. La mort seule apporte la paix, et nous délivre de nos souffrances. Il est donc évident qu'en se cramponnant à l'existence on se cramponne à ce qui fait notre malheur.

Le Maître venu de l'Inde nous examina à tour de rôle et nous déclara :

 — Le Bouddha, notre Gautama trois fois béni, n'était pas pessimiste mais réaliste. Gautama comprit que nous ne pourrions conquérir la souffrance si nous ne l'acceptions pas. Tant que l'on ne comprend pas pourquoi elle existe on ne peut progresser sur la Voie du Milieu.

Je songeai que les Écritures insistaient beaucoup sur la souffrance mais je me rappelai les paroles de mon Guide bien-aimé, le lama Mingyar Dondup. Il m'avait conseillé de réfléchir à ce que Gautama avait vraiment dit. « II ne dit pas que tout cause la souffrance. Les Grands Maîtres diront ce qu'ils veulent mais à aucun moment Gautama n'a déclaré que tout n'était que souffrance. Il a dit, en vérité, que tout PEUT causer de la souffrance. Ce n'est qu'une possibilité. Jamais il n'a dit que la souffrance DOIT exister ! »

Gautama croyait fermement que la douleur n'était pas seulement physique. Il affirma toujours que les souffrances de l'esprit étaient toujours plus terribles que celles du corps. Gautama disait : « Si je suis malheureux, c'est parce que je ne vis pas dans le bonheur, en harmonie avec la Nature. Et si je ne vis pas harmonieusement, c'est parce que je n'ai pas encore appris à accepter ce monde tel qu'il est, avec tous ses désavantages et ses POSSIBILITÉS de souffrance. Je ne puis accéder au bonheur qu'en comprenant ces causes de malheur et en m'efforçant de les éviter. »

La drogue

Nombre de gens m'écrivent pour me dire que je suis un vieux tatillon parce que je n'approuve pas l'usage de la drogue. Ces jeunes gens de seize, dix-sept ou dix-huit ans pensent qu'ils savent tout, que toutes les sources de connaissance leur sont accessibles ; alors qu'ils devraient se rendre compte qu'ils ont à peine commencé à vivre et qu'ils devraient réaliser qu'ils sont à peine sortis de l'œuf.

Je suis fermement, absolument et irrévocablement opposé aux drogues de n'importe quelle sorte, à moins qu'elles ne soient prises sous la stricte surveillance d'un médecin.
Si quelqu'un flanque un flacon d'acide à la figure d'une autre personne, les conséquences en sont apparentes : la chair s'écaille, les yeux sont brûlés, le menton est couturé de profondes cicatrices, et l'acide se répand jusque sur la poitrine, produisant des effets généralement horribles. Mais, c'est là de la part de l'agresseur un acte tendre comparé à ce qui arrive quand les gens deviennent toxicomanes.

Quand elles sont prises dans de mauvaises conditions — et tel est le cas pour toutes celles qui ne sont pas prises sous contrôle médical — les drogues peuvent flétrir le corps astral tout comme l'acide peut flétrir le corps physique.

Un toxicomane qui meurt et passe dans le monde astral subit une épreuve vraiment horrible. Il doit entrer dans ce qui est, en fait, un hôpital mental astral parce que son corps astral est perverti et déformé. Alors il est possible qu'un temps très très long s'écoule avant que les soins les plus compétents qu'il peut recevoir ne réussissent à rétablir son corps astral dans quelque chose qui ressemble à un état convenable.

Des gens s'extasient à propos du LSD, cette drogue absolument pernicieuse. Pensez au nombre de suicides qui ont été commis, ceux qu'on a signalés et ceux qu'on n'a pas fait connaître ; pensez au mal que cette drogue a causé sous la forme de folie et de violence. Le LSD, la marijuana, l'héroïne, toutes ces choses-là sont diaboliquement mauvaises. Malheureusement, les jeunes gens ne paraissent pas capables d'accepter l'avis des personnes plus âgées, des gens qui ont de l'expérience.

Il est vrai que sous l'effet du LSD par exemple, le corps astral se sépare du corps physique, mais malheureusement trop souvent, le corps astral descend dans un des enfers les plus bas, dans l'un de ces étranges plans astraux et, quand il revient, le subconscient lui-même est marqué des horreurs qu'il a subies. Donc, jeunes gens qui pourriez lire ceci, abstenez-vous des drogues. Peu importe que vous pensiez vraiment que le produit X ou le produit Y est inoffensif quand on les prend sans surveillance médicale. Vous en particulier, vous pouvez avoir quelque idiosyncrasie qui vous rendra spécialement sensibilisé à ces drogues et vous serez très rapidement accoutumé sans espoir de guérison.

Rappelez-vous : toutes ces drogues sont nocives. Et, si par quelque vague chance, cela n'apparaît pas pour le moment dans votre physique, cela se marquera de façon bien déterminée sur votre corps astral et votre aura. Soit dit en passant, les gens qui prennent des drogues et qui nuisent ainsi à leur corps astral rentrent dans la même catégorie que ceux qui se suicident. Or, si quelqu'un se suicide, alors il ou elle doit revenir sur cette Terre pour purger sa peine — ce qui est une façon d'envisager les choses — ou bien pour recevoir les leçons qu'il ou elle a manquées — ce qui est une autre façon de voir les choses. De quelque façon que vous considériez cela, il n'y a personne qui se retire des Champs Célestes, personne non plus qui abandonne sa place sur cette Terre. Si vous esquivez vos œuvres cette fois-ci et si vous n'apprenez pas les choses que vous êtes venus apprendre, alors, vous reviendrez et reviendrez et reviendrez encore jusqu'à ce que vous appreniez réellement vos leçons. Ainsi donc, cette affaire de drogue est chose réellement très sérieuse et le gouvernement ne pourrait pas prendre des mesures trop sévères pour résoudre le problème de la drogue. La meilleure façon de traiter ce problème, c'est de persuader chacun en particulier de ne pas prendre de drogues. De la sorte, nous ne commettons pas de suicide spirituel et nous n'aurons pas à revenir sur cette Terre dans des conditions qui empirent régulièrement.

L'alcool

Pour les gens de notre foi, il n'est rien de plus dangereux que les boissons alcoolisées, et rien de pire que les ivrognes. L'ivresse est pour nous le plus terrible des péchés, car, lorsque le corps est imbibé d'alcool, le véhicule astral - qui est la partie la plus spirituelle de l'individu - est chassé du corps physique et devient ainsi une proie offerte aux entités qui rôdent. La vie que nous connaissons n'est pas toute la vie ; le corps physique n'en est qu'une manifestation particulière, la plus basse ; plus on boit et plus on nuit à son être dans les autres plans de l'existence. Il est bien connu que les ivrognes voient des « éléphants rosés roses » et de nombreuses choses curieuses qui ne correspondent à rien de réel. Ces formes, croyons-nous, sont celles qu'empruntent les entités malveillantes, pour pousser le corps physique à faire le mal. Tout le monde sait qu'un homme saoul n'est pas « en possession de toutes ses facultés ». Aussi n'ai-je jamais bu de spiritueux, pas même de l'eau-de-vie de grain ou du vin de riz.

La démence

« Kenji Tekeuchi », reprit mon Guide, « est... était un homme très versatile. Un grand voyageur. Pendant sa vie (il a maintenant plus de soixante-dix ans), il a parcouru le monde à la recherche de ce qu'il appelle la « Vérité ». La Vérité est en lui, mais il ne s'en doute pas. Il a erré indéfiniment. Il a étudié sans cesse différentes croyances religieuses, il a lu des livres de nombreux pays pour parvenir à la Vérité, son obsession. Finalement, on nous l'a envoyé. À force de lire tant de choses contradictoires, il a contaminé son aura. Il est fou, la plupart du temps. Il est comme une éponge humaine, qui absorbe toute la science et en digère fort peu, » « Alors, Seigneur », m'exclamai-je, « vous êtes opposé à l'étude livresque ? »

« Pas du tout, Lobsang », répondit le Lama. « Comme tous les gens qui réfléchissent, je condamne ceux qui se plongent dans les brochures, les pamphlets et les ouvrages traitant de cultes étranges, d'un prétendu occultisme. Ces gens-là s'empoisonnent l'âme, ils rendent toute évolution impossible jusqu'à ce qu'ils se soient débarrassés de tout ce faux savoir et redevenus semblables à des enfants. » « Honorable Lama », demandai-je, « comment devient-on fou ? Comment de mauvaises lectures provoquent-elles parfois des troubles mentaux ? »

« C'est une fort longue histoire », répondit le Lama. « Occupons-nous d'abord de l'essentiel. Arme-toi de patience et écoute ! Sur cette Terre, nous sommes des pantins, des pantins faits de molécules en vibration, entourées d'une charge électrique. Notre Moi Supérieur vibre à un rythme beaucoup plus élevé et sa charge électrique est beaucoup plus forte. Il existe un rapport défini entre notre rythme de vibrations et celui de notre Moi Supérieur. On peut comparer le processus de communication entre chacun de nous, sur cette Terre, et notre Moi Supérieur, loin de la Terre, à une invention récente, grâce à laquelle on envoie des ondes radio à travers les continents et les mers, ce qui permet à deux personnes habitant des pays différents de communiquer. Notre cerveau est semblable à un récepteur radio, car il reçoit les messages en « haute fréquence », les ordres et les instructions du Moi Supérieur, et les transforme en impulsions à basses fréquences qui contrôlent nos actions. Le cerveau est l'appareil électro-mécano-chimique qui nous permet de nous rendre utiles sur cette Terre. Des réactions chimiques provoquent un mauvais fonctionnement du cerveau, peut-être en bloquant partiellement un message, car il est rare, ici-bas, que nous recevions le message exact, « radiodiffusé » par le Moi Supérieur. L'Esprit n'est capable que d'une action limitée, s'il ne fait pas appel au Moi Supérieur. L'Esprit est capable d'accepter certaines responsabilités, de former certaines opinions, et d'essayer de combler le fossé entre les conditions « idéales » du Moi Supérieur et les conditions pénibles de la vie terrestre. »

« Mais les Occidentaux acceptent-ils la théorie de l'électricité cérébrale ? » questionnai-je.

« Oui », répondit mon Guide, « dans certains hôpitaux, on enregistre les ondes cérébrales d'un malade et on a découvert que certains désordres mentaux émettaient des ondes cérébrales caractéristiques. Ces ondes permettent donc de déterminer si une personne souffre, ou non, d'une maladie mentale. Il arrive souvent qu'une maladie du corps envoie certaines substances chimiques dans le cerveau, détériore son système d'ondes et provoque ainsi les symptômes de la démence. »

« Ne te bourre pas le cerveau avec tout ce que tu pourras trouver à lire sur l'occultisme, mon garçon ! » dit le moine japonais-il. « C'est une matière indigeste qui freinerait ton évolution spirituelle. J'ai étudié toutes les religions. J'ai étudié tous les cultes métaphysiques que j'ai pu trouver. Cela m'a empoisonné, faussé mon jugement, conduit à croire que j'étais un Élu. À présent, mon cerveau est déséquilibré ; parfois je perds la maîtrise de mes nerfs et j'échappe à l'action de mon Moi Supérieur. »

« Mais, Seigneur », m'écriai-je, « comment peut-on apprendre si l'on ne doit rien lire ? Quel mal peut faire le mot écrit ? »

« Mon garçon, il est permis de lire, bien sûr », répondit le moine japonais, « mais choisis tes lectures avec soin, ne lis que ce que tu es sûr de bien comprendre. Le danger n'est pas dans le mot imprimé, il est dans les pensées qui peuvent découler de ces mots. On ne devrait pas avaler n'importe quoi, le comestible avec le non-comestible, on ne devrait pas lire des choses contradictoires, ni les ouvrages qui promettent des pouvoirs occultes. Il est aisé de créer une Forme-pensée que l'on ne peut pas dominer. C'est ce que j'ai fait et la Forme peut nous être maléfique. »

Le suicide

Si quelqu'un a volontairement mis fin à sa vie sur Terre avant le jour qui lui avait été fixé, il doit retourner sur Terre aussi vite que possible afin d'accomplir le terme inachevé : exactement comme s'il était un criminel évadé et repris et qu'on lui aurait infligé une peine supplémentaire. Un suicidé arrive dans le monde astral. Il est accueilli comme une personne ordinaire, revenant légalement.
On lui accorde un délai suffisant pour se ressaisir du choc qu'il a éprouvé en quittant son corps physique de façon probablement violente et en entrant dans l'astral.

Quand il s'est suffisamment remis, il doit aller dans la Salle des Souvenirs et là, il voit tout ce qui lui est arrivé, il voit les défauts qui l'ont effectivement amené à commettre un suicide. Puis, on le laisse en proie au sentiment terrible — à l'idée terrible serait un meilleur terme — qu'il doit retourner sur Terre et y vivre le terme inachevé.

Il est probable que le suicidé est une personne de faible envergure intellectuelle ; peut-être lui manque-t-il le courage intime de retourner sur Terre et pense-t-il qu'il va tout bonnement rester dans l'astral et que personne ne peut rien y faire. Eh bien, il se trompe car il existe une loi en vertu de laquelle un suicidé doit retourner sur Terre et si l'intéressé ne veut pas le faire de son plein gré, alors on l'y force. S'il consent à retourner, alors il assiste à une réunion avec des conseillers spéciaux qui l'informent du nombre de jours ou d'années qu'il lui reste à passer sur Terre en exécution de sa « condamnation ». Il devra vivre tout ce temps sur la Terre, il devra y vivre aussi un temps égal à celui qui s'est écoulé depuis qu'il s'est suicidé et jusqu'au moment où il retournera sur Terre. Ainsi peut-être a-t-il fallu une année pour le redresser et l'amener à se décider de retourner sur Terre, eh bien donc il devra ajouter cette année à sa vie sur Terre.

Le suicidé trouve sur Terre des conditions du genre de celles qui l'ont poussé à s'ôter la vie auparavant. Alors, au moment fixé, il est mis en sommeil et il se réveille dans l'acte de la naissance.
S'il se montre récalcitrant et ne fait absolument rien pour retourner sur Terre, alors les conseillers décident pour lui des conditions qui conviendraient à son cas. S'il ne veut pas aller sur Terre librement, les conditions sont quelque peu plus dures que s'il avait agi librement. Alors, de nouveau au moment fixé, il est mis en sommeil sans pouvoir choisir quoi que ce soit en la matière, il est mis en sommeil et quand il se réveille il est de nouveau sur la Terre.

Le cas est fréquent de jeunes enfants qui meurent un ou deux mois après leur naissance ; ces enfants sont la réincarnation de personnes qui se sont suicidées plutôt que de supporter peut-être deux ou trois mois d'agonie — le cas de cancéreux incurables, inopérables. Le malade peut dans ce cas s'être suicidé deux ou trois ou peut-être six mois ou un an avant ce qui eût été le moment de sa mort naturelle. Mais ce suicidé doit quand même revenir sur Terre et y accomplir tout le terme qu'il a tenté d'esquiver.

On pense parfois que la douleur est chose inutile, que la souffrance est inutile. On pense parfois qu'il est bon de tuer une personne qui est incurable ; mais les gens qui préconisent cette ligne de conduite savent-ils réellement ce que le patient essaye d'apprendre ? Sa souffrance, la vraie nature de sa maladie, peuvent parfois être quelque chose à propos de quoi le malade désirait apprendre tel ou tel détail.

C'est donc vraiment mal de commettre un suicide. Ceux qui le font retardent tout simplement le jour où ils pourront légitimement se libérer de la Terre ; ils doivent revenir tels des condamnés évadés et qui ont été repris ; ils ne font de tort à personne sauf à eux-mêmes. Et c'est à soi-même qu'on pense toujours, n'est-ce pas vrai ? C'est là une des choses qu'il faut surmonter également.

Le message de rampa

Le troisième œil

Le jour mourut et ce fut la naissance du soir. Je me rendis dans la petite chambre d'où je ne devais pas sortir. Des bottes de feutre souple glissèrent doucement sur les dalles du corridor et trois lamas de haut rang entrèrent dans la pièce. Ils posèrent une compresse d'herbes sur mon front, qu'ils maintinrent en place par un bandage serré. Ils ne devaient revenir que plus tard dans la soirée. Le Lama Mingyar Dondup était l'un d'entre eux. La compresse fut enlevée et mon front nettoyé et essuyé. Un lama taillé en hercule s'assit derrière moi et me prit la tête entre ses genoux. Le deuxième ouvrit une boîte d'où il sortit un instrument d'acier brillant. Cet instrument ressemblait à une alêne, si ce n'est que son évidement au lieu d'être rond était en forme d'U et que sa pointe était finement dentelée. Après l'avoir examiné, le lama le stérilisa à la flamme d'une lampe.

— L'opération va être très douloureuse, me dit mon Guide en me prenant les mains et il est indispensable que tu aies toute ta connaissance. Ce ne sera pas long. Efforce-toi par conséquent de rester aussi calme que possible.

J'avais sous les yeux un véritable assortiment d'instruments et une collection de lotions d'herbes. « Eh bien, Lobsang, mon garçon, pensai-je, ils vont te régler ton compte, d'une façon ou d'une autre... Tu n'y peux rien, si ce n'est de rester tranquille ».

Le lama qui tenait l'alêne jeta un coup d'oeil aux autres :

— Prêts ? Allons-y, le soleil vient juste de se coucher.

Il appliqua la pointe dentelée sur le milieu de mon front et fit tourner le manche. Une minute, j'eus l'impression d'être piqué par des épines. Le temps me parut s'arrêter. La pointe perça ma peau et pénétra dans ma chair sans me faire autrement souffrir, mais quand elle heurta l'os, il y eut une légère secousse. Le moine accentua sa pression, tout en remuant légèrement l'instrument pour que les petites dents puissent ronger l'os frontal. La souffrance n'était pas aiguë : rien qu'une simple pression accompagnée d'une douleur sourde. Je ne fis pas un mouvement car le Lama Mingyar Dondup me regardait : j'aurais préféré rendre l'âme plutôt que de bouger ou de crier. Il avait confiance en moi comme j'avais confiance en lui, et je savais qu'il ne pouvait qu'avoir raison dans tout ce qu'il faisait ou disait. Il surveillait l'opération de très près ; de légères contractions aux plis des lèvres trahissaient la tension de son esprit. Tout à coup, il y eut un craquement léger : la pointe avait pénétré dans l'os. Immédiatement le lama-chirurgien qui était sur le qui-vive cessa d'appuyer. Il garda solidement en main la poignée tandis que mon Guide lui passait un éclat de bois très dur, d'une propreté parfaite, traité au feu et aux herbes pour lui donner la dureté de l'acier. Il inséra cet éclat dans le U de l'alêne et le fit glisser jusqu'à ce qu'il arrive en face du trou pratiqué dans mon front. Puis, il se poussa légèrement de côté pour que mon Guide puisse se placer en face de moi ; sur un signe de lui, il fit avancer, avec des précautions infinies, le morceau de bois de plus en plus profondément dans ma tête. Soudain, j'eus la curieuse sensation qu'on me piquait, qu'on me chatouillait l'arête du nez. Cette sensation disparut et je devins conscient de certaines odeurs légères que je ne pus identifier. Ces odeurs disparurent à leur tour, et j'eus l'impression de pousser un voile élastique ou d'être poussé contre lui. Brusquement, je fus aveuglé par un éclair.

— Arrêtez ! ordonna le Lama Mingyar Dondup. Un instant la douleur fut intense, elle me brûlait comme une flamme blanche. La flamme diminua d'intensité, mourut et fut remplacée par des volutes colorées, et des globes de fumée incandescente. L'instrument de métal fut délicatement retiré. L'éclat de bois devait rester en place pendant deux ou trois semaines, que j'allais passer dans cette petite pièce plongée dans une obscurité presque totale. Personne ne serait admis à me voir, à l'exception des trois lamas qui, jour après jour, continueraient à m'instruire. Tant que le bois n'aurait pas été enlevé, on ne me donnerait en fait de nourriture et de boisson que juste ce qu'il fallait pour me maintenir en vie.

— Tu es maintenant des nôtres, Lobsang, me dit mon Guide, au moment où on m'entourait la tête d'un bandeau pour maintenir l'éclat de bois. Jusqu'à la fin de ta vie, tu verras les gens tels qu'ils sont et non plus comme ils font semblant d'être. C'était une expérience curieuse que de voir ces trois lamas baigner dans une flamme dorée. Plus tard seulement, je compris qu'ils devaient cette aura dorée à la pureté de leurs vies, et qu'il fallait s'attendre à ce que celle de la plupart des gens ait un tout autre aspect.

Quand ce nouveau sens se fut développé sous l'habile direction des lamas, je découvris l'existence d'autres émanations lumineuses qui ont leur source dans le centre de l'aura. Par la suite, je devins capable de diagnostiquer l'état de santé de quelqu'un d'après la couleur et l'intensité de son aura. De même la façon dont les couleurs s'altéraient me permettait de savoir si l'on me disait la vérité ou si l'on me mentait. Mais ma clairvoyance n'eut pas le corps humain pour seul objet. On me donna un cristal que je possède encore et avec lequel je m'exerçais fréquemment. Il n'y a rien de magique dans ces boules de cristal. Ce ne sont que des instruments. Un microscope ou un télescope permettent, par le jeu de certaines lois naturelles, de voir des objets qui normalement sont invisibles. Il en va de même pour les boules de cristal. Elles servent de foyer au Troisième Œil avec lequel il est possible de pénétrer dans le subconscient des êtres et de se souvenir des faits qu'on y glane. Tous les types de cristal ne conviennent pas à tout le monde. Certains obtiennent de meilleurs résultats avec le cristal de roche, d'autres préfèrent une boule de verre. D'autres encore utilisent un bol d'eau ou un simple disque noir. Mais quelle que soit la technique employée, le principe reste le même.

Pendant la première semaine qui suivit l'opération, la chambre fut maintenue dans une obscurité presque complète. À partir du huitième jour, on laissa entrer une très faible lumière, qui augmenta progressivement. Le dix-septième jour, la lumière était normale et les trois lamas arrivèrent pour enlever l'éclat de bois. Ce fut très simple. La veille, mon front avait été badigeonné avec une lotion à base d'herbes. Comme le soir de l'opération, un lama me prit la tête entre ses jambes. Avec un de ses instruments, le lama qui m'avait opéré saisit l'extrémité de l'éclat. Une violente secousse et tout était terminé, le bois était retiré de ma tête. Le Lama Mingyar Dondup appliqua alors une compresse d'herbes sur le minuscule trou qui me restait au front et me montra l'éclat qui était devenu noir comme de l'ébène. Le lama-chirurgien se tourna ensuite vers un petit brasero où il le fit brûler avec différentes sortes d'encens. La fumée du bois mêlée à celle de l'encens monta vers le plafond : la première phase de mon initiation était terminée. Cette nuit-là, un tourbillon de pensées se pressait dans ma tête quand je m'endormis : comment verrais-je Tzu maintenant que ma vision des êtres n'était plus la même ? Et mon père, et ma mère, quelle serait leur apparence ? Autant de questions qui devaient provisoirement rester sans réponses.

Les lamas revinrent le lendemain matin et procédèrent à un examen très approfondi de mon front. Ils décidèrent que je pouvais retourner auprès de mes camarades, mais que je passerais la moitié de mon temps avec le Lama Mingyar Dondup qui allait intensifier mon instruction à l'aide de certaines méthodes. L'autre moitié serait consacrée aux classes et aux offices, non pas tant pour leur valeur éducative mais pour me donner une conception équilibrée des choses. Un peu plus tard, l'hypnotisme serait également utilisé pour m'instruire. Mais sur le moment, je ne pensais qu'à manger ! J'avais été à la portion congrue pendant dix-huit jours et je comptais bien me rattraper. Je quittai donc les lamas en toute hâte, avec cette seule pensée en tête. Mais dans le corridor, j'aperçus une silhouette enveloppée d'une fumée bleue, parsemée de taches d'un rouge violent. Je poussai un hurlement de terreur et rentrai précipitamment dans la chambre. Les lamas me regardèrent avec étonnement ; j'étais plus mort que vif.

— Un homme est en train de brûler dans le corridor, dis-je.

Le Lama Mingyar Dondup sortit en trombe. Quand il revint, il souriait.

— Lobsang, me dit-il, ce n'est qu'un balayeur qui s'est emporté. Son aura est comme une fumée bleue parce qu'il n'est pas évolué. Les taches rouges, ce sont ses pensées coléreuses. Tu peux repartir sans crainte à la recherche de cette nourriture dont tu as tellement envie.

Ce fut une expérience fascinante que de revoir les garçons que je croyais connaître si bien alors que je ne les connaissais pas du tout. Je n'avais qu'à les regarder pour lire leurs véritables pensées, l'affection authentique, la jalousie ou l'indifférence que je leur inspirais.

Il ne suffisait pas de voir les couleurs pour tout savoir ; il fallait aussi apprendre à les interpréter.

Pour cela, mon Guide et moi nous nous installions dans un endroit tranquille d'où nous pouvions observer les gens qui entraient par les portes principales.

— Lobsang, me disait le Lama Mingyar Dondup, regarde l'homme qui arrive... Vois-tu le fil de couleur qui vibre au-dessus de son cœur ? Cette couleur et cette vibration sont les signes d'une affection pulmonaire.

Ou bien à propos d'un marchand :

— Regarde ces bandes qui bougent et ces taches qui clignotent... Notre Frère Homme-d'affaires est en train de penser qu'il peut rouler ces imbéciles de moines, il se souvient qu'il y est déjà arrivé. Pour de l'argent, les hommes ne reculeraient devant aucune petitesse !

Ou encore :

— Examine ce vieux moine, Lobsang. Voici un saint dans toute l'acception du terme, mais il prend tout ce que disent nos Écritures au pied de la lettre. As-tu remarqué combien le jaune de son aura est décoloré ? C'est qu'il n'est pas suffisamment évolué pour raisonner par lui-même.

Et ainsi de suite, jour après jour. Mais c'est surtout dans nos rapports avec les malades, malades du corps ou malades de l'esprit, que le pouvoir donné par le Troisième Œil nous était utile.
— Plus tard, me dit un soir le Lama, nous t'apprendrons à fermer le Troisième Œil à volonté, car il serait intolérable d'avoir toujours devant les yeux le triste spectacle des imperfections humaines. Mais, pour le moment, sers-t'en constamment, comme tu te sers de tes yeux physiques. Nous te montrerons ensuite comment l'ouvrir et le fermer aussi facilement que les autres.

Il y a bien longtemps, assurent nos légendes, hommes et femmes pouvaient utiliser le Troisième Œil. C'était l'époque où les dieux venaient sur la terre et se mêlaient aux humains. Les hommes se voyant déjà leurs successeurs, essayèrent de les tuer, sans penser que ce que l'homme pouvait voir, les dieux le voyaient encore mieux. En punition, le Troisième Œil fut fermé. Depuis, au cours des siècles, une minorité a reçu à sa naissance le don de clairvoyance. Ceux qui l'avaient naturellement ont pu avoir son pouvoir multiplié par mille, grâce à un traitement approprié, comme celui qui m'avait été appliqué. Il va de soi qu'un talent aussi particulier doit être traité avec précaution et respect.

Le Père Abbé me convoqua un jour. — Mon fils, me dit-il, tu possèdes maintenant un pouvoir qui est refusé au plus grand nombre.

Ne t'en sers que pour le bien, jamais à des fins égoïstes. Quand tu seras dans les pays étrangers, des gens exigeront de toi que tu te conduises comme un illusionniste dans une foire ; ils te diront : Prouve-nous ceci, prouve-nous cela. Mais je te le dis, mon fils, il ne faudra pas leur obéir. Ce talent t'est donné pour aider ton prochain, et non pour t'enrichir. Il te sera beaucoup révélé par la Clairvoyance mais quoi que tu puisses apprendre, tu ne devras en faire part à personne, si tes paroles peuvent provoquer la souffrance de ton prochain ou changer le Chemin de sa Vie. Car l'homme, mon fils, doit choisir son propre Chemin. Dis-lui ce que tu veux, il n'en suivra pas moins sa route. Aide ceux qui sont malades, et ceux qui sont malheureux, mais ne dis rien qui puisse changer le Chemin d'un homme.

L'aura

L'aura présente les couleurs du sur-moi, elle indique si une personne est spirituelle ou charnelle, si elle est en bonne santé ou malade. Tout se reflète dans l'aura qui est le miroir du sur-moi, ou de l'âme.

Dans cette aura, nous pouvons voir la maladie, la santé, la faillite ou le succès, l'amour et la haine. Sans doute est-ce heureux que, de nos jours, peu de gens aient le pouvoir de distinguer les auras car, à notre époque, il est hélas trop courant de chercher à tirer avantage des autres et l'aura trahit toutes les pensées, bonnes ou mauvaises, en reflétant les couleurs et les vibrations du sur-moi. Il est de fait que, lorsqu'une personne est atteinte d'une maladie mortelle, son aura commence à se ternir et, dans certains cas, elle disparaît avant même que la personne meure. D'autre part, en cas de mort violente, alors que la victime était en bonne santé, l'aura s'attarde après la mort clinique.

Il serait bon ici de faire quelques observations sur la mort, parce que cette suppression de la vie ne ressemble en rien à un acte brutal, comme une coupure de courant. La mort n'est jamais rapide. Quelle que soit sa cause, même en cas de décapitation, la mort ne survient pas immédiatement. Le cerveau, comme nous l'avons vu, est une pile qui engendre un courant électrique. Le sang fournit les produits chimiques, l'humidité et les traces métalliques qui s'emmagasinent dans les tissus cervicaux. Ainsi, le cerveau peut continuer de fonctionner pendant trois à cinq minutes après la mort clinique !

L'aura est une chose beaucoup plus subtile que l'éthérique relativement grossier. L'aura est en fait à l'éthérique ce que ce dernier est au corps matériel. L'éthérique suit le corps et le recouvre entièrement mais l'aura s'en écarte pour former une espèce de coquille ovoïde. Elle peut atteindre une hauteur de deux mètres cinquante et même plus, et une largeur de plus d'un mètre au centre.
Elle s'affine ensuite si bien que sa partie la plus étroite se trouve aux pieds. L'aura est formée par les radiations colorées partant des diverses parties du corps. L'adage chinois veut que « un dessin vaille plus de mille mots », aussi, pour éviter d'écrire ces mille mots, nous vous présentons le croquis d'une personne, de profil, autour de laquelle nous indiquons les lignes de force de l'aura et sa forme générale.

Nous devons souligner encore une fois que l'aura existe vraiment, même si vous ne pouvez la voir, pas plus que vous ne voyez l'air que vous respirez ; de même je doute fort qu'un poisson puisse voir la mer dans laquelle il nage ! L'aura est une force vitale réelle. Elle existe, bien que les profanes ne puissent la voir. Pour y parvenir, vous devez vous entraîner, travailler et, avec un peu de foi, si l'on vous aide, vous devriez pouvoir la distinguer. Le plus difficile est justement d'avoir cette foi.

Comme nous l'avons dit, l'aura est multicolore mais nous devons faire observer que, lorsque nous parlons de « couleurs », nous faisons simplement allusion à une certaine partie du spectre solaire. Autrement dit, au lieu d'employer le mot « couleur » nous pourrions citer la fréquence de cette radiation que nous appelons « bleu » ou « rouge ». Le rouge est une des couleurs les plus faciles à voir. Le bleu est plus subtil. Il y a des personnes qui ne peuvent voir le bleu, d'autres à qui le rouge échappe. Si vous êtes en présence d'une personne qui peut voir l'aura, gardez-vous bien de dire un mensonge car vous vous trahiriez ! Normalement, chaque être possède un « halo » bleuâtre ou jaunâtre. En cas de mensonge, des radiations vert-jaune traversent le halo. C'est une couleur assez difficile à décrire mais, une fois qu'on l'a vue, on ne peut l'oublier. Ainsi, proférer un mensonge équivaut à se trahir aussitôt, par ces éclats vert-jaune qui jaillissent au sommet de l'aura.

L'aura monte jusqu'aux yeux et ensuite il y a ce que l'on appelle le halo proprement dit, ou nimbe, d'une vive couleur jaune ou bleue. Puis, tout au sommet, jaillit une espèce de fontaine de lumière que l'on appelle en Orient la Fleur de Lotus. C'est un véritable arc-en-ciel et, pour peu que l'on ait de l'imagination, on croit voir s'épanouir le lotus à sept pétales.

Plus la spiritualité d'un être est grande, plus le halo est jaune safran. Si une personne a de mauvaises pensées, cette partie de l'aura virera au brun terne et sera encadrée de cette couleur vert-jaune bilieuse révélant le mensonge.

Nous sommes persuadés que beaucoup de gens voient les auras sans le savoir. Il est courant de dire que telle couleur vous va, que vous ne pouvez pas porter telle autre ; instinctivement, vous pensez que cette couleur-là jure avec votre aura. Il vous est certainement arrivé de trouver une amie mal habillée, avec des couleurs qui vous choquent. Vous ne « voyez » peut-être pas son aura mais vous sentez que les couleurs lui sont néfastes. Ainsi, de nombreuses personnes sentent l'aura, la devinent, mais comme, depuis leur enfance, on les a mises en garde contre le surnaturel, elles refusent de croire à cette vision. Il est également prouvé que l'on peut influer sur sa santé en portant des vêtements de telle ou telle couleur. Si vous en portez une qui jure avec votre aura, vous serez mal à l'aise, de mauvaise humeur, jusqu'à ce que vous vous changiez. Il en est de même pour le décor de votre maison et nul n'ignore plus que le vert est apaisant, le rouge irritant. Les couleurs ne sont après tout que des vibrations. Tout comme la vibration que nous appelons « son » peut devenir discordante ou harmonieuse, de même les vibrations muettes que nous appelons couleurs peuvent provoquer une cacophonie spirituelle.

Chaque note de musique est un mélange de vibrations harmoniques compatibles avec leurs voisines. Quand elles ne le sont pas, le son est « faux », aigre et désagréable à l'oreille.
Les couleurs sont aussi des vibrations, sur un niveau légèrement différent du « spectre de perception humaine ». On peut posséder des couleurs pures, plaisantes dont l'influence est ennoblissante, ou des couleurs qui se heurtent, qui agacent les nerfs. Dans l'aura humaine, il existe un nombre incalculable de couleurs et de combinaisons de couleurs. Certaines dépassent la portée de la vision de l'observateur non entraîné ; ainsi, nous n'avons pas de noms pour elles.

Nous avons déjà parlé du sifflet à ultrasons qui résonne sur une longueur d'ondes, ou de vibrations, imperceptibles pour l'oreille humaine, mais que le chien peut entendre. D'autre part, l'homme entend des sons graves qui sont inaudibles pour les chiens. Supposons que nous haussions la portée de perception de l'oreille humaine ; nous entendrons alors les ultra-sons du sifflet, comme notre chien. De même nous pouvons hausser notre perception visuelle pour voir l'aura. Mais si nous ne procédons pas avec la plus grande prudence, nous perdrons la faculté de voir le noir ou les couleurs très sombres.

Il est impossible de donner la liste de ces innombrables couleurs et nous nous attacherons seulement aux principales, aux plus fortes. Les couleurs fondamentales changent selon les progrès que fait la personne dont on contemple l'aura. Si sa spiritualité s'améliore, les couleurs aussi. Si on a le malheur de régresser, alors les couleurs s'altèrent ou changent de ton. Les couleurs fondamentales, que nous allons étudier, indiquent le « fond » de la personne. Les teintes pastel indiquent les pensées et les intentions, ainsi que le degré de spiritualité. L'aura tourbillonne et danse comme un arc-en-ciel particulièrement complexe. Les couleurs tournent autour du corps en spirales concentriques, et descendent aussi de la tête aux pieds. Mais ces couleurs sont beaucoup plus nombreuses que celles de l'arc-en-ciel qui n'est qu'une réfraction de cristaux, alors que l'aura est la vie même.

Voici quelques notes concernant certaines couleurs, peu nombreuses car il ne conviendrait pas d'aborder les autres tant que vous n'aurez pu voir les principales !

Le Rouge
 

Un bon rouge bien clair indique la puissance dirigée vers le bien. Les bons généraux, les bons meneurs d'hommes ont beaucoup de rouge clair dans leur aura. On trouve une teinte rouge clair bordée de jaune clair chez les « croisés », ceux qui s'efforcent toujours d'aider leur prochain. Ne confondez surtout pas cette personne avec celle qui se « mêle de tout », son aura sera d'un rouge virant au brun. Des bandes ou des radiations rouge clair émanant d'un organe indiquent que cet organe est en excellente santé. Certains grands hommes d'Etat ont du rouge clair dans leur aura, mais hélas, dans trop de cas, ce rouge est contaminé par des couleurs débilitantes. Un vilain rouge, trop foncé, ou terne, indique le mauvais caractère, la méchanceté. Le sujet est irritable, félon, cherche à profiter des autres. Les rouges ternes révèlent invariablement l'excitation nerveuse. Les assassins ont souvent ce rouge terne, dégradé, dans leur aura. Plus le rouge est pâle (pâle, non pas plus clair) plus la personne est nerveuse et instable, trop active, ne tenant pas en place. Les teintes rouges autour des organes indiquent leur état. Un rouge sombre, tirant sur le brun, palpitant au-dessus d'un organe, indique la présence d'un cancer et il est même possible de « prévoir » un cancer sur le point de se déclarer ! L'aura révèle les maladies qui affecteront le corps plus tard si des mesures curatives ne sont pas prises. Il est certain que, d'ici à quelques années, on aura de plus en plus recours à la « thérapeutique de l'aura ».

Un rouge marbré et vibrant situé près des joues indique un abcès ou une carie dentaire ; accompagné d'un brun palpitant régulièrement dans le nimbus, il révèle que la personne a peur d'aller chez le dentiste. L'écarlate est généralement « porté » par ceux qui sont trop sûrs d'eux-mêmes, qui ne pensent qu'à eux. C'est la teinte du faux orgueil. Mais l'écarlate se distingue aussi très nettement autour des hanches des dames de petite vertu, dont l'amour est le métier. Ainsi, l'égocentrique et la prostituée ont les mêmes couleurs. À ce sujet, qu'il me soit permis une digression : il est curieux de constater que ces tournures de phrases communes, une « humeur noire », « une peur bleue », « se fâcher tout rouge », « jaunir de jalousie », etc., indique fort précisément l'aura de la personne souffrant de ces humeurs ! Les peuples qui ont imaginé ces adages voyaient manifestement l'aura, consciemment ou non.

Pour en revenir au groupe des « rouges », le rosé (une teinte corail) indique l'immaturité. Les adolescents ont une aura plus rosé que rouge. Chez l'adulte, cette couleur révèle l'infantilisme ou l'insécurité.

Toutes les personnes qui ont du rouge à l'extrémité du sternum sont malades des nerfs. Elles devront apprendre à contrôler leurs activités et à se comporter plus calmement si elles veulent vivre jusqu'à un âge avancé.

Orangé

L'orangé est une variante du rouge mais nous lui accorderons une classification particulière car certaines religions d'Orient considèrent que l'orangé est la couleur du soleil et lui rendent hommage, C'est une bonne couleur, et ceux qui ont une belle teinte orangée dans leur aura sont fondamentalement bons, ils s'efforcent toujours de venir en aide aux plus malheureux qu'eux. Le jaune-orangé est excellent car il dénote la maîtrise de soi et bien d'autres vertus.

L'orangé brun appartient à l'être paresseux qui se « moque de tout ». Cette teinte révèle également des reins malades. Si elle se situe au-dessus des reins et comporte des traces de gris, elle indique la présence de calculs.

Un orangé teinté de vert est signe de tempérament coléreux, chicanier, et quand vous aurez progressé, au point de distinguer les teintes dans les teintes et toutes les nuances, alors vous aurez la sagesse d'éviter de discuter avec ceux qui possèdent du vert dans l'orangé parce qu'ils manquent d'imagination, pour eux tout est noir ou blanc, ils manquent de subtilité et ne savent distinguer les nuances d'opinion de savoir de couleur. La personne affligée d'un orangé verdâtre discute interminablement pour le plaisir de discuter, sans même se soucier de la valeur de ses arguments.

Jaune

Un beau jaune doré appartient aux êtres de très haute spiritualité. Tous les grands saints ont des halos dorés. Plus grande est la spiritualité, plus éclatant le jaune doré. Une personne qui possède dans son aura un jaune vif est parfaitement honnête, parfaitement franche et on peut avoir confiance en elle. Mais un vilain jaune indique la couardise, . Un jaune rougeâtre n'est pas du tout favorable parce qu'il indique la timidité physique et morale et la faiblesse de l'esprit. Ceux-là ne savent ce qu'ils veulent, ils changeront de religion et d'opinion, cherchant toujours ailleurs. Ils n'ont aucune persévérance.

La personne qui possède dans son aura une teinte jaune-rouge ou brun-rouge passera sa vie à courir après le sexe opposé... en vain ! Il est curieux de constater que ceux qui ont du jaune-rouge dans leur aura et aussi les cheveux roux sont généralement irritables et extrêmement susceptibles.

Quand le jaune est fortement teinté de rouge, la personne souffre d'un grand complexe d'infériorité. Plus le rouge domine, plus la personne en souffre. Un jaune brunâtre révèle des pensées très impures et une regrettable faiblesse d'esprit. Les ivrognes, les clochards, les ratés possèdent dans leur aura cette couleur rouge-brun-jaune et, s'ils sont particulièrement mauvais, elle est constellée d'une très vilaine couleur verdâtre. Ceux-là peuvent rarement être sauvés de leur propre folie.

Lorsque le jaune est strié de brun et que ce brun prédomine, c'est un signe de maladie mentale. La personne qui a une personnalité double (au sens psychiatrique) a souvent la moitié de son aura d'un jaune bleuâtre et l'autre jaune brunâtre ou verdâtre. C'est un mélange de couleurs affreusement déplaisant.

Il faut aspirer à obtenir le beau jaune doré dont nous avons parlé plus haut. Il sera obtenu si l'on s'efforce de rester pur, en pensée et en intention. Chacun de nous doit passer par le jaune éclatant avant d'espérer progresser sur le chemin de notre évolution.

Vert

Le vert est la couleur de la guérison, de l'enseignement, de la croissance physique. Les grands médecins et chirurgiens ont beaucoup de vert dans leur aura mais aussi du rouge et, chose curieuse, ces couleurs se mêlent harmonieusement, sans la moindre dissonance. Sur une étoffe, le rouge et le vert choquent l'œil mais, dans une aura, ils plaisent. Le vert, accompagné d'un beau rouge, révèle l'excellent chirurgien, l'homme compétent. Le vert seul, sans trace de rouge, se trouve chez les médecins, ou les infirmières éprises de leur métier. Le vert accompagné d'un beau bleu indique la réussite dans l'enseignement. Certains grands professeurs ont du vert dans leur aura avec des stries d'un bleu électrique et l'on distingue souvent entre les rayures de fines lignes de jaune d'or, indiquant que le professeur est tout dévoué à ses élèves et possède la haute spiritualité indispensable à sa vocation.

Tous ceux qui s'occupent de la santé des hommes et des animaux ont beaucoup de vert dans leur aura. Ce ne sont pas toujours de grands patrons mais ils aiment leur profession et l'accomplissent toujours bien. Cependant, le vert n'est pas une couleur dominante et elle est toujours accompagnée d'une autre. C'est une bonne couleur et elle indique que celui qui a beaucoup de vert dans son aura est un être compatissant, fondamentalement bon. Mais si le vert tourne au jaune, alors on ne peut avoir confiance en cette personne et plus le jaune domine, plus il faut se méfier. Les escrocs ont une aura d'un vert jaune déplaisant. D'autre part, si le vert tourne au bleu, généralement un joli bleu ciel ou un beau bleu électrique, alors cette personne est parfaitement honnête.

Bleu

On considère souvent cette couleur comme celle du monde spirituel. Elle indique aussi les facultés intellectuelles mais naturellement, pour être favorable, elle doit être de la nuance voulue. L'éthérique est bleuâtre, comme la fumée d'un feu de bois. Plus ce bleu est lumineux, plus la personne est vigoureuse. Le bleu pâle appartient aux êtres timorés, indécis, velléitaires. Le bleu sombre est celui de la personne qui progresse, qui fait des efforts. Si le bleu devient plus sombre encore, cela révèle la personne qui prend ses devoirs à cœur, et qui en tire satisfaction. Ces bleus sombres se constatent souvent chez les missionnaires qui ont la vocation. On peut toujours juger une personne par la clarté du jaune et l'obscurité du bleu.

Indigo et violet

Il est difficile de distinguer ces deux couleurs l'une de l'autre, aussi ne leur consacrerons-nous qu'un seul et même paragraphe. Les personnes qui ont de l'indigo dans leur aura ont de profondes convictions religieuses, parfaitement sincères. Certains feignent de professer la religion, d'autres ne font qu'en parler et, tant que l'on n'aura pas vu leur aura, on ne pourra juger de leur sincérité ; l'indigo en apporte la preuve formelle. Si une teinte rosée se mêle à l'indigo, la personne a mauvais caractère ; ce rosé est dégradant et prive l'aura de sa pureté. Incidemment, les personnes dont l'aura possède de l'indigo ou du violet souffrent de maladies de cœur et d'estomac. Elles ne devraient jamais manger de fritures ni de graisses.

Gris

Le gris est un modificateur des couleurs de l'aura. Il ne signifie rien en soi, à moins que la personne soit très peu évoluée. Le gris envahissant une couleur indique la faiblesse de caractère et de santé. S'il y a des bandes grises au-dessus d'un organe, cet organe va bientôt tomber malade, et il est urgent de consulter un médecin. La personne qui souffre de migraines aura une espèce de nuage gris dans le halo, et, quelle que soit la couleur de ce halo, des bandes grises le traverseront en vibrant au rythme des élancements du mal de tête.

Lecture d'une aura

« Eh bien, mon garçon », commença-t-il d'une grosse voix profonde, semblable au grondement du tonnerre dans les montagnes lointaines, « j'ai beaucoup entendu parler de toi. Ton illustre Guide, le Lama Mingyar Dondup, affirme que tu es un prodige, que tes facultés paranormales sont formidables. C'est ce que nous allons voir. »

J'étais assis devant lui et je tremblais.

« Tu me vois ? Et que vois-tu ? » demanda-t-il.

Tremblant de plus en plus, je lui dis la première chose qui me traversait l'esprit :

« Je vois un homme si grand et si fort, vénérable Lama-médecin, qu'en arrivant ici je l'ai pris pour une montagne. »

Son rire bruyant provoqua un tel déplacement d'air que je craignis que ma robe ne s'envolât.

« Regarde-moi, mon garçon, regarde mon aura et dis-moi ce que tu vois ! » ordonna-t-il. « Et ce que tu en conclus. »

Je le regardai, mais non pas fixement, car cela risque d'affaiblir l'aura d'une silhouette habillée. Je regardais plutôt dans sa direction.

« Seigneur », lui dis-je, « je vois d'abord le contour physique de votre corps, vaguement, tel qu'il serait sans vêtements. Puis, tout près de vous, je distingue une faible lumière bleuâtre, qui a la couleur de la fumée du bois vert. Elle m'apprend que vous avez travaillé trop dur, que vous connaissez de longues nuits d'insomnie, depuis quelque temps, et que votre énergie éthérique est basse. »
Il me dévisagea avec des yeux écarquillés et hocha la tête d'un air satisfait. « Continue ! »

« Seigneur, votre aura s'étend à environ trois mètres de vous, de chaque côté. Les couleurs se superposent à la fois verticalement et horizontalement. Je vois le jaune qui indique la haute spiritualité. Pour l'instant, vous vous étonnez qu'un enfant de mon âge puisse vous dire tant de choses et vous songez que mon Guide, le Lama Mingyar Dondup, n'est pas tout à fait ignorant, après tout. Vous pensez qu'il vous faudra vous excuser auprès de lui pour avoir exprimé des doutes sur mes capacités. » Un grand éclat de rire m'interrompit. « Tu as raison, mon garçon, tu as raison ! » s'écria le Lama avec ravissement. « Continue ! »

« Seigneur ! » (Tout cela n'était pour moi qu'un jeu d'enfant !) « Vous avez eu récemment un accident et vous avez reçu un coup au foie. Cela vous fait mal quand vous riez trop fort et vous envisagez de prendre de l'herbe de tatura et de vous faire masser en profondeur quand vous serez sous son effet anesthésiant. Vous songez que c'est la volonté du Destin si, parmi plus de six mille espèces de plantes, il y a justement pénurie de tatura. »

Il avait cessé de rire et me regardait avec un respect non déguisé. J'ajoutai :

« Votre aura indique de surcroît, Seigneur, que vous serez bientôt le principal abbé-médecin du Tibet. » II me considéra avec une certaine appréhension. « Mon garçon », me dit-il, « tu jouis d'un grand pouvoir... tu iras loin. Mais n'en abuse jamais, jamais. Ça peut être dangereux. À présent, discutons en égaux de cette question de l'aura. Mais parlons-en tout en buvant du thé. »
« Qu'est-ce qui provoque l'aura, Seigneur ? » demandai-je. « Ainsi que te l'a dit ton respectable Guide, le Lama Mingyar Dondup », me répondit le Lama, « le cerveau reçoit des messages du Moi Supérieur. Des courants électriques prennent naissance dans le cerveau. Toute la Vie n'est qu'électricité. L'aura est une de ses manifestations. Autour de la tête, se trouve, comme tu le sais fort bien, un halo, une auréole. Les peintures anciennes montrent toujours un Saint ou un Dieu avec ce « Bol d'Or » derrière la nuque. »

« Pourquoi si peu de gens voient-ils l'aura et l'auréole, Seigneur ? »

« Certaines gens nient l'existence de l'aura parce qu'eux ne peuvent pas la voir. Ils oublient qu'ils ne peuvent pas non plus voir l'air, et pourtant, sans air, ils ne subsisteraient pas longtemps ! Quelques personnes — elles sont très rares — distinguent l'aura. D'autres pas. Certains individus peuvent entendre des fréquences plus hautes ou plus basses qui échappent à d'autres. Cela n'a aucun rapport avec le degré de spiritualité de l'observateur, pas plus que savoir marcher sur des échasses ne dénote chez quelqu'un des qualités morales. » II me sourit et ajouta : « Autrefois, je marchais sur des échasses presque aussi bien que toi. À présent, ma corpulence me l'interdit. »

La corde d'argent

Le cerveau n'est pas autre chose qu'un récepteur écoutant les messages du sur-moi, ainsi qu'un émetteur capable à son tour de transmettre au sur-moi des messages, tels que des leçons apprises. Ces messages sont émis au moyen de la « corde d'argent », une masse de molécules à haute fréquence qui vibrent et gravitent à grande vélocité pour mettre en contact le corps humain et le sur-moi. Le corps vivant sur terre est en quelque sorte un véhicule téléguidé. Le conducteur est le sur-moi. Nous sommes semblables à ces petites voitures qu'un enfant fait avancer, reculer et tourner en pressant sur un bouton, au bout d'un fil, car le sur-moi, qui ne peut pas descendre sur terre, y envoie son corps. Tout ce que nous vivons, tout ce que nous faisons ou pensons, tout ce que nous apprenons est envoyé là-haut pour être emmagasine emmagasiné dans la mémoire du sur-moi.

Les êtres très intelligents qui sont « inspirés » reçoivent souvent un message direct — consciemment — du sur-moi, au moyen de la corde d'argent. Léonard de Vinci était un de ceux qui restèrent le plus constamment en contact avec le sur-moi, aussi fut-il un génie, dans tout ce qu'il entreprit. Les grands artistes, les grands musiciens communiquent avec leur sur-moi et composent ensuite par « inspiration » de la musique ou des tableaux qui leur ont été plus ou moins dictés par les Puissances qui nous gouvernent.

Cette corde d'argent nous relie à notre sur-moi comme le cordon ombilical relie le bébé à sa mère. Ce cordon est extrêmement complexe mais à côté de la corde d'argent, ce n'est qu'un bout de ficelle. Cette corde est une masse de molécules gravitant sur de très hautes fréquences fort variées ; elle est intangible et ses molécules sont trop espacées pour que l'œil humain puisse les distinguer. Beaucoup d'animaux les voient, parce que les animaux sont sur une autre longueur d'ondes et entendent ce que l'homme ne peut percevoir. Chacun sait que le chien peut être rappelé grâce à un sifflet à ultra-sons que son maître n'entend pas. De même, les bêtes peuvent voir la corde d'argent et l'aura, parce qu'elles vibrent sur une fréquence perceptible à la vue des animaux. Avec de l'entraînement, il serait facile pour un homme d'élargir sa bande de réceptivité, tout comme un être faible peut, à force d'exercices, parvenir à soulever un poids dépassant ses capacités physiques normales.

La corde d'argent est une masse de molécules, de vibrations assez semblables au faisceau d'ondes qui, rebondissant sur la surface de notre satellite, a permis aux savants de mesurer la distance de la terre à la lune. Par cette même méthode, le sur-moi communique avec le corps sur la terre.

Rien de ce que nous faisons n'est ignoré du sur-moi. Les êtres s'efforcent de se spiritualiser s'ils sont sur le « droit chemin ». Fondamentalement, en aspirant à la spiritualité, ils cherchent à accroître leur propre taux de vibrations sur la terre et, au moyen de la corde d'argent, à accroître celles du sur-moi. Le sur-moi fait descendre une partie de lui-même dans un corps humain afin de lui permettre d'apprendre. Chaque bonne action accroît notre taux de vibrations astral et terrestre mais si nous faisons du tort à quelqu'un, nos vibrations spirituelles diminuent. Ainsi, chacune de nos mauvaises actions nous fait descendre d'un échelon dans notre évolution comme chaque bonne action nous fait progresser. Il est donc essentiel pour nous de nous conformer à l'ancienne règle bouddhiste qui nous exhorte à « rendre le bien pour le mal et ne craindre aucun homme, car en rendant le bien pour le mal nous progressons et nous nous élevons ».

Il est courant de parler de la « bassesse » de quelqu'un. Nos connaissances métaphysiques tombent dans le langage commun et, lorsque nous évoquons une « humeur noire », ce n'est qu'une question de vibrations que le corps transmet au moyen de la corde d'argent au sur-moi, ou que le sur-moi émet vers le corps.

Bien des gens ne peuvent comprendre pourquoi ils sont incapables de communiquer consciemment avec leur sur-moi. C'est extrêmement difficile, si l'on n'a pas un long entraînement. Supposez que vous vous trouviez en Amérique du Sud et que vous vouliez téléphoner à quelqu'un en Russie, en Sibérie, même. Il faudra d'abord vous assurer que cette personne a le téléphone, et puis vous devrez considérer la différence de fuseau horaire. Ensuite, il faudra déterminer si cette personne est chez elle, peut parler votre langue et enfin si les autorités permettent cette communication. À ce stade de l'évolution, mieux vaut ne pas trop chercher à communiquer consciemment avec son sur-moi parce que, aucun cours, aucune leçon ne peut vous donner en quelques pages ce qui nécessite des années de pratique. La plupart des gens espèrent trop ; ils s'imaginent qu'ils peuvent lire un cours et faire immédiatement ce que font les Maîtres, qui ont probablement étudié pendant une vie entière, et pendant de nombreuses vies antérieures ! Lisez ce cours, étudiez-le, réfléchissez et peut-être, si vous voulez bien ouvrir votre esprit, vous recevrez la lumière. Nous avons eu connaissance de bien des cas (concernant souvent des femmes) où des gens ont reçu certaine information et ont ensuite pu voir l'aura ou la corde d'argent. Ces expériences nous permettent d'affirmer que vous le pourrez aussi... à condition de croire !

Le voyage astral

Lorsque nous dormons, notre corps astral se sépare de notre corps physique et s'élève lentement au-dessus de lui. Et l'esprit se détache aussi. Dans le corps physique, demeure tout le mécanisme et il se produit alors la même chose que dans une station de radio quand le meneur de jeu ou le commentateur s'en va et qu'il ne reste personne pour diffuser les messages. Le corps astral, flottant à présent au-dessus du corps physique endormi, hésite un moment, et se demande ce qu'il va faire. Dès que la décision sera prise, le corps astral basculera et ses pieds toucheront terre, au pied du lit. Puis, comme un oiseau quittant sa branche, il s'envolera brusquement, au bout de sa corde d'argent.

La plupart des gens, particulièrement en Occident, n'ont pas conscience des événements qui surviennent au cours de leur voyage astral, mais, à leur retour, ils peuvent éprouver un singulier bien-être, ou bien dire : « J'ai rêvé de Un Tel cette nuit, il paraissait très heureux. » Selon toutes probabilités, la personne a réellement rendu visite à « Un Tel », parce que ce mode de voyage est le plus simple et le plus fréquent ; pour une raison mystérieuse, nous semblons graviter toujours autour des lieux connus ou aimés, nous aimons retrouver ceux que nous avons déjà visités, de même que, selon la police, le criminel retourne toujours sur le lieu de son crime !

Cela n'a rien d'extraordinaire, que nous allions voir des amis parce que, quand nous quittons notre corps physique pour voyager dans l'astral, il faut bien avoir un but de « promenade ». Tant que nous ne nous serons pas entraînés, nous ne nous hasarderons pas dans les lointaines régions astrales mais nous préférerons demeurer dans les lieux qui nous sont connus, sur la surface de la Terre. Les personnes qui ignorent tout du voyage astral peuvent aller rendre visite à des amis au-delà des mers, ou si elles ont un grand désir de voir un endroit particulier ou un magasin, elles iront les voir ; seulement, à leur retour dans l'enveloppe charnelle, elles penseront — si elles sont capables de penser ! — qu'elles ont rêvé.

Savez-vous pourquoi vous rêvez ? Dans la vie réelle, nous avons tous plus ou moins voyagé, fait des excursions ici ou là. Nos « rêves » sont aussi réels qu'un voyage par avion ou bateau d'Europe en Amérique, ou d'Aden à Acre par les mêmes moyens, mais nous nous entêtons à appeler cela un rêve. Avant d'aller plus avant, nous aimerions vous rappeler que, depuis le concile de Constantinople, en 381, quand les chefs de l'Eglise chrétienne décidèrent des dogmes de la chrétienté, la plupart des enseignements des Grands Maîtres ont été déformés ou supprimés. Nous pourrions ajouter quelques commentaires à tout cela grâce aux renseignements que nous avons pu découvrir dans les AnnalesDocument Akashiques, mais notre propos, en préparant ce cours, est d'aider ceux qui se connaissent et non de piétiner les plates-bandes de qui que ce soit, quelque fallacieuses que soient ces « plates-bandes » de croyances ! Contentons-nous donc de déclarer que, depuis plusieurs siècles, les peuples d'Occident ignorent tout du voyage astral pour la simple raison que ce genre de déplacement ne figure dans aucun dogme religieux.

De même, les peuples occidentaux ne croient pas aux fées ni aux Esprits de la Nature, et les enfants qui voient les fées ou les esprits et qui, sans aucun doute, jouent avec ces entités, sont grondés par des adultes qui se moquent d'eux, bien à tort car l'enfant est très souvent plus intelligent et plus éveillé que l'adulte. La Bible ne dit-elle pas que « si l'on ne devient pas comme un petit enfant on ne peut pénétrer dans le royaume des cieux » ? Partant de ce principe nous préférons dire : « Si vous avez la foi d'un enfant qui n'a pas été contaminé par le scepticisme des adultes, vous pourrez aller n'importe où, n'importe quand.

Les enfants dont on se moque apprennent vite à dissimuler ce qu'ils voient. Malheureusement, ils perdent rapidement la faculté de voir les autres entités à cause de ce besoin de cacher leurs possibilités réelles. Il en est de même dans le cas des rêves. Tout le monde vit des aventures pendant le sommeil du corps physique, car bien entendu le corps astral ne dort jamais et, quand il revient, il peut y avoir un conflit entre les corps astral et physique ; l'astral connaît la vérité mais le physique est contaminé et son esprit obstrué par des idées préconçues qui lui ont été inculquées dès le berceau. Par la faute de ce conditionnement, les adultes refusent d'affronter la vérité, et c'est ainsi que naît le conflit ; le corps astral a voyagé, a fait mille choses, a vu mille choses mais le corps physique refuse d'y croire parce que tout l'enseignement occidental le pousse à douter de tout ce qui ne peut être tenu entre les mains et mis en pièces pour voir comment ça marche. Les Occidentaux réclament des preuves, encore des preuves, tout en s'efforçant de prouver que la preuve est fausse ! Nous avons donc ce conflit entre l'astral et le physique, et cela aboutit à un besoin de rationalisation. Dans ce cas les rêves, ou plutôt, ce qu'on appelle « rêve », sont rationalisés du mieux que l'on peut, souvent avec des résultats étranges !

Pendant notre voyage astral, il nous arrive mille aventures. Notre corps astral aimerait que nous puissions nous réveiller avec le souvenir très net de toutes ces expériences, mais, encore une fois, et tant pis si nous nous répétons, le corps physique ne peut le permettre, et le conflit naît entre les deux corps ce qui fait que des images horriblement déformées affleurent à notre mémoire, auxquelles nous ne pouvons croire parce que ces choses ne peuvent arriver. Chaque fois qu'il se produit dans l'astral une chose contraire aux lois physiques de la terre il y a conflit, et ainsi l'imagination se met de la partie et nous avons des cauchemars.

Dans l'astral, on peut s'élever, planer dans les cieux, et visiter n'importe quel pays du monde. Dans le physique, il est impossible de franchir les mers en un clin d'oeil, ni même de s'élever au-dessus de sa maison. C'est ce conflit entre les corps physique et astral qui provoque les souvenirs atrocement déformés de nos aventures astrales, qui annule tout le bien que nous pourrions tirer de ces voyages. Ces prétendus rêves qui n'ont pas de sens pour nous, que nous estimons stupides parce que nous avons rêvé des choses invraisemblables, sont des réalités où les dites choses invraisemblables, se passant dans l'astral, sont tout à fait normales.

Une personne peut rêver qu'elle est atrocement gênée parce qu'elle se promène toute nue dans la rue. Cela a dû arriver à tout le monde. Mais il ne s'agit pas d'un rêve, naturellement ! Car lorsqu'on s'envole dans l'astral, on n'éprouve pas le besoin de se vêtir, on oublie de porter des vêtements astraux ! Si l'on n'« imagine » pas la nécessité de s'habiller, alors on voyage dans l'astral complètement nu. Souvent, une personne quittera son corps physique et s'élèvera précipitamment, dans la joie exaltante de s'être libérée de la chair trop matérielle. Sortir du corps était son seul but, et elle n'a pas le temps de penser à autre chose.

Le corps naturel, nous vous le rappelons, est un corps sans vêtements, car les vêtements ont été inventés par l'homme et ne doivent avoir d'autre nécessité que de nous protéger des intempéries. Le corps n'a pas été créé pour être caché.

Quand on voyage dans l'astral, on « imagine » généralement le genre de vêtements que l'on porterait normalement dans la Journée. Si on oublie d'« imaginer », un clairvoyant recevant un visiteur astral peut le voir tout nu. Nous avons reçu nous-même des visiteurs astraux, et ils ne portaient rien, sinon peut-être une veste de pyjama, ou alors une tenue invraisemblable qui défie toute description et que l'on ne pourrait trouver dans aucune boutique de lingerie. Il arrive parfois que des personnes qui se soucient exagérément de leur élégance s'imaginent — se rêvent — vêtues d'une mode qu'elles n'auraient jamais l'idée d'arborer sur leur corps physique. Mais tout cela n'a pas d'importance car, encore une fois, les vêtements ne sont qu'une convention humaine et il est fort peu probable que, lorsque nous irons au ciel, nous portions costume et manteau.

Par conséquent, les rêves sont une rationalisation d'événements vécus dans le monde astral et, comme nous l'avons déjà fait observer, lorsque nous sommes dans l'astral, nous voyons une gamme de couleurs beaucoup plus étendue, avec une netteté inimaginable. Tout est plus vif, plus éclatant, tout est « plus grand que nature », on peut distinguer les moindres détails, les couleurs dépassent l'entendement. Nous allons vous donner un exemple.

Sous notre forme astrale, nous avons voyagé très, très loin, au-delà des mers, dans un pays inconnu. Le ciel était d'un bleu pur, au-dessous de nous les vagues étaient couronnées d'écume blanche. Nous avons atterri sur une plage de sable doré et nous nous sommes attardés, pour ; mieux l'examiner. Chaque grain de sable scintillait comme des pierres précieuses au soleil. Nous avons plané lentement au-dessus des algues mouvantes, émerveillé par la délicatesse des teintes brunes et vertes, et par les globules d'air qui paraissaient rosés et dorés. À notre droite, il y avait un rocher verdâtre qui, par moment, ressemblait au jade le plus pur. Nous pouvions voir sous la surface les veines et les stries et aussi de minuscules fossiles prisonniers de la roche depuis des millions d'années. Tout en planant, nous regardions autour de nous avec des yeux neufs, des yeux qui n'avaient jamais vu aussi nettement. Nous distinguions dans l'atmosphère des espèces de globes transparents de toutes les couleurs, qui étaient en fait les forces vives de l'air. Les couleurs étaient fantastiques, intenses, variées, et notre acuité de vision était telle que nous pouvions voir la courbe de l'écorce terrestre sans qu'un seul détail soit oublié.

Sur notre malheureuse Terre, prisonniers de notre enveloppe charnelle, nous sommes relativement aveugles, notre gamme de couleurs est très limitée et nous distinguons mal les nuances. Nous souffrons de myopie, d'astygmatisme, d'autres affections qui nous empêchent de voir les choses telles qu'elles sont. Ici-bas, nous sommes pratiquement privés de sens et de perceptions, nous sommes de pauvres infirmes enfermés dans notre gangue d'argile, accablés de désirs et d'inimitiés, alourdis par une mauvaise nourriture ; mais dès que nous surgissons dans le monde libre de l'astral nous pouvons voir avec la plus grande netteté des couleurs qui nous sont inconnues, que nous n'avons jamais vues sur la terre.

Si jamais vous faites un « rêve » dans lequel vous voyez avec une netteté stupéfiante une merveilleuse gamme de couleurs qui vous ravissent, alors vous saurez que vous n'avez pas simplement rêvé mais que vous rationalisez ce que vous avez réellement vu au cours d'un voyage dans l'astral.

Il y a encore autre chose, qui empêche beaucoup de personnes de se rappeler les joies qu'elles ont vécues dans l'astral. Lorsqu'on voyage dans l'astral, on vibre à une cadence incroyablement plus rapide que celle du corps. Cette différence de vibrations n'a aucune importance lorsqu'on « sort » et les obstacles surgissent quand on retourne dans son corps ; si nous connaissons ces obstacles, nous pouvons consciemment les surmonter avant le départ pour aider les corps astral et physique à parvenir à une sorte d'arrangement.

Imaginons que nous sommes dans l'astral. Notre corps physique est au-dessous de nous. Il vibre à une certaine vitesse alors que le corps astral frémit de vitalité, car dans l'astral la souffrance et la maladie n'existent pas. L'explication sera peut-être plus facile si nous nous exprimons en choses de la terre. Imaginons le problème comme s'il s'agissait d'un homme dans un autobus ; le véhicule roule à quinze ou vingt kilomètres à l'heure, mettons, et le passager doit absolument en descendre ; mais on ne peut arrêter l'autobus. Alors le problème à résoudre, c'est de pouvoir sauter à terre de manière à ne pas tomber. Si le passager est imprudent et ne sait sauter en marche, il risque de se blesser grièvement mais avec de l'expérience on peut le faire aisément. Nous devons donc apprendre à sauter de l'autobus en marche comme nous devons apprendre à rentrer dans le corps alors que les vitesses des deux véhicules sont différentes. Quand nous revenons de notre voyage astral, notre problème est de rentrer dans le corps. Comme au départ, les vibrations sont plus élevées dans l'astral que dans le physique et comme nous ne pouvons pas ralentir les unes ni accélérer les autres, nous devons attendre jusqu'à ce que nous puissions « synchroniser l'harmonie » entre les deux. Avec de la pratique, on y parvient, on arrive à ralentir légèrement les vibrations astrales et à accélérer tant soit peu les vibrations physiques, si bien que, malgré la très nette différence, il se produit une harmonie fondamentale, une compatibilité de vibrations, qui nous permet d'« atterrir » sans danger. C'est une question d'entraînement, d'instinct, de mémoire raciale, et, quand nous serons suffisamment experts, nous garderons nos souvenirs intacts.

Le karma

Si vous semez de mauvaises actions, vous récolterez un mauvais avenir, dans cette vie ou dans la prochaine, ou dans la suivante, ou dans une autre encore. Si, au cours de votre vie, vous semez le bien, si vous faites preuve de bonté et de compassion envers les malheureux, alors, quand votre tour viendra d'être dans le malheur, quelqu'un, quelque part, aura pour vous de la bonté et de la compassion.

Dites-vous bien ceci : si une personne a des malheurs, ce n'est pas parce qu'elle est punie, parce qu'elle est mauvaise, mais peut-être pour la mettre à l'épreuve, pour voir comment cette personne réagit au malheur, à la souffrance ; c'est peut-être un procédé de « raffinage » destiné à chasser par la souffrance certaines des impuretés et des égoïsmes de l'humanité. Tout le monde, prince ou mendiant, voyage le long de ce que nous appelons la Roue de la Vie, le cercle de l'existence éternelle. Un homme peut être roi dans une vie mais dans la suivante il sera peut-être un mendiant, un vagabond errant de ville en ville pour chercher sa pitance, cherchant du travail et n'en trouvant pas ou simplement poussé comme une feuille morte par le vent.

Il y a des gens qui sont exempts des lois du karma, aussi ne devons-nous pas penser : « Oh ! comme la vie de cette personne a été terrible, elle a dû gravement pécher dans une vie antérieure. » Les plus hautes entités (que nous appelons « Avatars ») descendent sur terre afin d'accomplir certaines missions. Les Hindous, par exemple, croient que le dieu Vichnou descend périodiquement sur terre afin de rappeler à l'humanité les vérités de la religion que les hommes ont fâcheusement tendance à oublier. Cet Avatar, ou Être Avancé, viendra souvent vivre ici-bas pour donner un exemple de pauvreté, pour montrer comment on doit être compatissant, malgré une apparente immunité à la souffrance. Rien ne saurait être plus faux que cette immunité car l'Avatar, étant d'une essence plus pure, souffre d'autant plus intensément.

L'Avatar n'est pas né parce qu'il doit être, il ne vient pas au monde de façon à vivre son karma. Non, il vient sur terre comme une âme incarnée, sa naissance est le fait d'un libre choix ; parfois même il ne naît pas, mais adopte le corps de quelqu'un d'autre.

Tout ce que nous faisons est le résultat d'une action. La pensée est une force très réelle. Tel vous pensez, tel vous êtes. Ainsi, si vos pensées sont pures vous devenez pur, si vous avez des pensées concupiscentes vous devenez luxurieux et contaminé et vous devrez revenir sur terre à plusieurs reprises, jusqu'à ce que le désir meure en vous sous les assauts de la pureté et des bonnes pensées.

Nulle personne n'est détruite, nul n'est jamais si mauvais qu'il soit condamné au châtiment éternel. Ce châtiment éternel est une invention des prêtres de jadis qui avaient besoin de discipliner des brebis souvent bien rebelles. Le Christ n'a jamais enseigné la souffrance, la damnation éternelle. Le Christ répétait que si une personne se repentait et faisait des efforts, alors cette personne serait sauvée de sa propre folie, et elle aurait une nouvelle chance de se racheter, et encore une autre.

Le karma, donc, est le processus par lequel nous contractons des dettes et nous les remboursons. Si vous allez dans un magasin et que vous passez une commande de certaines marchandises, alors vous contractez certaines dettes qui doivent être payées en bel et bon argent. Jusqu'à ce que vous ayez réglé la facture, vous êtes débiteur, et, si vous ne payez pas la marchandise, vous risquez dans certains pays d'aller en prison. L'homme, la femme, l'enfant doivent tout payer sur terre ; seul l'Avatar est exempt des lois du karma. Par conséquent, ceux qui ne sont pas des Avatars feraient bien de se surveiller et de mener une vie bonne afin d'écourter leur séjour sur cette terre car il y a des possibilités de vie bien meilleures sur d'autres planètes et sur d'autres niveaux d'existence.

Nous devons pardonner à ceux qui nous font du tort, et nous devons chercher le pardon de ceux à qui nous avons fait du mal. Nous devons toujours nous répéter que le moyen le plus sûr d'atteindre un bon karma est de faire aux autres ce que l'on voudrait qu'ils nous fissent.

Bien peu d'entre nous échappent au karma. Nous contractons une dette, nous devons la payer, nous faisons du bien aux autres, ils doivent nous rendre ce bien. Il vaut beaucoup mieux recevoir du bien, alors efforçons-nous d'avoir de la compassion et de la bonté pour toutes les créatures, quelle que soit leur espèce, en nous rappelant que, aux yeux de Dieu, tous les hommes sont égaux, et aux yeux du Grand Dieu toutes les créatures sont égales, qu'elles soient chats, chiens ou chevaux... ou hommes !

Les voies du Seigneur, dit-on, sont impénétrables. Il ne nous appartient pas de mettre en question les voies de Dieu, mais de résoudre les problèmes qui nous sont soumis, car c'est seulement en essayant sincèrement de les résoudre de façon satisfaisante pour tous que nous pourrons rembourser le karma. Certaines personnes doivent s'occuper d'un parent malade, vivre chez lui peut-être, et elles pensent : « C'est trop injuste ! Pourquoi ne meurt-il pas, il ne souffrirait plus ! » Elles ne se doutent pas que l'une et l'autre vivent leur cycle de vie. La personne qui soigne le malade est peut-être venue sur terre pour cela.

Nous devrions à tout moment faire preuve de compassion et de compréhension envers les malades ou les affligés, car il se peut que ce soit justement là notre mission sur cette terre. Il est trop facile d'écarter d'un geste impatient une personne ennuyeuse ou irritante, mais les malades sont généralement hypersensibles, ils souffrent de leurs faiblesses, ils sentent très bien qu'ils gênent. Nous voudrions vous rappeler encore une fois que, dans l'état actuel des choses sur terre, toute personne réellement occulte, toute personne versée dans les grands arts occultes, souffre d'une infirmité quelconque. Ainsi, en méprisant grossièrement un malade, en faisant la sourde oreille à ses appels au secours, nous risquons de faire grand tort à une personne bien plus douée que nous ne l'imaginons.

Personnellement, nous ne nous intéressons pas au football, ni à aucun sport violent, mais nous aimerions vous poser une question. Avez-vous jamais entendu dire d'un sportif musclé qu'il était clairvoyant ? Ou même qu'il connaissait ce mot ? Une certaine infirmité physique sert bien souvent de procédé de raffinage du corps humain grossier pour lui permettre de recevoir des vibrations de plus hautes fréquences que n'en captent le commun des mortels. Alors, ayons de la considération pour les malades. Ne nous impatientons pas, car ce malade a bien des problèmes que vous ignorez sans doute. Et puis soyons un peu égoïstes aussi ! Le malade peut être beaucoup plus évolué que vous qui êtes en excellente santé, et, en aidant ce malade, vous pouvez vous aider considérablement !

Les Annales ou Documents Akashiques

Il nous est arrivé de faire plusieurs fois allusion aux Annales ou Document Akashiques et il est temps d'aborder ce sujet fascinant, car ce document concerne toute personne, toute créature qui ait jamais vécu. Grâce aux Annales ou Document Akashiques, nous pouvons remonter le cours de l'histoire, voir tout ce qui s'est passé non seulement dans ce monde mais dans bien d'autres, car les savants commencent à se douter de ce que les occultistes ont toujours su, c'est-à-dire que d'autres mondes existent, habités par d'autres personnes qui ne sont pas nécessairement humaines mais néanmoins douées de sensations.

Les Annales ou Document Akashiques, ce sont les vibrations indestructibles composant la somme totale des connaissances humaines émanant du monde tout comme les ondes émanent d'un émetteur de radio, mais qui ne se taisent jamais. Tout ce qui s'est passé sur la Terre existe encore sous forme de vibrations. Quand nous quittons notre corps, nous n'avons besoin d'aucun appareil récepteur pour comprendre ces ondes ; nous n'employons rien pour les ralentir car, au contraire, nos propres « récepteurs » s'accélèrent quand nous abandonnons notre corps si bien que, avec de la pratique, avec de l'entraînement, nous pouvons recevoir ce que nous appelons les AnnalesDocument Akashiques.

Revenons-en au problème du surpassement de la lumière. Ce sera plus facile, cependant, si nous parlons du son, parce que les ondes sonores sont moins rapides et nous n'aurons pas à couvrir de telles distances pour obtenir des résultats. Supposez que vous êtes au milieu d'un champ, par exemple, et soudain vous entendez un avion à réaction ultra-rapide. Vous entendez le bruit mais il est inutile de lever les yeux pour regarder dans la direction d'où semble provenir le son, car l'avion vole plus vite et par conséquent il l'a déjà dépassé quand vous levez les yeux. De même lors des bombardements, pendant la guerre, les malheureux tassés dans des caves poussaient un soupir de soulagement quand ils entendaient siffler une bombe car ils savaient que celle-là n'était pas pour eux, elle était déjà loin.

Le son voyage beaucoup plus lentement que la lumière. Par exemple, nous pouvons nous placer au sommet d'une colline et voir tirer un canon sur l'éminence d'en face. Nous voyons l'éclair et nous n'entendons la détonation qu'une seconde ou deux plus tard ; pendant un orage, l'éclair précède le coup de tonnerre que nous entendons ; il est certainement arrivé à tout le monde de calculer la distance à laquelle la foudre est tombée en comptant le nombre de secondes qui s'écoulent entre l'éclair fulgurant et le bruit du tonnerre, chaque seconde représentant approximativement un kilomètre.

Les Annales ou Document Akashiques contienent tout ce qui s'est passé dans le monde. D'autres mondes ont chacun leurs AnnalesDocument  Akashiques, un peu comme chaque pays a ses propres programmes de radio. Ceux qui savent comment s'y prendre peuvent se brancher sur la longueur d'onde akashique de n'importe quel monde et voir alors les événements historiques qui se sont déroulés, voir comment les livres d'histoire sont falsifiés. Mais ce document, cet « enregistrement » Akashique ne sert pas seulement à satisfaire la curiosité, il permet de voir votre propre vie. Lorsque nous mourons pour passer sur un autre niveau de l'existence, nous devons tous contempler ce que nous avons fait, ou négligé de faire, durant notre vie, nous voyons tout notre passé avec la rapidité de la pensée, pas seulement depuis le jour de notre naissance, mais jusqu'à celui où nous avons décidé où et comment nous aimerions naître. Alors, ayant pris connaissance de nos erreurs, nous travaillons encore, nous rectifions nos plans, tout comme un enfant qui a compris les fautes qu'il a faites dans un examen, repasse cet examen et réussit.

Naturellement, il faut s'entraîner longtemps avant d'être capable de voir les Annales ou Document Akashiques, mais avec de la pratique, avec du travail et de la foi, nous pouvons y parvenir.

Les Formes-Pensées

« Les prêtres de l'Égypte possédaient une science que le monde actuel a perdue, le pouvoir de créer des Formes-Pensées pour accomplir des tâches au-delà des capacités du corps humain. Mais cette science aurait fort bien pu ne pas s'éteindre, car n'importe qui, avec un peu de pratique et de persévérance, peut créer une Forme-Pensée qui agira pour le bien ou pour le mal.

« Quel est le poète qui a écrit : « Je suis le capitaine de mon âme » ? Cet homme a dit là une vérité profonde, plus profonde qu'il ne le croyait, peut-être, car l'être humain est, en fait, le capitaine de son âme. Les Occidentaux s'intéressent aux choses matérielles, aux choses mécaniques, à tout ce qui touche au monde terrestre. Ils ont essayé d'explorer l'Espace, mais ils n'ont pas réussi à explorer le plus profond de tous les mystères : le subconscient de l'Homme, car l'homme est, pour les neuf dixièmes, subconscient, ce qui revient à dire qu'il n'est que pour un dixième dirigé par le conscient. Un dixième seulement du potentiel de l'être humain est soumis aux commandements de sa volonté. Si le conscient absorbe un dixième et demi de sa personnalité, alors l'homme est un génie, mais, sur cette Terre, les génies ne sont tels qu'en un seul domaine. Ils sont souvent très déficients dans les autres.

« Les Égyptiens qui vivaient aux temps des Pharaons connaissaient bien le pouvoir du subconscient. Ils enterraient leurs rois dans des tombes profondes et grâce à leurs arts, à leur connaissance de l'humanité, ils forgeaient des sortilèges. Ils créaient des Formes-Pensées qui gardaient les sépulcres des Pharaons défunts et empêchaient les intrus d'y entrer, sous peine de graves maladies.
« Vous pouvez créer des Formes-Pensées qui feront le bien, mais faites en sorte qu'elles soient vraiment bénéfiques, car une Forme-Pensée ne peut distinguer le Bien du Mal. Elle servira l'un comme l'autre mais, en fin de compte, la Forme-Pensée maléfique attirera la vengeance sur son créateur.

« Le conte d'Aladin n'est autre que l'histoire d'une Forme-Pensée qui a pu être évoquée. Elle est fondée sur une des vieilles légendes chinoises, qui sont littéralement vraies.

« L'imagination est la plus grande force de la Terre. Malheureusement ce terme est mal compris. Quand on parle d'imagination, on pense aussitôt à un être frustré, en proie à des névroses, alors que rien n'est plus éloigné de la vérité. Tous les grands artistes, tous les grands peintres, tous les grands écrivains doivent posséder une imagination brillante, maîtrisée, sinon ils seraient incapables de se représenter sous sa forme définitive la chose qu'ils s'efforcent de créer.

« Si, dans la vie quotidienne, nous savions utiliser l'imagination, nous accomplirions ce que nous considérons à présent comme des miracles. Il peut arriver, par exemple, qu'un être qui nous est cher souffre d'une maladie à laquelle la médecine n'a pas encore trouvé remède. Cette personne est susceptible de guérir, si l'on crée une Forme-Pensée qui entrera en contact avec le Moi Supérieur du malade et qui aidera ce Moi Supérieur à se matérialiser pour créer de nouvelles parties d'organes. C'est ainsi qu'un diabétique pourrait, avec l'aide adéquate, recréer les parties endommagées du pancréas qui ont causé le mal.

« Comment pouvons-nous créer une Forme-Pensée ? Eh bien, c'est facile. Nous allons en parler maintenant. Il faut d'abord décider ce que l'on veut obtenir, et être certain que cela est pour le bien. Puis il faut faire entrer l'imagination en jeu, évoquer avec exactitude le résultat cherché. Supposons qu'une personne ait un organe attaqué par la maladie. Si nous voulons créer une Forme-Pensée qui lui vienne en aide, nous devrons évoquer avec exactitude l'image de cette personne. Nous devrons essayer de voir en esprit l'organe affecté. Cela fait, nous devrons l'imaginer en voie de guérison et transmettre une affirmation positive. Nous créerons donc cette Forme-Pensée en évoquant la personne malade, en imaginant la Forme-Pensée debout près d'elle, et dotée d'un pouvoir supra-normal qui pénètre à l'intérieur du corps et y fait disparaître le mal par son contact vivifiant.

« Nous devons toujours parler d'une voix ferme et positive à la Forme-Pensée émise par nous. Nous ne devons jamais donner l'impression que nous sommes indécis, négatifs. Nous devons employer le langage le plus simple possible, et de la manière la plus directe possible. Nous devons parler comme si nous nous adressions à un enfant très retardé, car cette Forme-Pensée est dépourvue de raison et ne peut accepter qu'un simple commandement ou une simple affirmation. « S'il y a une plaie sur un organe, nous devons dire à la Forme-Pensée : « À présent, tu vas guérir tel ou tel organe, le tissu est en train de se reconstituer. » II faut répéter ces mots plusieurs fois par jour et si vous imaginez votre Forme-Pensée en train d'agir, alors elle agira. Elle le faisait chez les Égyptiens, elle peut le faire à l'époque actuelle.

« On connaît de nombreux cas authentiques où les tombes ont été hantées par une silhouette spectrale. Cela s'explique par le fait que les morts, ou d'autres gens, ont pensé avec une force telle qu'ils ont véritablement créé un ectoplasme. Aux temps des Pharaons, les Égyptiens enterraient le corps embaumé des monarques, mais ils eurent recours à des mesures extrêmes afin que, même après des millénaires, leurs Formes-Pensées gardent leur pouvoir. Ils infligeaient à des esclaves une mort lente et cruelle, leur affirmant qu'ils cesseraient de souffrir dans l'autre monde si, en mourant, ils fournissaient la substance nécessaire à la création d'une Forme-Pensée solide. Les documents archéologiques font état de cas de hantises et de malédictions dont les profanateurs de tombes ont été victimes. Ces phénomènes ne sont que le résultat de lois absolument naturelles, absolument normales.

« N'importe qui, avec un peu de pratique, est en mesure d'émettre des Formes-Pensées, mais c'est le Bien qu'il faut vouloir, car si vous cherchez à faire le Mal, la Forme-Pensée se retournera contre vous et vous causera le plus grand tort, sur les plans physique, mental ou astral. »

L'hypnotisme

L'esprit subconscient n'a aucun pouvoir de discrimination, aucun pouvoir de raisonnement ni de logique, mais si nous parvenons à faire passer de force une suggestion par l'écran qui existe normalement entre le conscient et le subconscient, nous pouvons contraindre ce dernier à se comporter comme nous le désirons. Si nous concentrons notre attention consciente sur une seule pensée, nous accroissons le pouvoir de suggestion. Si nous communiquons à une personne la pensée qu'elle va être hypnotisée, elle croira qu'elle le sera, parce que, à ce moment, l'écran sera écarté. Beaucoup de gens affirment avec fierté qu'on ne peut pas les hypnotiser mais ils s'en vantent trop. En niant leur prédisposition à l'hypnotisme, ils ne font que l'augmenter et la renforcer parce que, encore une fois, dans une lutte entre la volonté et l'imagination, c'est toujours cette dernière qui remporte la victoire. Certains feront un effort de volonté, pour ne pas se laisser hypnotiser. Alors ïl se produit ceci : l'imagination s'irrite et dit en somme : « Tu vas un peu voir si tu ne te laisseras pas hypnotiser ! » Sur quoi le sujet succombe avant de savoir ce qui lui arrive.
Vous savez naturellement comment on est hypnotisé mais cela ne vous fera pas de mal de rappeler les faits. Avant tout, il faut avoir un moyen de retenir l'attention d'une personne afin que l'esprit conscient, qui ne peut aborder qu'une question à la fois, soit captivé ; alors les suggestions peuvent s'insinuer dans le subconscient.

En général, l'hypnotiseur a un bouton brillant, un morceau de cristal ou tout autre objet, et il demande à son sujet de concentrer son attention, consciemment, sur cet objet brillant. Il s'agit, nous le répétons, d'absorber l'esprit conscient afin qu'il ne s'aperçoive pas qu'il se passe des choses derrière son dos !

L'hypnotiseur tient cet objet à la hauteur du front de son sujet, qui doit alors lever les yeux, ce qui provoque une certaine tension. Les muscles oculaires et les paupières se crispent pour garder cette position anormale ; or ces muscles sont les plus faibles du corps humain, et se fatiguent beaucoup plus vite que les autres.

Au bout de quelques secondes, l'œil se fatigue et commence à larmoyer. C'est alors tout simple, pour l'hypnotiseur, de déclarer que les yeux sont fatigués et que la personne a sommeil. Il est évident que le sujet ne demande qu'à fermer les yeux parce que l'hypnotiseur a pris soin de fatiguer les muscles oculaires. La monotonie de la voix qui répète que les yeux sont fatigués finit par assommer le sujet et lui fait abaisser sa garde subconsciente. Il commence à en avoir assez de toute cette histoire qui le fait bâiller et l'ennuie et il serait enchanté de pouvoir dormir pour échapper à cet ennui.

Quand cet exercice aura été répété plusieurs fois, la faculté de suggestion du sujet aura augmenté, c'est-à-dire qu'il aura pris l'habitude de se laisser influencer par l'hypnotisme. Alors quand l'hypnotiseur lui dit que ses yeux sont fatigués et qu'il a sommeil, le sujet accepte cela sans hésitation parce que les précédentes expériences lui ont prouvé que, en effet, ses yeux se fatiguaient dans ces conditions. Ainsi, le sujet croit de plus en plus aux déclarations de l'hypnotiseur.

L'esprit subconscient est totalement dépourvu de sens critique, il ne peut discriminer, alors si l'esprit conscient accepte le fait que ses yeux sont fatigués parce que l'hypnotiseur le lui dit, le subconscient n'élève aucune objection, pas plus qu'il n'en élèvera quand l'hypnotiseur lui affirmera qu'il ne ressent aucune douleur. Dans ce cas, l'hypnotiseur, qui connaît son métier, peut provoquer chez une femme un accouchement parfaitement indolore, et même persuader un homme qu'on peut lui arracher une dent sans qu'il éprouve la moindre sensation. C'est fort simple, il suffit de s'entraîner, il suffit d'un peu de pratique.

Pour nous résumer, le sujet à hypnotiser a été amené à croire sur parole tout ce que lui dit l'hypnotiseur. Il apprend que ses yeux sont fatigués. Sa propre expérience lui prouve que ses yeux sont fatigués. L'hypnotiseur lui a dit qu'il se sentirait beaucoup mieux s'il fermait les yeux, et, quand il les a fermés, il s'est aperçu, qu'en effet, il se sentait plus à l'aise.

L'hypnotiseur doit toujours s'assurer que ses déclarations sont parfaitement acceptées par son sujet, qu'il est cru sur parole. Il est totalement inutile de dire à une personne qu'elle est debout alors qu'elle est manifestement couchée. La plupart des hypnotiseurs déclarent une chose après qu'elle ait été prouvée.

Par exemple, il peut dire à son sujet d'étendre le bras. Il répétera cet ordre plusieurs fois d'une voix monotone, et puis, dès qu'il verra que le bras a tendance à s'abaisser, il dira : « Votre bras est fatigué, votre bras vous semble lourd, votre bras est fatigué. » Le sujet le croira immédiatement, parce que son bras lui paraît effectivement lourd, mais, dans son état de transe, il est incapable de répliquer à l'hypnotiseur : « Espèce d'imbécile, bien sûr que mon bras se fatigue, puisque je le tiens en l'air ! » II croit simplement à un pouvoir quelconque de l'hypnotiseur, un pouvoir qui le contraint à faire ce qu'on lui ordonne.

Il est certain que, dans un avenir pas tellement lointain, les médecins et les chirurgiens auront de plus en plus recours aux méthodes hypnotiques, parce qu'elles ne produisent pas de réactions pénibles. L'hypnotisme est naturel et presque tout le monde peut se soumettre à ses ordres. Et plus une personne affirme qu'elle ne peut être hypnotisée, plus il est facile de le faire.

Nous ne chercherons pas, cependant, à hypnotiser d'autres personnes parce que cela peut être extrêmement dangereux et maléfique. Nous avons abordé ce sujet pour vous aider à vous hypnotiser vous-même, parce que si vous y parvenez, vous pouvez vous débarrasser ainsi de mauvaises habitudes, vous pouvez guérir vos faiblesses, vous pouvez élever votre température par temps froid et faire beaucoup de choses utiles.

Nous n'allons pas vous apprendre comment hypnotiser les autres parce que nous estimons que c'est un procédé dangereux pour qui n'a pas des années d'expérience. Mais nous allons tout de même mentionner certains facteurs et, dans la leçon suivante, nous aborderons plus explicitement l'auto-hypnotisme.

Les Occidentaux s'imaginent que personne ne peut être instantanément hypnotisé. C'est faux. Toute personne peut être instantanément hypnotisée par quelqu'un qui a appris les méthodes orientales. Heureusement, peu d'Occidentaux les connaissent.

On croit aussi qu'aucune personne ne peut être hypnotisée et contrainte ainsi à commettre une action formellement opposée à son propre code moral. Encore une fois, c'est une erreur, c'est absolument faux.

Il est évident que l'on ne peut hypnotiser un homme honnête, parfaitement droit, en lui disant : « Allez commettre un hold-up dans une banque. » Le sujet se révoltera, et se réveillera aussitôt. Mais un hypnotiseur adroit peut fort bien formuler ses ordres d'une certaine façon, et faire croire au sujet qu'il s'agit d'un jeu, par exemple, ou d'une plaisanterie.
Il est possible pour un hypnotiseur de faire le plus grand tort à une personne. Il lui suffit, grâce à des mots et des suggestions bien choisis, de persuader le sujet qu'il se trouve en compagnie d'un être aimé, en qui il a confiance, ou encore qu'il s'agit d'un jeu. Mais nous n'allons pas nous étendre davantage sur cet aspect particulier de l'hypnotisme parce que, entre des mains profanes ou sans scrupule, c'est une expérience trop dangereuse,. nous vous conseillons de ne pas vous laisser expérimentéel'expérimenter.

La psychométrie

La psychométrie est l'art de « voir avec ses doigts ». Tout le monde a fait des expériences de ce genre, vous prenez par exemple un tas de pièces de monnaie, et vous demandez à une autre personne d'en choisir une et de la garder entre ses mains pendant quelques secondes. Quand elle la remettra parmi le tas, vous trouverez tout de suite la pièce parce qu'elle sera plus chaude que les autres. Mais ce n'est là qu'une expérience amusante qui n'a sa place que sur une scène.

Ce que nous appelons psychométrie, c'est la faculté de prendre un objet et de connaître son origine, ce qui lui est arrivé, entre les mains de qui il est passé et quel était l'état d'esprit de cette personne. Vous pouvez pratiquer la psychométrie en demandant à un ami de vous aider. Voici comment vous devez vous y prendre.

Avant tout, vous devez prier votre ami de se laver soigneusement les mains. Puis vous prenez un caillou et vous lui demandez de le laver aussi, avec du savon, de bien le rincer. Quand votre ami se sera essuyé les mains, qu'il aura bien essuyé le caillou, il devra le tenir serré dans sa main gauche et penser fortement, pendant une minute environ, à ce qui lui plaît, à une couleur, à un objet, à la bonne ou la mauvaise humeur, n'importe quoi. Peu importe le sujet, il doit y penser fortement pendant une minute. Puis il enveloppera le caillou dans un mouchoir propre et vous le donnera. Vous ne devez pas ôter le mouchoir mais attendre d'être seul dans votre « chambre de contemplation ». Mais permettez-nous encore une digression...

Nous avons dit « dans la main gauche » et il faut expliquer pourquoi. Selon les règles ésotériques, la main droite est la main « pratique », la main consacrée aux choses de ce monde. La main gauche est la spirituelle, consacrée aux choses métaphysiques. Si vous êtes normalement droitier, alors vous obtiendrez de meilleurs résultats en utilisant pour la psychométrie votre main gauche « ésotérique ». Si vous êtes gaucher, alors vous emploierez votre main droite dans le sens métaphysique. Il convient d'observer que l'on obtient souvent avec la main gauche des résultats impossibles à obtenir si l'on se sert de la main droite.

Lorsque vous serez dans votre chambre de contemplation, vous vous laverez très soigneusement les mains, vous les rincerez et vous les essuierez afin de ne conserver aucune impression sur vos mains. Couchez-vous, allongez-vous confortablement ; pour cette expérience, la lumière n'a aucune importance, vous pouvez être dans le noir ou laisser toutes les lampes allumées, peu importe.
Dénouez alors le mouchoir et prenez le caillou dans votre main gauche, placez-le au centre de la paume. N'y pensez pas, ne vous en occupez pas, essayez simplement de chasser toutes vos pensées, de faire le vide dans votre esprit. Vous sentirez bientôt un très léger picotement au creux de votre main gauche et puis vous recevrez une impression, probablement celle que votre ami a voulu vous communiquer. Vous recevrez peut-être aussi l'impression qu'il pense que vous êtes complètement cinglé !

Si vous pratiquez cette expérience, vous découvrirez que, à condition d'être parfaitement calme et serein, vous pouvez capter les impressions les plus intéressantes qui soient. Quand votre ami en aura assez de vos expériences, vous pourrez les pratiquer seul ; sortez, allez dans la campagne, ramassez un caillou qu'aucun homme n'a touché, à votre connaissance. C'est plus facile au bord de la mer, sinon vous pouvez creuser la terre. En vous entraînant, vous arriverez à des résultats vraiment remarquables ; vous pourrez par exemple ramasser un galet et savoir d'où il vient, à quelle montagne il appartenait avant d'en être détaché et emporté par une rivière et un fleuve jusqu'à la mer. Vous serez stupéfait de tout ce que vous pourrez apprendre grâce à la psychométrie, mais, encore une fois, il faut s'entraîner longtemps et, par-dessus tout, avoir l'esprit serein.

Il est possible de prendre une enveloppe et de deviner le contenu de la lettre avant de la lire. Il est également possible de prendre une lettre écrite dans une langue étrangère et, en passant légèrement le bout des doigts de la main gauche sur le texte, de comprendre de quoi il est question, sans connaître la signification des mots. Avec de l'entraînement c'est très facile, à la condition expresse de ne pas vouloir uniquement prouver qu'on le peut, pour se faire valoir aux yeux des autres.

La télépathie

Quand nous sommes calmes et sereins, nous pouvons capter toutes sortes d'impressions. Ce sont les ondes de radio des autres gens qui sont absorbées par le récepteur de notre cerveau. Vous conviendrez aisément que certaines personnes ont des « intuitions ». Presque tout le monde, à un moment ou un autre, a eu l'étrange impression qu'il allait se passer quelque chose, ou que l'on devait agir d'une certaine façon. Les profanes appellent cela une « intuition ». En réalité, c'est tout simplement de la télépathie inconsciente ou subconsciente ; c'est-à-dire que la personne qui a une « intuition » capte un message télépathique diffusé, consciemment ou inconsciemment, par une autre personne.

On dit, à juste titre, que les femmes sont plus intuitives que les hommes. Les femmes pourraient être télépathes, bien plus que l'homme moyen, si seulement elles ne parlaient pas tant ! On dit aussi que le cerveau de la femme est plus petit que celui de l'homme, mais naturellement cela n'a pas la moindre importance. Beaucoup de sottises ont été écrites sur le rapport entre le volume du cerveau et l'intelligence. Si l'on partait de ce principe, un éléphant serait un génie ! Le cerveau féminin peut « résonner » en harmonie avec les messages reçus et, pour parler encore une fois en termes de radio, il est semblable à un poste à transistors qui peut être, plus facilement que le cerveau masculin, branché sur une station. Vous rappelez-vous l'antique poste de radio, la « T.S.F. » de votre grand-père ? Il y avait des manettes, des boutons, des cadrans partout et c'était un véritable exploit que de capter un programme, même local, . II fallait attendre que les lampes chauffent, on avait besoin d'un « cadre », il fallait régler le voltage, le volume. Votre grand-père pourra sans doute vous expliquer comment marchaient les premiers postes de radio. Aujourd'hui, on a un transistor de poche, on appuie sur un bouton et on entend les émissions diffusées à l'autre bout du monde. Le cerveau féminin est ainsi, plus facile à régler que celui de l'homme.

Pensez maintenant à deux jumeaux. Il est avéré que deux jumeaux réels sont constamment en contact, quelle que soit la distance physique qui les sépare. Imaginez qu'un de ces jumeaux soit en Europe et l'autre en Amérique, ils auront les mêmes pensées, chacun saura ce que l'autre fait. C'est parce qu'ils proviennent tous deux d'une même cellule, d'un même œuf, et leurs cerveaux sont en somme deux émetteurs-récepteurs constamment branchés sur la même longueur d'ondes.

Vous voulez savoir maintenant comment vous pouvez communiquer par télépathie. Vous pouvez le faire si vous avez la foi, si vous travaillez, mais avant tout vous devez avoir la paix intérieure, notre vieille amie bien connue. Voici comment vous devez vous y prendre. Répétez-vous pendant un jour ou deux que tel jour, à telle heure, vous allez rendre votre cerveau réceptif afin qu'il puisse capter d'abord des impressions et puis des messages télépathiques définis. Dites-le-vous sans vous lasser, persévérez dans ces affirmations, dites-vous que vous allez réussir.

Au jour dit, à l'heure choisie, de préférence le soir, retirez-vous dans votre chambre. Éteignez les lumières trop fortes, assurez-vous que la température est à votre convenance. Puis allongez-vous dans la position que vous trouvez la plus confortable. Vous avez dans vos mains la photographie de la personne à laquelle vous êtes le plus attaché. La source de lumière devra se trouver derrière vous, de façon à éclairer la photo. Respirez profondément pendant quelques minutes, débarrassez votre esprit des pensées intruses, pensez à la personne dont vous tenez la photographie, regardez cette photo, imaginez que la personne est devant vous. Que vous dirait-elle ? Que répondriez-vous ? Formulez vos pensées. Si vous voulez, vous pouvez dire : « Parle-moi, parle-moi. » Puis vous attendez la réponse. Si vous êtes calme, si vous avez la foi, vous sentirez quelque chose s'agiter dans votre cerveau. Vous aurez tendance tout d'abord à croire à une illusion, à de l'imagination, mais ce n'est pas une illusion, c'est la réalité. Si vous refusez de croire, vous refusez de croire à la télépathie.

Le plus facile, pour acquérir des facultés télépathiques, c'est de travailler avec une personne que vous connaissez très bien, avec qui vous êtes très intime. Vous devrez d'abord parler de ce que vous voulez tenter, vous devrez convenir du jour et de l'heure auxquels vous tenterez de communiquer par télépathie. Chacun de vous devra se retirer dans sa chambre. La distance qui vous sépare n'entre pas en ligne de compte, vous pouvez être dans des continents différents, mais vous devez tout de même tenir compte de la différence des fuseaux horaire. Par exemple, s'il est 6 heures à Paris il est midi à New York. Vous devez y songer, sinon votre expérience échouera. Vous devrez aussi déterminer à l'avance de celui qui émettra et de celui qui recevra.

Imaginons que vous ayez décidé d'émettre ; au bout de dix minutes, ni plus ni moins, votre ami vous répondra. Vous ne réussirez peut-être pas à la première tentative, mais si vous persévérez, vous y parviendrez. N'oubliez pas qu'un bébé ne peut marcher à sa première tentative, il doit s'entraîner, tomber et recommencer. Vous ne réussirez sans doute pas à communiquer télépathiquement la première fois mais, avec de l'entraînement, tout deviendra facile.

Quand vous pourrez envoyer un message télépathique à un ami, ou en recevoir un, vous serez capable de capter les pensées des autres, mais vous ne le pourrez que si vos intentions sont bonnes !
On ne peut jamais, jamais employer la télépathie ou la clairvoyance ou la psychométrie pour faire du mal à une personne, pas plus qu'une autre personne ne peut vous en faire par ces moyens. On a prétendu que si une personne mauvaise était clairvoyante ou télépathe, elle risquerait de se servir de ses dons pour faire chanter des personnes qui auraient commis quelque faute. C'est absolument impossible, nous l'affirmons. On ne peut avoir en même temps dans un même endroit la lumière et les ténèbres, et l'on ne peut user de la télépathie pour faire le mal, c'est une loi inexorable de la métaphysique. Alors ne vous alarmez pas, les gens ne peuvent lire vos. pensées dans un but mauvais. Certains le voudraient bien, sans doute, mais ils ne le peuvent pas, ils ne le pourront jamais. Nous insistons sur ce point parce que beaucoup de gens ont peur que, au moyen de la télépathie, on ne devine leurs pensées les plus intimes, leurs craintes et leurs phobies. Il est certain qu'un être pur peut lire vos pensées, voir votre aura et deviner vos faiblesses, mais, si cet être est pur, il refusera de le faire, et, s'il est impur, il en sera incapable.

Nous vous avons conseillé de pratiquer la télépathie avec un ami, mais, si vous ne le pouvez pas, détendez-vous, allongez-vous comme nous vous l'avons dit, et laissez venir les pensées à vous. Vous découvrirez d'abord que votre esprit bourdonne d'idées contradictoires, vous aurez l'impression d'être dans une foule où tout le monde parle en même temps à tue-tête. Mais si vous le voulez, si vous essayez, vous pouvez distinguer une voix précise. Il en est de même pour la télépathie. Entraînez-vous, travaillez et ayez la foi, et alors, à condition que vous gardiez votre calme et que vous n'ayez nulle intention de faire du tort à une autre personne, vous pourrez devenir télépathe.

La clairvoyance

Si vous voulez « voir », il vous faut un cristal ou tout autre objet scintillant. Si vous avez une bague ornée d'un solitaire, cela vaut bien une boule de cristal et c'est certainement moins fatigant à tenir ! Là encore, vous devrez vous allonger confortablement, vous assurer que votre source de lumière est tamisée au possible. Mais supposons que vous ayez fait les frais d'une boule de cristal...

Vous êtes étendu sur votre lit, le soir, dans votre chambre fermée. Vos rideaux sont tirés. La pièce est si obscure que vous distinguez à peine la contour de votre boule de cristal. Si sombre que vous ne pouvez certainement voir aucun reflet dans ce cristal. Vous ne distinguez pratiquement rien, vous savez que vous tenez la boule, qu'il y a là « quelque chose ». Regardez dans la boule sans essayer de voir quoi que ce soit. Regardez comme si vous regardiez quelque chose de très lointain. Ce cristal est à quelques centimètres de vos yeux mais vous devez regarder à des kilomètres. Alors vous verrez la boule s'embuer petit à petit, vous verrez des nuages blancs se former et le cristal, au lieu d'être transparent, semblera plein de lait. C'est le moment critique, ne sursautez pas, ne bougez pas, ne vous alarmez surtout pas comme le font bien des gens, parce que le stade suivant...

La blancheur laiteuse se dissipe, comme des rideaux s'écartent pour révéler une scène. Votre boule de cristal a disparu, elle s'est envolée et à sa place vous voyez le monde. Vous le contemplez comme un dieu de l'Olympe pouvait le contempler, vous voyez peut-être des nuages avec un continent au-dessous, vous avez l'impression de tomber, vous risquez même de vous pencher machinalement. Maîtrisez-vous, parce que, si vous bougez, vous ne verrez plus rien et vous serez obligé de recommencer une autre fois. Mais supposons que vous ne sursautiez pas ; vous aurez alors l'impression de descendre en piqué, vous verrez les continents se dérouler au-dessous de vous et puis vous vous arrêterez soudain au-dessus d'un lieu précis. Vous verrez peut-être un événement historique, vous semblerez peut-être atterrir sur terre au milieu d'une bataille et voir un char d'assaut foncer sur vous. Vous ne devez pas avoir peur parce que ce char ne peut vous faire de mal, il vous traversera et vous ne sentirez rien. Vous vous apercevrez peut-être que vous voyez par les yeux d'une autre personne, vous ne voyez pas son visage mais vous voyez tout ce qu'elle voit. Encore une fois, ne vous alarmez pas, ne sursautez pas, vous verrez très nettement, très clairement et bien que vous n'entendiez pas un son, vous saurez tout ce qui se dit. C'est ainsi que nous pouvons voir. Voilà la clairvoyance. C'est une chose très facile à condition, encore une fois, d'avoir la foi.

Certaines personnes ne voient pas vraiment une scène, elles en ont toutes les impressions, sans réellement VOIR. Cela arrive généralement chez ceux qui sont dans les affaires. Cette personne peut être très clairvoyante, mais si elle est commerçante, par exemple, elle est inconsciemment un peu sceptique, ce qui brouille les images ; cette personne pense subconsciemment qu'une telle chose ne peut se produire, aussi, sans supprimer complètement sa vision, elle ne reçoit que des impressions vagues, aussi réelles néanmoins que des images.

Avec de l'entraînement, de la pratique, vous deviendrez clairvoyant. Avec de la pratique, vous pourrez vous transporter dans n'importe quelle période de l'Histoire, et voir ce qu'était en réalité cette Histoire. Vous serez amusé et stupéfait de constater bien souvent la fausseté des livres d'histoire, car ils reflètent la politique de leur temps.

Les « voyants »

Beaucoup de gens s'imaginent que les « voyants » contemplent continuellement l'aura des autres, et lisent constamment leurs pensées. Comme ils se trompent ! Une personne douée de télépathie ou de clairvoyance ne passe pas son temps à regarder l'aura de ses amis et de ses ennemis, ni à lire leurs pensées ! Alors ne craignez pas les voyants, les occultistes, les métaphysiciens, car s'ils sont d'une bonne moralité, ils se défendront de surprendre vos pensées intimes sans votre permission. Et s'ils ont une mauvaise moralité, ils ne peuvent rien voir.

Vous devez vous persuader que la « voyante » qui vous prédit l'avenir contre de l'argent n'a pas de pouvoir réel. C'est généralement une pauvre femme qui ne peut gagner sa vie autrement. Sans doute, à un certain moment, elle a été clairvoyante, mais on ne peut « voir » si l'on en fait un commerce, on ne peut prédire l'avenir à une personne contre de l'argent parce que le seul fait de cette transaction brouille les facultés télépathiques. La « voyante », donc, ne voit rien si elle accepte de l'argent, mais elle doit bien vous dire quelque chose. Comme elle est en général bonne psychologue, elle vous laissera parler, et puis elle vous répétera ce que vous lui avez dit, ce qui vous émerveillera car vous ne comprendrez pas comment elle a pu « lire » aussi exactement le fond de votre pensée et deviner ce que vous vouliez savoir ! Ne craignez pas que les voyants se mêlent de vos affaires. Vous plairait-il, lorsque vous écrivez une lettre ou que vous faites vos comptes, qu'une personne vienne regarder par-dessus votre épaule ? Aimeriez-vous que cette personne fouille dans vos tiroirs, lise ceci ou cela, sache tout de vous, de vos biens et de vos pensées ? Seriez-vous ravi d'être branché sur une table d'écoute, et que l'on entende toutes vos conversations téléphoniques ? Non, naturellement ! Alors répétons encore une fois qu'une personne de bonne moralité ne se permettra jamais de lire vos pensées à tout moment et que celle qui est capable de cette indiscrétion n'est pas capable de les lire. Absolument pas ! C'est une loi de l'occulte : la personne de mauvaise moralité n'est pas clairvoyante. Vous entendrez souvent raconter des histoires d'une personne qui voit ceci et cela et encore autre chose. N'en croyez rien !

Un clairvoyant attendra toujours que vous lui disiez de quoi vous voulez qu'il parle. Il ne s'introduira pas par effraction dans l'intimité de votre pensée ou de votre aura, pas même si vous l'en priez. Il y a certaines lois de l'occultisme auxquelles on doit obéir très strictement, car, si on les transgresse, on risque d'être puni comme on est châtié lorsqu'on viole les lois terrestres. Dites au clairvoyant ce que vous voulez lui dire, et il saura si vous lui dites la vérité. Cela, nous voulons bien l'admettre. Dites-lui ce que vous voulez, mais assurez-vous que c'est bien la vérité, autrement vous ne tromperez que vous, jamais le clairvoyant.

Une dernière fois, nous répétons : un bon « voyant » ne voudra pas lire vos pensées, et un mauvais NE LE PEUT PAS.
La voie médiane et ses lois

Cette voie médiane est un mode de vie de l'Orient. Cela signifie que vous ne devez pas être trop mauvais, ni trop bon non plus. Vous devez garder un juste milieu. Si vous êtes trop mauvais, la police vous arrêtera, si vous êtes trop bon, alors vous deviendrez pédant ou bien vous ne pourrez plus demeurer sur cette terre parce qu'il est avéré que les plus grandes entités qui descendent dans notre vallée de larmes doivent se plier à certaines règles, adopter des défauts afin de ne pas être parfaits sur la terre, car rien ne peut être parfait dans notre monde imparfait.

Une fois encore, nous vous répétons de ne pas exagérer, de ne pas faire trop d'efforts ; restez naturel, raisonnable, n'excédez pas vos capacités. Vous ne devez pas vous incliner servilement devant les opinions des autres. Usez de bon sens, adaptez une règle ou une instruction à vos propres facultés. Il se peut que nous disions « voici une étoffe rouge », mais vous la verrez peut-être différemment ; pour vous, elle peut être orangée ou violacée, tout dépend des conditions dans lesquelles vous voyez cette étoffe ; votre éclairage peut être différent du nôtre, votre vue tout autre. Alors ne faites pas trop d'efforts, ne vous soumettez pas trop docilement à ce que l'on vous enseigne. Faites appel à votre bon sens, suivez la voie médiane, le juste milieu est extrêmement utile !
Essayez de suivre cette voie, c'est celle de la tolérance, le chemin du respect des droits des autres, le meilleur moyen de faire respecter vos propres droits. En Orient, les prêtres et leurs clercs étudient le judo et d'autres formes de lutte, non pas parce que ces prêtres sont belliqueux mais parce que, en apprenant le judo et les autres formes de lutte similaires, on apprend à se maîtriser, à se contrôler et, par-dessus tout, on apprend à céder afin que le meilleur gagne. Prenons le judo ; dans cette discipline, on ne se sert pas de sa propre force pour remporter la victoire mais de celle de l'adversaire, afin de le vaincre. Une faible femme connaissant bien le judo peut facilement jeter à terre une grande brute musclée qui ignore cette forme de lutte. Plus l'homme est fort et plus il attaque farouchement, plus il est facile de l'abattre parce que sa propre force le fait tomber plus lourdement.

Employons donc les principes du judo, la force de l'opposition, afin de surmonter nos problèmes. Ne vous fatiguez pas, ne vous épuisez pas, pensez à votre problème, en essayant de le résoudre, et ne cherchez pas à éluder la question comme le font tant de gens. En général, on a peur d'affronter un problème grave, on en fait le tour, vaguement, sans trouver la solution, la clef. Quel que soit le désagrément que vous cause le sujet, quelle que soit la culpabilité que vous éprouvez, n'hésitez pas et allez directement à la racine du mal, découvrez ce qui vous trouble ou vous effraie. Et puis, lorsque vous aurez discuté avec vous-même de tous les aspects du problème, DORMEZ DESSUS ! Le vieil adage est bien vrai, qui dit que « la nuit porte conseil ». Si vous dormez sur un problème, il sera repassé à votre sur-moi qui est beaucoup plus compréhensif que vous, car le sur-moi est une immense entité, à côté du corps humain. Si votre sur-moi, ou même simplement votre subconscient, a la possibilité d'étudier le problème et trouve une solution, elle sera transmise à votre conscient, enregistrée par votre mémoire, si bien que, à votre réveil, vous serez stupéfait et ravi de tenir la clef du problème, la solution à ce qui vous troublait.

Aimez-vous notre grenier ? Alors allons examiner un autre petit « trésor » recouvert de poussière. Il est temps de l'étudier, de le tirer de son coin obscur pour le contempler à la lumière du jour. Qu'y a-t-il dans ce coffret ? Ouvrons-le vite !

Trop de gens, de nos jours, s'imaginent que, pour être vraiment pur, il faut être réellement pauvre et malheureux. Ils croient, bien à tort, que l'on doit avoir la mine sombre et sévère si l'on est « religieux ». Ceux-là ont peur de sourire, non pas tant parce que cela risque d'altérer leurs traits, mais parce que cette manifestation de gaieté pourrait bien, ce qui est pire, faire craquer le mince vernis de leur dévotion apparente. Notre instruction religieuse était très poussée. Nous devions tous les matins réciter les Lois et Étapes de la Voie du Milieu. Voici ces lois :

1. Aie foi en les chefs de la lamaserie et du pays.
2. Accomplis tes devoirs religieux, et étudie de toutes tes forces.
3. Honore tes parents.
4. Respecte les vertueux.
5. Honore tes aînés ainsi que les personnes de naissance noble.
6. Sers ton pays.
7. Sois honnête et véridique en toutes choses.
8. Prends soin de tes amis et de tes parents.
9. Fais un bon usage de la nourriture et de la richesse.
10. Suis l'exemple des gens de bien.
11. Sois reconnaissant et paie la bonté de retour.
12. Reste mesuré en toutes choses.
13. Garde-toi de toute jalousie et de toute envie.
14. Abstiens-toi de tout scandale.
15. Sois doux dans tes paroles et dans tes actes, et ne fais de mal à personne.
16. Supporte la souffrance et l'affliction avec patience et résignation.

On nous répétait sans cesse que si tout le monde obéissait à ces lois, il n'y aurait ni différends ni désaccords.
La mort

La mort est une naissance. Mourir, c'est simplement naître à une autre vie. L'homme, ou l'esprit de l'homme, est étemel. Le corps n'est qu'un vêtement qui habille temporairement l'esprit ; la tâche à accomplir sur terre détermine son choix. L'apparence extérieure ne compte pas. Seule a d'importance l'âme qui vit à l'intérieur. Un grand prophète peut naître sous les dehors d'un misérable — comment pourrait-on mieux connaître la charité que l'homme inspire à son semblable ? Et un misérable qui a vécu dans le péché peut dans une nouvelle vie être comblé de richesses ; commettra-t-il les mêmes erreurs alors qu'il n'y est plus poussé par la pauvreté ? « La Roue de la Vie » est le nom que nous donnons au cycle naissance-vie-mort-retour à la condition spirituelle et — au bout d'un certain temps — renaissance dans des circonstances et des conditions différentes. Un homme peut être accablé d'épreuves sans que cela implique nécessairement qu'il ait fait le mal au cours d'une existence antérieure. Cette souffrance est peut-être le moyen le plus sûr et le plus rapide de lui faire comprendre certaines choses. L'expérience n'est-elle pas le meilleur des maîtres ? Tel qui s'est suicidé peut être renvoyé sur terre pour vivre les années perdues par sa faute mais il ne s'ensuit pas que tous ceux qui meurent jeunes, les bébés par exemple, soient des suicidés. La Roue de la Vie est la même pour tous, mendiants et rois, hommes et femmes, gens de couleur ou visages pâles. Elle n'est évidemment qu'un symbole, mais un symbole qui suffit à éclairer ceux qui n'ont pas le temps d'étudier sérieusement ces problèmes. Il est impossible d'exposer nos croyances en un paragraphe ou deux ; le Kan-gyurt, notre Bible, comprend plus d'une centaine d'ouvrages et ils sont loin d'épuiser le sujet. Enfin, de nombreux livres qui ne sont communiqués qu'aux initiés sont cachés dans des lamaseries isolées du monde.
Voyons d'abord ce qui se passe lorsque nous apprenons qu'un être aimé est passé à ce stade que les peuples de la Terre appellent la « mort ».

Vous alliez et veniez, vous vaquiez à vos occupations, vous n'aviez aucun souci. Et puis soudain vous apprenez que cette personne tendrement aimée n'est plus parmi nous. Aussitôt, vous sentez votre cœur battre, vous sentez vos glandes lacrymales s'apprêter à verser des larmes qui délivrent des tensions internes. Vous découvrez que vous ne voyez plus les couleurs éclatantes, que tout est sombre comme si le ciel ensoleillé de l'été avait été subitement couvert de nuages de neige.

Nous allons retrouver alors nos vieux amis les électrons, car lorsque nous sommes subitement accablés de chagrin, le voltage engendré par notre cerveau se modifie, il peut même changer la direction du courant si bien que si, avant, nous pensions voir la « vie en rosé rose », la triste nouvelle nous montre tout en noir. Sur le plan terrestre, c'est simplement une fonction physiologique normale, mais sur le plan astral nous sommes déprimés aussi à cause de l'horrible entrave provoquée par notre corps physique lorsque nous essayons d'accueillir celui qui vient de s'élever dans ce qui est, après tout, la Grande Vie, la vie la plus heureuse.

Il est bien triste, en effet, de voir un ami cher partir vers un pays lointain, mais sur la Terre nous nous consolons en nous disant que nous pouvons écrire, télégraphier et même téléphoner. Mais ce qu'on appelle la « mort » ne permet plus aucune communication. Vous pensez sans doute, vous, que les « morts » sont hors de notre atteinte ? Comme vous vous trompez ! Nous sommes en mesure de vous révéler qu'il y a actuellement des savants, dans divers centres scientifiques du monde, qui travaillent à mettre au point un instrument qui nous permettra de communiquer avec ce que nous appellerons, faute de mieux, des « esprits désincarnés », Ce n'est pas un rêve, ce n'est pas une fable, c'est une information qui a commencé à s'ébruiter il y a bon nombre d'années déjà et, selon les rapports scientifiques les plus récents, il est permis d'espérer que la nouvelle sera bientôt rendue publique, et l'instrument mis à la disposition de tous. Mais avant de pouvoir entrer en contact avec ceux qui sont passés dans l'au-delà, hors de notre atteinte, nous pouvons les aider de notre mieux.

Quand une personne meurt, les fonctions physiologiques, c'est-à-dire celles qui président au fonctionnement du corps physique, se ralentissent et finissent par s'arrêter. Nous avons vu, dans les premières leçons de ce cours, que le cerveau humain peut vivre quelques minutes à peine après avoir été privé d'oxygène. Le cerveau est donc une des premières parties du corps à « mourir ». Manifestement, lorsque le cerveau cesse de fonctionner, la mort suit à brève échéance, elle est inévitable. Après la mort du cerveau, les autres organes privés des commandes et des directives -du cerveau cessent à leur tour de fonctionner, ils deviennent semblables à une voiture abandonnée par son conducteur. Il a garé son véhicule et coupé le contact. Le moteur tourne peut-être une fraction de seconde sur son élan mais aussitôt il [se] refroidit. En refroidissant, il émettra de petits grincements, des cliquetis provoqués par le métal qui se contracte. Il en est de même pour le corps humain ; tandis qu'un organe après l'autre passe au stade que nous appelons dissolution, il se produit des grognements, des grincements, de petits sursauts des muscles. Au bout de trois jours environ, le corps astral aura enfin définitivement quitté le corps physique. La corde d'argent qui ancre en quelque sorte l'astral dans le physique se flétrit, se dessèche tout comme le cordon ombilical d'un bébé après qu'on l'ait coupé pour séparer l'enfant de la mère. Pendant trois jours, le corps astral reste plus ou moins en contact avec le corps physique qui se décompose déjà.
Voici probablement ce qu'éprouve la personne qui vient de mourir :

D'abord la personne est dans son lit, entourée probablement de parents et d'amis affligés. Soudain elle tressaille, il y a un râle, le dernier soupir est exhalé entre les dents. Le cœur bat un instant, ralentit, s'arrête, repart et finalement cesse définitivement de battre.

Divers frémissements parcourent le corps, puis il se refroidit, mais à l'instant même de la mort un clairvoyant peut voir une ombre émerger du véhicule physique et flotter comme une brume argentée pour venir s'allonger juste au-dessus du mort. Durant les trois jours qui suivent, la corde d'argent reliant les deux corps s'assombrit, puis elle devient noire à l'endroit où elle pénètre dans le corps physique. On a alors l'impression de voir une poussière noire autour de cette partie de la corde. Enfin, elle se détache et la forme astrale est libre de s'élever pour naître à sa vie dans l'astral. Mais avant tout, elle doit contempler ce corps qu'elle habitait. Souvent, la forme astrale accompagne le corbillard au cimetière et assiste à l'enterrement. Elle n'éprouvera aucune peine, elle ne sera pas bouleversée parce que l'astral, dans le cas d'une personne qui n'y serait pas préparée et ignorerait ce qu'enseigne ce cours, est un état de choc. Le corps astral suivra donc le cercueil un peu comme le cerf-volant suit le petit garçon qui tient la ficelle. Mais bientôt la ficelle casse, la corde d'argent — qui n'est plus argentée — retombe et le corps astral est enfin libre de monter, de s'élever et de se préparer à sa seconde mort. Cette seconde mort est sans douleur, absolument sans douleur.

Avant la seconde mort, la personne doit se rendre à la Salle de Mémoire et voir tout ce qui lui est arrivé dans la vie. On n'est jugé que par soi-même, et il n'y a pas de juge plus sévère. Lorsqu'on se voit dépouillé de toutes les petites vanités mesquines, de toutes les fausses valeurs qui nous étaient chères sur la Terre, on s'aperçoit souvent que, en dépit de tout l'argent que l'on a laissé derrière soi, en dépit des titres et des hautes situations, on n'est pas si grand que cela, après tout. Très, très souvent, le plus humble, le plus pauvre d'argent se juge beaucoup plus favorablement.
Après vous être vu dans la Salle de Mémoire, vous passez dans cette partie de l'« autre monde » qui semble le mieux vous convenir. Vous n'allez pas en enfer, croyez-nous quand nous vous disons que l'enfer est sur terre, que c'est notre école !

Vous savez sans doute que, en Orient, les grands mystiques, les grands maîtres dissimulent leur véritable nom, parce que les noms ont un grand pouvoir, et si n'importe qui pouvait émettre les vibrations exactes de ce nom, l'être serait irrésistiblement attiré, et contraint de regarder sur la Terre. Dans certaines régions d'Orient, et même en Occident, Dieu est appelé « Celui dont le nom ne doit pas être prononcé », parce que si tout le monde se mettait à appeler Dieu, le Seigneur de ce monde ne saurait vraiment plus où donner de la tête !

Bien des maîtres adoptent un pseudonyme, un nom dont la prononciation diffère radicalement de celle de leur véritable nom, car les noms, les mots, ne l'oubliez pas, sont formés de vibrations, d'harmonies et si l'on est appelé par sa propre combinaison harmonique de vibrations, alors on est distrait du travail que l'on peut faire à ce moment.

Si l'on pleure trop ceux qui sont passés dans l'au-delà, on leur cause des souffrances, car ils se sentent attirés de force vers la Terre. Ils sont comme un homme qui tombe à l'eau tout habillé et qui se sent entraîné au fond par ses vêtements alourdis et ses chaussures.

Considérons encore cette question des vibrations, car elles sont l'essence de la vie sur terre, et en fait sur n'importe quel autre monde. Nous connaissons tous un exemple très simple du pouvoir des vibrations. Des soldats qui marchent au pas rompent la cadence quand ils doivent franchir un pont. Le pont est peut-être capable de supporter les plus lourds convois motorisés, une caravane de chars d'assaut et même peut-être des trains. Mais si un régiment passe au pas cadencé il déclenchera une série de vibrations et le pont frémira, s'écroulera peut-être.

Le violoniste nous fournit un autre exemple ; il peut, en jouant la même note pendant quelques secondes, provoquer dans un verre de cristal des vibrations qui le feront exploser.

Considérons maintenant l'Om. Si nous pouvons prononcer les mots « Om Mani Padmi Um » d'une certaine façon et les répéter pendant quelques minutes, nous pourrons déclencher une vibration d'une force fantastique. Alors rappelez-vous que les noms possèdent une grande puissance, et ceux qui sont passés dans l'au-delà ne doivent pas être appelés à tort et à travers, leur nom ne doit pas être prononcé dans la douleur, car de quel droit les ferions-nous souffrir par notre chagrin ? Ils ont déjà suffisamment souffert !

Nous pouvons nous demander pourquoi nous venons sur cette terre si c'est pour y mourir, mais la raison est simple ; la mort nous élève, la souffrance nous élève à condition qu'elle ne soit pas trop vive, et il est bon de se rappeler que, dans la majorité des cas (car il y a certaines exceptions, naturellement), aucun être n'a jamais à subir une plus grande souffrance que n'en exige son amélioration spirituelle. Vous le comprendrez mieux si vous pensez à une femme qui s'évanouit de douleur. La syncope est simplement une soupape de sûreté qui l'empêche d'être trop accablée par son chagrin.

Il arrive souvent qu'un grand chagrin engourdisse les sens. Là encore, cet engourdissement est un bienfait, tant pour celui qui reste que pour celui qui est parti. Cet engourdissement permet cependant d'avoir conscience de la perte tragique et de s'élever mais non d'être torturé par le chagrin.

La personne qui est passée dans l'au-delà est protégée par l'engourdissement de celui qui reste car sans cela les cris et les lamentations de celui qui est en pleine possession de ses facultés causeraient d'intolérables souffrances à l'âme envolée.

Avec le temps, il se peut que nous parvenions à communiquer avec ceux qui nous ont quittés tout comme on peut téléphoner à des amis lointains.

En étudiant consciencieusement ce cours, en ayant confiance en soi, en ayant la foi dans les Grands Pouvoirs de cette vie et de l'autre, nous devrions pouvoir entrer en contact avec ceux qui sont partis. Il est possible de communiquer par télépathie, par la clairvoyance, par ce que l'on appelle l'« écriture automatique ». Dans ce dernier cas, cependant, on doit se méfier de son imagination, on doit la contrôler afin que le message écrit subconsciemment n'émane pas de notre conscient ni de notre propre subconscient, mais bien directement de la personne qui est partie dans l'au-delà et qui nous voit, bien que pour le moment elle nous reste invisible.

Réjouissez-vous, ayez la foi, car par la foi vous pourrez accomplir des miracles. N'est-il pas écrit que la foi peut déplacertransporter des montagnes ? C'est parfaitement exact !
Les différents niveaux de l'astral

« Quand une personne qui n'a vécu que quelques existences sur terre — c'est-à-dire sur le plan à trois dimensions — quitte la terre, ou « meurt » comme on dit improprement, le corps astral ou l'âme est reçu dans un monde astral inférieur qui est en accord avec le savoir de cette personne récemment arrivée. Un garçon ou un homme peu cultivé devra, s'il veut s'élever dans la société, suivre les cours du soir, afin d'y acquérir les connaissances indispensables. Il en est de même avec l'astral. Il y existe une multitude de mondes, dont chacun convient à un type donné d'individu. Ici, dans ce monde — qui est dans l'astral inférieur à quatre dimensions — il vous faudra vous instruire en métaphysique ; vous devrez apprendre comment penser afin d'obtenir vêtements, nourriture et tout ce dont vous avez besoin. Vous avez encore à aller au hall des souvenirs, où vous verrez tout ce que vous avez fait dans votre vie passée, et où vous vous jugerez. Et je peux affirmer qu'il n'est pas de juge aussi sévère que son propre surmoi. Le surmoi peut être comparé à l'âme. Je vous dirai brièvement qu'il existe environ neuf « dimensions » disponibles dans cette sphère particulière d'activité. Quand on a finalement atteint l'incarnation dans le neuvième corps ou surmoi, on est alors prêt à monter dans les sphères plus élevées et à apprendre des choses supérieures. Les gens et les entités s'efforcent toujours de grimper, tout comme les plantes luttent pour aller vers la lumière.

« Ceci est un monde astral inférieur où pour apprendre vous devrez avoir plusieurs leçons ; il vous faudra aller à l'école pour y être instruit de beaucoup de choses concernant la vie sur terre, et la vie dans l'astral. Puis, plus tard, vous déciderez du type de leçons que vous avez à apprendre. Quand tout ceci aura été décidé, vous serez en mesure de retourner sur la terre auprès des parents choisis où, on l'espère, vous aurez cette fois davantage d'opportunités de vous élever et d'avoir ainsi sur terre une position meilleure. On espère que dans une prochaine vie, vous apprendrez beaucoup — ce qui vous permettra, lorsque vous quitterez à nouveau le corps terrestre, de ne pas revenir à ce bas niveau, mais à deux ou trois plans au-dessus de celui-ci.

« Plus vous montez dans les sphères astrales, plus vos expériences sont intéressantes, et moins vous endurez de souffrances ; mais il vous faut approcher ces choses avec soin, gentiment et lentement. Si vous étiez, par exemple, placé soudainement sur un monde astral deux ou trois stades au-dessus de celui-ci, vous seriez aveuglé par l'intensité des émanations provenant des gardiens de ce monde-là ; aussi, plus vous apprendrez rapidement ce que vous avez à apprendre, plus vite vous pourrez retourner sur terre et vous préparer pour un stade plus élevé.

« Disons qu'un homme vraiment très bien quitte la terre, la terre à trois dimensions, celle de laquelle vous êtes arrivé récemment. S'il est franchement spirituel, il pourrait franchir deux ou trois stades, et le traitement qu'il y trouverait serait moins dur que celui que vous avez sur ce plan-ci ; il n'aurait pas à imaginer, comme vous, sa nourriture. L'essence de son corps absorberait, de l'environnement, toute l'énergie dont il a besoin. Vous pourriez faire aussi bien, mais vous n'êtes pas instruit en de telles choses, vous n'êtes pas capable d'une grande compréhension en matière de spiritualité, en  pour être témoigne le du fait que, jusqu'à présent, vous n'avez pas cru à la vie après la mort. Sur ce plan-ci, celui où vous résidez à présent, il y a nombre de gens qui ne croient pas à la vie après la mort ; ils sont ici pour apprendre qu'elle existe ! « Dans des incarnations à venir, vous lutterez pour monter, ce qui fait que, mourant au monde terrestre, vous renaîtrez à un monde astral ; vous vous élèverez à un plan supérieur et aurez de plus en plus de temps entre les incarnations. Dans votre cas, par exemple, en supposant que vous ayez été renvoyé de votre emploi sur terre, c'est uan job où vous auriez pu retrouver un emploi le lendemain ; mais pour un professeur, le problème serait plus difficile et l'emploi plus long à trouver. De même sur le plan où vous êtes maintenant, vous pourriez être renvoyé sur terre dans un mois ou deux ; mais quand on atteint à des plans plus élevés, on doit attendre plus longtemps afin de se remettre des chocs psychiques endurés sur la terre. »

La réincarnation

Seng était un vieux mandarin ,, reprit-il. « II avait mené une vie heureuse et, au soir de cette vie, il éprouvait une satisfaction profonde. Il avait une nombreuse famille, beaucoup d'esclaves et de concubines. L'empereur de Chine lui-même l'avait comblé de faveurs. Ses yeux fatigués et myopes regardaient par la fenêtre de sa chambre et apercevaient vaguement les beaux jardins où se pavanaient des paons. À ses oreilles défaillantes parvenait en sourdine le chant des oiseaux qui retournaient dans les arbres à la tombée du jour. Seng s'adossa à ses oreillers. Il était très paisible. Il sentait en lui les doigts bruissants de la Mort dénouer les liens qui le rattachaient à la vie. Lentement le soleil d'un rouge sang disparaissait derrière l'ancienne pagode. Seng se rejeta sur ses oreillers. Un râle s'échappait en sifflant de ses lèvres. La lumière du soleil s'évanouit, les serviteurs allumèrent les petites lampes de la chambre, mais le vieux Seng était parti, parti avec les derniers rayons du soleil. »

Mon Guide s'assura que je l'écoutais avec attention, puis il reprit :

« Le vieux Seng gisait, inerte, sur ses coussins et les bruits de son corps, les craquements, les sifflements, s'étaient tus. Le sang ne courait plus le long des artères et des veines, les liquides de l'organisme avaient cessé d'y bouillonner. Le corps du vieux Seng était mort, il ne servirait plus à rien.

 Mais si un clairvoyant avait été là, il aurait vu une légère brume bleuâtre se condenser autour du cadavre, puis s'élever, en flottant horizontalement au-dessus de lui, attachée par la Corde d'Argent qui allanit en s'amenuisant et, peu à peu, disparaissanut. L'Âme qui avait été celle du vieux Seng flotta, dériva comme un nuage de fumée d'encens, et disparut sans effort à travers les murs. »

Le Lama se versa du thé, vit que j'en avais encore dans mon bol, et poursuivit :

« L'Âme erra à travers des royaumes et dans des dimensions que l'esprit matérialiste ne saurait concevoir. Elle atteignit enfin un parc magnifique, parsemé d'immenses édifices. L'Âme du vieux Seng s'arrêta devant l'un d'eux, y entra et s'avança sur un sol étincelant. Une âme qui se trouve dans son propre milieu, Lobsang, est aussi solide que tu l'es toi-même sur cette terre. Elle peut être arrêtée par des murs et marcher sur un plancher. Là-bas, elle possède des facultés et des talents différents de ceux que nous connaissons ici. L'Âme de Seng continua son chemin et entra enfin dans une petite cabine. Elle s'assit et regarda le mur devant elle. Tout à coup, ce mur disparut et elle vit à la place des scènes de son existence passée. Elle vit ce que nous appelons les Annales Akashiques, où sont consignés tous les événements du passé, et que peuvent lire aisément ceux qui ont subi un entraînement adéquat. Tous ceux qui passent de cette vie dans l'autre peuvent également les lire, car l'Homme voit l'"enregistrement" de ses succès et de ses échecs. Il revoit son passé et se juge lui-même ! Il n'est pas de juge plus sévère que l'Homme lui-même. Nous ne comparaissons pas en tremblant devant un Dieu ; nous revoyons tout ce que nous avons fait et tout ce que nous avions l'intention de faire. »

Je demeurais silencieux. Je trouvais tout cela fort intéressant et j'aurais pu écouter pendant des heures. Cela valait mieux que les mornes leçons habituelles.

« L'Âme qui avait été le vieux Seng, le mandarin chinois, s'assit et revit donc l'existence que, sur Terre, il avait jugée si bien remplie », continua mon Guide. « Il comprit et déplora les nombreuses fautes qu'il avait commises, puis il se leva, quitta la cabine et se dirigea rapidement vers une pièce plus vaste où l'attendaient des hommes et des femmes du Monde des Âmes. Silencieusement, souriant avec compassion et sympathie, ils attendaient qu'il approchât et demandât leur aide. Assis en leur compagnie, il leur parla de ses fautes, des choses qu'il avait essayé de faire, qu'il avait eu l'intention de faire, sans y parvenir. »

« Mais vous avez dit qu'on ne le jugeait pas, qu'il se jugeait lui-même », interrompis-je.

« C'est exact, Lobsang », répondit mon Guide. « Ayant vu son passé et ses erreurs, il se rendait à présent auprès de ces Conseillers afin d'entendre leurs suggestions. Mais ne m'interromps pas, écoute-moi et garde tes questions pour plus tard. Comme je te le disais, l'Âme demeura parmi les Conseillers, leur parla de ses échecs, et des qualités qu'elle devait faire « croître » en elle avant de pouvoir évoluer davantage. Il lui faudrait d'abord retourner voir son corps, puis elle jouirait d'une période de repos — des années ou des siècles — après quoi on l'aiderait à trouver les conditions essentielles à son évolution. L'Âme du vieux Seng retourna sur Terre pour revoir une dernière fois sa dépouille mortelle, préparée pour l'inhumation. Puis, ayant cessé d'être l'Âme du vieux Seng, pour devenir une Âme prête au repos, elle retourna dans l'Au-delà. Pendant un temps indéterminé, elle se reposa, reprit des forces, étudia les leçons des vies antérieures et se prépara pour sa prochaine existence. Là, dans cette vie au-delà de la mort, objets et substances étaient aussi solides au toucher que sur la Terre. L'Âme se reposa jusqu'à ce que l'heure et les circonstances de son retour sur terre aient été fixées. »

« Voilà qui me plaît ! » m'exclamai-je, « je trouve tout cela très intéressant. »

Mon Guide me sourit avant de continuer :

« À un moment prédéterminé, l'Âme en attente fut appelée et conduite dans le Monde des Hommes par l'un de ceux à qui incombe cette tâche. Ils s'arrêtèrent, invisibles aux yeux de chair, observant les futurs parents, examinant la maison, pour s'assurer qu'elle offrirait à l'Âme les possibilités d'apprendre les leçons qui devaient être apprises cette fois. Satisfaits ils se retirèrent. Quelques mois plus tard, la future mère sentit en elle le brusque mouvement du fœtus, lorsque l'Âme y entra et l'anima. En temps voulu, le bébé naquit dans le Monde de l'Homme. L'Âme qui avait autrefois habité le corps du vieux Seng reprenait maintenant la lutte avec les nerfs et le cerveau récalcitrants de l'enfant Wong, né dans une humble famille d'un village de pêcheurs, en Chine. Une fois encore, les hautes vibrations de l'Âme descendirent à l'octave inférieure, celle des vibrations d'un corps charnel. »

Je réfléchis. Je réfléchis longuement. Et je finis par dire : « Honorable Lama, puisqu'il en est ainsi, pourquoi les gens ont-ils peur de la mort, qui n'est que la délivrance des peines de cette Terre ? »

« C'est là une question raisonnable, Lobsang », répondit mon Guide. « Si nous pouvions nous rappeler les joies de l'Autre Monde, beaucoup d'entre nous seraient incapables de supporter les vicissitudes de celui-ci, et c'est pourquoi la peur de la mort nous a été inculquée. » Me jetant un regard de biais, empreint d'ironie, il fit observer : « Certains d'entre nous n'aiment pas l'école, n'aiment pas la discipline qui y est indispensable. Pourtant, lorsqu'on grandit et qu'on devient adulte, on comprend les avantages de l'école. Ce serait une erreur de la quitter trop tôt et d'espérer néanmoins parfaire son instruction ; de même est-ce une faute que de mettre fin à sa vie avant l'heure fixée par le destin. »

[Suicide] Je méditai sur ces paroles, car, quelques jours plus tôt, un vieux moine illettré et malade s'était jeté du haut d'un ermitage. Il avait eu un caractère atrabilaire, et refusait toutes les offres d'assistance. Oui, le vieux Jigme était plus heureux mort que vivant, me dis-je. C'était une délivrance pour lui. Et pour les autres. « Seigneur », demandai-je, « alors le moine Jigme a eu tort de se suicider ! »

« Oui, Lobsang, il a eu grandement tort », répondit mon Guide. « Un homme, ou une femme, doit passer un certain laps de temps sur cette Terre. Si on met fin à sa vie prématurément, on doit retourner presque aussitôt sur Terre. C'est pourquoi certains bébés meurent au bout de quelques mois. Ce sont les âmes des suicidés qui se réincarnent pour compléter le temps qu'ils auraient dû vivre auparavant. Le suicide ne se justifie jamais ; c'est une grave offense contre soi-même, contre son Moi Supérieur. »

« Mais, Seigneur », dis-je, « et ces Japonais de haut rang qui se suicident en grande pompe afin de laver l'honneur familial ? Il faut certainement beaucoup de courage pour accomplir un acte semblable. »

« Non, Lobsang ! » dit mon Guide avec force. « Non ! Le vrai courage, ce n'est pas de mourir, mais de vivre malgré les épreuves, malgré les souffrances. Mourir est facile, vivre... voilà qui est courageux ! Les manifestations théâtrales de défi qui accompagnent le « Suicide Cérémoniel » ne doivent pas nous faire oublier que c'est là un acte répréhensible. Nous sommes ici-bas pour apprendre et nous ne pouvons apprendre qu'en vivant le laps de temps qui nous est alloué. Le suicide ne se justifie jamais ! »

La réincarnation — Une nouvelle naissance

Quittant le hall, ils regagnèrent la salle du conseil.

Là, le président dit à Algernon. — Vous avez vu les événements de votre vie. Vous avez vu que sang bleu ou sang rouge, vous avez commis une suite de crimes dont le couronnement a été votre suicide. Vous devez maintenant décider, ou nous laisser vous aider à décider de la vocation qui vous permettra d'expier le mal que vous avez fait et d'expier votre suicide. Avez-vous une idée de ce que pourrait être cette vocation ?

Algernon se sentait troublé. Tout ce qu'il avait éprouvé dans sa vie n'était rien à côté de ce qu'il ressentait à cet instant. La tête dans ses mains, il appuya ses coudes sur la table. Un silence absolu régnait dans la pièce. Longtemps il resta ainsi à penser, réfléchissant à ce qu'il pourrait être. Prêtre, peut-être, ou évêque et, avec quelques influences, archevêque. Mais arrivé à ce point, il éprouva un tel sentiment de négativité qu'il modifia tout de suite sa ligne de pensée.

Un vétérinaire, pensa-t-il. Mais il n'aimait pas assez les animaux pour cela, et la profession n'impliquait pas un rang social très élevé. Être vétérinaire constituait un tel déclassement pour quelqu'un de sa caste.

Il eut l'impression d'entendre rire de façon moqueuse — et ce rire indiquait que là encore il était dans la mauvaise voie. Il pensa alors à devenir docteur, un docteur à la mode, dont la clientèle se recruterait parmi la noblesse ; et s'il lui était donné de sauver soixante-dix vies ou plus, il aurait alors le « linge blanc des pénitents » avec lequel commencer une autre vie à la fin de ceci.
Un des hommes parla pour la première fois.

— Nous avons, bien sûr, suivi vos pensées dans ce globe.

Il fit un geste en direction d'un globe posé sur la table et qu'Algernon n'avait pas vu car il était recouvert d'un tissu ; mais maintenant il rougeoyait et révélait les pensées d'Algernon.
Le vieil homme parla.

— Oui, je crois que je peux vous recommander de devenir docteur, mais pas un docteur mondain. C'est le plan de vie que je conseillerai dans votre cas. (Il fouilla dans ses papiers et reprit :) Vous avez mis fin à votre vie et en avez mutilé d'autres.

— Non, cria Algernon en se dressant, je n'ai pas mutilé...

L'autre l'interrompit :

— Vous l'avez fait ; d'autres, sur vos ordres, ont été tués et mutilés et vous en portez le blâme au même titre que les exécutants. Mais je vous prie de m'écouter attentivement, car je ne répéterai pas ce que je vous dis. Vous deviendrez un médecin, mais dans un district pauvre, où vous travaillerez parmi les miséreux. Vous recommencerez votre existence dans les conditions les plus humbles — non plus comme un membre de l'aristocratie, mais comme quelqu'un qui s'élèvera grâce à son courage. À votre trentième année de vie, celle-ci sera terminée et vous reviendrez ici, si vous répétez votre suicide ; sinon, vous irez à un niveau plus élevé de l'astral où vous serez préparé, en fonction de la façon dont vous aurez agi dans la vie que vous êtes sur le point d'entreprendre.

Les discussions durèrent pendant très longtemps, puis le président, après un coup de marteau sur la table, reprit la parole :

— Nous nous rencontrerons à nouveau pour décider des parents que vous aurez, de la région où vous naîtrez et aussi de la date. Jusqu'à ce moment, vous pouvez regagner la Maison du Repos. La réunion est terminée.

L'air sombre, Algernon et le docteur refirent le chemin en silence. Le docteur l'installa dans la chambre qui convenait, en lui disant :

— Je reviendrai plus tard quand on me dira de le faire.

Avec un salut très bref, il s'éloigna, et Algernon s'assit, la tête dans les mains. L'image même de l'extrême misère, pensant à tout ce qu'il avait vu, à tout ce qu'il avait fait et se disant en lui-même : « Eh bien, si ceci est le Purgatoire, alors c'est que l'Enfer n'existe pas ! »

Vous devez retourner sur terre comme un enfant de gens pauvres, de parents sans tatut social, parce que le rôle que vous avez été appelé à jouer dans votre précédente existence semble avoir considérablement faussé votre compréhension et vos perceptions, et vous vous placez dans une classe à laquelle vous n'avez pas droit. Nous suggérons — et c'est votre droit de refuser — que vous naissiez à Londres dans le secteur de Tower Hamlets. Il y a, près de Wapping Street, de futurs parents très convenables. Vous aurez l'avantage de naître tout près de la Tour de Londres et près des célèbres docks, zone de pauvreté et de souffrance. Là, si vous êtes d'accord, et si vous avez la force mentale et morale, vous pourrez commencer à travailler au développement qui fera de vous un médecin ou un chirurgien ; et en sauvant les vies autour de vous, vous pouvez expier vos fautes : les morts dont vous êtes responsable. Mais vous devrez vous décider rapidement car ces femmes que nous avons choisies comme mères futures sont déjà enceintes, ce qui veut dire que nous n'avons pas de temps à perdre. Je vais vous montrer, dit-il, la zone où vous pourrez naître.

Se tournant, il fit un geste de la main vers le mur que Cinquante-trois avait cru être en verre dépoli. Aussitôt la couleur apparut et il prit vie ; Cinquante-trois vit la Tamise, Southwark Bridge, London Bridge, et Tower Bridge qui apparaissaient sur l'écran. La Tour de Londres elle-même était visible. Charmé, il regardait ces images parfaitement claires, et observait la circulation. Les voitures sans chevaux l'intriguaient tout particulièrement. Il en fit la remarque au conseiller qui lui répondit :

— Oh oui, ce mode de transport a presque disparu ; de grands changements se sont produits depuis que vous êtes ici, et vous savez que vous y avez passé pas mal de temps. Vous avez été inconscient pendant environ trois ans. Tout maintenant est motorisé — bus, voitures, etc. Les choses sont censées s'être améliorées, mais je regrette quant à moi de ne plus voir des chevaux passer dans les rues. Cinquante-trois se concentra de nouveau sur les images de Londres, et fut interrompu par le conseiller qui lui disait :

— Nous avons cinq femmes enceintes. Je veux que vous choisissiez parmi toutes les zones qu'on vous a montrées, celle que vous préférez. Parmi ces cinq femmes, l'une est l'épouse d'un aubergiste, la seconde est l'épouse d'un fruitier. La troisième, l'épouse d'un quincaillier. Quant à la quatrième, son époux est conducteur d'autobus, et la cinquième est concierge d'hôtel meublé. Vous êtes libre maintenant de faire votre choix et personne ne vous influencera. Je peux vous en soumettre la liste et vous aurez vingt-quatre heures pour réfléchir. Et si vous avez besoin d'un conseil, il vous suffira de le demander.

Cinquante-trois retourna aux tableaux vivants, montrant les gens qui se déplaçaient ; il s'étonnait de la façon étrange dont les femmes étaient vêtues, admirait les voitures sans chevaux et s'émerveillait aussi en voyant défiler la masse de somptueux bâtiments. Il se tourna alors vers le conseiller en disant :

— J'aimerais vous demander de me permettre de voir les cinq pères et les cinq mères parmi lesquels je dois sélectionner mes parents. J'aimerais les voir, voir leurs conditions de vie.

— Ah, mon ami, répondit le conseiller d'un ton de regret et secouant la tête tristement, c'est une requête que je dois vous refuser, car nous ne faisons jamais ce genre de choses.

— Vous avez un esprit de caste très excessif, et je conviens, avec vous, que la respectable activité qu'est celle d'un aubergiste ou d'un quincaillier serait plus que n'en peut accepter votre subconscient. Toutefois je pourrais vous recommander fortement cette auberge célèbre de Câble Street ; mais pour quelqu'un de snob comme vous, je suggérerais au contraire la famille de l'épicier. L'homme se nomme Martin Bond et sa femme, Mary. Elle est sur le point d'accoucher et si vous devez occuper son corps en tant qu'enfant à naître, vous n'avez pas une minute à perdre, il vous faut reprendre vos esprits et décider, car vous seul pouvez le faire.

« Un épicier, pensa Cinquante-trois. Pommes de terre moisies, oignons puants, tomates trop mûres. Pouah ! » Se grattant la tête, il se tortillait misérablement sur sa chaise. Autour de lui, les autres faisaient silence, conscients de ce qu'il y avait de désespérant dans le fait de devoir prendre une telle décision. Levant la tête, Cinquante-trois dit enfin sur un ton de défi :
— C'est bien, je choisis l'épicier. Peut-être découvriront-ils que je suis l'homme « le mieux » qu'ils aient jamais eu dans leur famille !

— Installez-vous sur cette table, dit alors la femme.

Cinquante-trois hésita un instant, puis en haussant les épaulés il grimpa sur la table, écartant avec brusquerie la main du docteur qui, aimablement, cherchait à l'aider. Étendu sur la table, une étrange sensation s'empara de lui ; la table semblait se mouler à son corps. Sensation exquise de confort qu'il n'avait jamais encore éprouvée. La table était chaude. Levant les yeux, il découvrit que sa vue s'était troublée. Les formes devant lui devenaient imprécises. Promenant son regard sur le mur qui lui faisait face, il crut pouvoir distinguer une forme humaine du sexe féminin. Il lui sembla qu'elle était dans un lit ; l'observant avec des yeux brillants, il eut l'impression que quelqu'un rejetait les draps en arrière.

Une voix déformée lui parvint :

— Tout semble aller bien. Il est compatible.

C'était vraiment très, très étrange. Il ressentait comme une impression d'être « anesthésié ». Il ne se défendait pas, il n'avait pas d'appréhension, nulle lucidité. Au lieu de cela, il reposait sur cette table qui épousait sa forme, regardant, sans comprendre, les gens qu'il avait connus antérieurement — le docteur, le conseiller et la femme.

Il eut le vague sentiment qu'on parlait : « Fréquence de base compatible. » « Inversion de température. » « Une période de synchronisation et de stabilisation. » II eut un sourire nonchalant ; le monde du Purgatoire s'évanouit et il ne sut plus rien de ce monde.

Algernon s'agita violemment dans son sommeil. Algernon ? Cinquante-trois ? Peu importe que ce fût l'un ou l'autre. Ce n'était pas dans le sommeil qu'il était plongé, mais bien dans le cauchemar le plus affreux qu'il ait jamais vécu. Il songea au tremblement de terre de Messine, où les édifices s'étaient écroulés et où la terre s'était ouverte en engloutissant les gens, puis s'était refermée sur eux.

Une effroyable catastrophe. Mais ce qu'il éprouvait était la pire chose jamais imaginée. Il lui semblait qu'on le broyait et qu'un boa constricteur essayait de le déglutir et de le faire passer au travers de sa gorge.

Le monde entier lui paraissait être bouleversé. Tout tremblait. Il ne souffrait pas, mais il se sentait terrifié.

De loin, un cri étouffé lui parvint, comme un cri entendu à travers une masse d'eau. Vaguement conscient, il perçut : « Martin ! Martin, demande vite un taxi. Le travail a commencé. »
« Martin ? Martin ? » II avait le sentiment vague, très vague, d'avoir déjà entendu ce nom quelque part, mais il ne parvenait pas à rassembler ses souvenirs.

Il était incapable de voir, mais de l'environnement chaud dans lequel il avait été, on le précipitait maintenant sur quelque chose de froid et de rugueux. Le froid lui sembla pénétrer ses os et il frissonna. Il découvrit, étonné, qu'il était tout trempé, et « quelque chose » alors le saisit par les chevilles et le souleva, tête en bas.

Deux claques sévères sur son derrière, et il ouvrit la bouche pour protester contre l'indignité, contre l'outrage infligé au corps d'un officier et d'un gentleman. Et avec ce premier cri de rage, tout souvenir du passé le quitta, comme s'évanouit le rêve à l'aube du jour nouveau. Un bébé était né.

Tous les bébés, bien sûr, ne connaissent pas de telles expériences, vu qu'un bébé n'est normalement qu'une masse inconsciente de protoplasme jusqu'à l'instant de la naissance. La conscience ne lui vient que plus tard. Mais, dans le cas d'Algernon, ou de Cinquante-trois — comme il vous plaira de l'appeler — le problème était assez différent, car il avait été un suicidé et, en vérité, un « cas » très difficile, et à cela s'ajoutait un autre facteur : cette créature — cette entité — devait revenir sur terre avec, dans l'esprit, un objectif particulier ; il lui fallait se destiner à une profession spéciale, et la connaissance de ce qu'était cette vocation devait être transmise à partir du monde astral par l'intermédiaire du bébé à naître et de là directement au moule mental du nouveau-né.
Pour un temps, le bébé resta étendu. Le cordon fut coupé, mais il était indifférent à tout ce qui se passait. Algernon s'en était allé. Il y avait là, maintenant, un bébé sans nom. Après quelques jours passés à l'hôpital, des formes vagues allaient et venaient devant la vision indécise du bébé.

— Tiens, dit une voix, assez fruste, petit diable d'avorton, hein ? Comment vas-tu l'appeler, Mary ?

La mère, regardant tendrement son premier bébé, leva les yeux et sourit au visiteur.

— Je pense que nous l'appellerons Alan. Tu te souviens, nous avions décidé que si c'était une fille elle s'appellerait Alice, et si c'était un garçon, ce serait Alan.

Prédictions de Rampa

Il existe une théorie très subtile selon laquelle tout ce que nous vivons est déjà arrivé et que nous sommes dans un continuum de temps différent. Nous ne nous proposerons pas d'examiner à fond cette théorie ; mais qu'il nous soit permis de déclarer que les anciens prophètes pouvaient voir dans l'avenir et que les prophètes d'aujourd'hui le peuvent également. Je vais illustrer ce que j'avance là par quelque chose qui m'est arrivé personnellement. Je suis entré en transe et voici ce que j'ai vu.

D'abord, qu'une guerre allait commencer. Avec le recul du temps, je sais maintenant qu'il s'agissait de la guerre qui a débuté au Viêtnam après le départ des Français, après la dissolution de la Légion étrangère. L'exactitude de cette vision a, hélas ! été prouvée. J'ai vu aussi que l'Italie allait être conquise par le communisme. La religion chrétienne est condamnée et le Vatican devra fermer ses portes. Les cardinaux et les évêques seront tués. Le communisme envahira l'Europe. Ce ne sera pas le communisme que nous connaissons. Il sera quelque peu modifié. L'Angleterre et les États-Unis fusionneront par mesure de protection et l'Angleterre sera sous la direction des États-Unis. En fait, elle aura un Américain pour gouverneur, ce qui est assez amusant si l'on songe que ce sont des Anglais qui fondèrent l'Amérique !

Il est également probable que la surface de la Terre craquera. Si vous avez lu les rapports de l'Année géodésique internationale, vous savez qu'il existe au-dessous de l'océan de vastes secteurs en pleine activité, en pleine transformation. Déjà, certains fonds marins s'élèvent. Des continents perdus, qui sont actuellement tout au fond des mers, vont réapparaître et former de nouveaux pays. En revanche, des pays vont s'enfoncer et le monde sera pour un temps en état de panique. New York s'éboulera et, peut-être, s'enfoncera dans l'Atlantique. Los Angeles et San Francisco, Seattle et Vancouver, sur la côte du Pacifique, ne s'élèveront plus au-dessus du sol et, par la suite, s'engouffreront dans le Pacifique qui, lui, montera. La plus grande partie de la côte sera inondée et tout l'aspect du pays changera. Par-dessus l'Alaska, des rockets soviétiques pleuvront, et les États-Unis comme le Canada seront le théâtre de grandes dévastations, mais sur le continent nord-américain, quelques survivants réfugiés au sommet des montagnes Rocheuses repeupleront, finalement, ce coin du monde.

Au Canada, les Grands Lacs, qui sont actuellement des étendues d'eau douce, changeront d'orientation* et couleront en sens inverse, de telle sorte que, de Québec à Montréal, de Montréal à Buffalo, de Buffalo à Détroit, l'eau finira par s'accumuler à Chicago, qu'elle inondera ainsi que tout le pays qui l'entoure, pour, enfin, se jeter dans le Mississippi. Les eaux, rassemblées en un torrent dévastateur du fait du renversement de l'axe de la Terre, causeront une telle érosion des terres qu'une île nouvelle se formera. Tout ce qui est séparé par l'eau et fait face à l'océan deviendra une terre nouvelle.

En Europe, le lit de la Méditerranée s'élèvera. De hautes terres en sortiront, qui révéleront des tombes ayant fait partie de l'ancienne Égypte et qui avaient été jadis englouties.
L'ensemble du continent sud-américain sera secoué de tremblements de terre. Les îles Falkland seront réunies à la région inférieure de l'Argentine. Là, une grande fissure se formera, qui fera communiquer l'Atlantique et le Pacifique, par un isthme qui ne sera pas plus grand que le détroit de Gibraltar. Du fait de son nouvel équilibre, la Terre s'inclinera plus encore et les saisons changeront. La glace des Pôles fondra et un vaste territoire deviendra utilisable. Il offrira beaucoup de ressources minières et autres.

Le Japon et la Corée ainsi qu'une partie de la côte chinoise s'enfonceront sous les eaux, mais d'autres terres émergeront. Les Russes auront envoyé dans l'espace de très grands satellites. Bientôt les Chinois iront, eux aussi, dans l'espace, car ils auront accueilli des savants américains chassés par les inondations et la destruction. L'an 2000 verra se dérouler dans l'espace de grands événements qui ne seront pas toujours pacifiques, car il existera une sérieuse rivalité entre les branches du communisme, la russe et la chinoise. En l'an 2004, il y aura même une guerre spatiale terrible entre la Chine et la Russie. Sur terre, les hommes se terreront dans des abris profonds et beaucoup d'entre eux seront sauvés.

Une partie de cette prophétie m'a laissé rêveur au point que je me suis longtemps demandé si j'avais ou non le droit d'en faire état. Je me suis finalement résolu à la révéler au public, à qui j'estime devoir la vérité. Voici donc. En l'an 2008 environ, les Russes et les Chinois cesseront de se faire la guerre devant une menace beaucoup plus considérable. De très loin dans l'espace, au-delà de notre système solaire, viendront des êtres humains qui voudront s'établir sur la Terre. Ses actuels habitants commenceront par envisager cette intrusion d'un fort mauvais œil. Au début il en résultera une commotion considérable. Cependant, le bon sens et la raison prévaudront. Ces êtres venus de l'espace lointain manifesteront des intentions pacifiques, qui font si désastreusement défaut à notre planète. Ils s'établiront donc, se marieront avec les habitants de cette Terre, de telle sorte qu'il n'y aura bientôt plus qu'une seule race d'hommes, qui s'appellera la Race Hâlée, parce que les diverses couleurs de peau, la blanche, la noire, la jaune et la rouge donneront naissance à une teinte uniforme, une sorte de haie assez agréable à regarder.

À ce stade de son évolution, la Terre connaîtra l'Âge d'Or, une ère de paix, de tranquillité et de haute connaissance occulte. Ce sera l'ère où les hommes, terrestres et extra-terrestres, vivront dans l'harmonie.

Et après ? Eh bien ! après, les choses sont également fort claires, mais contentons-nous de ce premier épisode pour le moment.

Ricanez-vous, êtes-vous sceptique, cynique ? Vous avez le droit d'avoir votre opinion comme j'ai droit à ma certitude, à mon savoir. Si vous aviez mon savoir, vous ne seriez pas en train de m'écouter. Vous n'en auriez pas besoin. Et vous ne ricaneriez pas.

Tant de choses ont été jugées impossibles qui n'en existent pas moins et font maintenant partie de notre vie de tous les jours que je ne vois pas pourquoi vous n'accepteriez pas ma prophétie, ni au nom de quoi vous la repousseriez.

Il est bien dommage qu'on ait toujours tendance à condamner ce que l'on ne comprend pas. Il est bien dommage que l'on qualifie toujours d'impossible ce qui, simplement, n'a pas encore été fait. Or, celui à qui il a été donné de consulter les Archives Akashiques où sont consignées toutes les choses passées, peut aussi avoir accès aux Archives des Probabilités où sont révélées toutes les choses à venir. N'importe lequel d'entre nous a déjà été témoin de faits que l'imagination la plus hardie n'eût pas osé rêver il y a quelques années seulement. Il en est, cependant, que l'on peut prévoir dès maintenant. Je viens de tracer les grandes lignes d'événements considérables qui vont affecter notre planète, mais certaines indications, encore modestes, ne nous permettent-elles pas de comprendre, d'ores et déjà, ce qui va se passer dans les années qui viennent ?

Je vous ai prédit, par exemple, que l'Angleterre fera, un de ces jours, partie des États-Unis, au même titre qu'Hawaïii et l'Alaska. Je vous prédis aussi que le Canada va devenir l'une des nations maîtresses. Ainsi que le Brésil. La France et la Russie s'uniront bientôt pour écraser l'Allemagne. Elles se sentent menacées par l'Allemagne et s'allieront pour échapper à cette menace. La race allemande s'éparpillera alors, parmi les autres nations, comme la race juive est actuellement dispersée un peu partout.

Les États-Unis et la Russie se réuniront pour vaincre la Chine, cette Chine nouvelle qui pose des problèmes au reste du monde. Ainsi l'Ours et l'Aigle s'allieront-ils contre le Dragon et, jusqu'à ce que le Dragon soit vaincu, il n'y aura pas de paix durable.

Ceux d'entre vous qui s'intéressent à l'astrologie se souviendront que le 5 février 1962, 16 degrés ont couvert le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne au cours d'une éclipse. Cela se reproduira le 5 mai 2000, et, un peu auparavant, la comète de Halley reparaîtra, en avril 1986. Toutes ces configurations amèneront des événements considérables dans le monde entier. Ce sera l'ouverture d'une ère nouvelle, où l'espoir renaîtra, comme renaît la Nature au printemps. C'est après l'an 2000 que l'Homme connaîtra la renaissance de ses aspirations spirituelles et de ses espérances.

Disons aussi quelque chose des transformations du climat dans le monde. C'est là un sujet intéressant de prédiction.
Dans les années qui viennent, il se produira beaucoup de séismes. Des terres s'élèveront, d'autres s'enfonceront et de nombreuses terres seront remplacées par les eaux. Dans le Pacifique, une grande crevasse s'étend sur des milliers de kilomètres. C'est une fissure dans la croûte terrestre, et, si les nations continuent à lancer des bombes atomiques ou de plus fortes encore, cette fissure va s'ouvrir et il se produira toute une série de tremblements de terre et d'inondations.

Pendant des siècles il a été possible de prédire le temps, plus ou moins précisément. En consultant les cartes des bureaux météorologiques, on constate que la température, disons, du Canada tombe généralement de tant de degrés à tel moment, tandis qu'à Buenos Aires les abaissements de température sont généralement d'un autre ordre. Il est, par conséquent, possible de prédire le temps qu'il fera au Canada, à Buenos Aires, à Tombouctou, à Moscou en consultant des relevés s'échelonnant sur un très grand nombre d'années. Toutes ces observations nous ont permis d'établir des probabilités. Cependant, depuis quelque temps, on a noté des changements. Et même des changements rapides, dus à toutes sortes de causes, dont la plupart sont sans doute l'œuvre de l'homme.

Avez-vous remarqué que, récemment, on a noté, de plus en plus souvent, des anomalies qui se produisent un peu partout ? Aux États-Unis, il y a eu des hivers exceptionnellement froids. En Géorgie la température est descendue à plusieurs degrés au-dessous de zéro. De même en Arizona. J'ai reçu des lettres du Canada où l'on faisait mention de températures jamais vues, exceptionnellement basses, suivies la semaine suivante d'une vague de chaleur. On signalait aux chutes du Niagara et à Détroit le phénomène contraire. Dans le parc national du Montana, il existe plusieurs glaciers dont les uns ont complètement fondu et les autres sérieusement diminué. Sans parler du nombre des tornades, particulièrement violentes, qui a augmenté dans des proportions plus qu'inquiétantes.

En Angleterre, ordinairement tempérée, on subit depuis quelque temps des conditions climatériques toutes nouvelles. On a vu le bétail mourir de froid et de faim.

Plus étrange encore, en Sicile, le pays du soleil, des vagues de froid ont éprouvé la population, qui n'était pas habituée à voir son sol recouvert d'une couche de neige épaisse d'un mètre. À Rome, le Tibre a gelé. On a patiné sur la glace !

En revanche, le climat de la Russie semble s'être adouci. La Sibérie devient un pays tempéré. Il est bien possible que toutes les bombes atomiques qui ont été et sont continuellement lancées aient altéré le système des radiations solaires et, par conséquent, transformé les zones de température dans le monde entier. Ainsi, comme il avait été prédit, dans un avenir assez proche bien des choses vont changer sur notre planète.

Avez-vous songé que. si la glace des Pôles fondait, le niveau des eaux s'élèverait un peu partout d'au moins 600 pieds ? Si une partie seulement des régions glaciaires qui font partie de la côte de Russie se mettaient à fondre, des villes comme New York ou Montevideo pourraient être submergées ; en fait, il suffirait de quelques pieds d'eau pour inonder complètement l'Uruguay. J'en reviens à cette fissure qui menace de séparer une partie de l'Argentine du reste du continent. Comme je l'ai dit, il en résultera une île et un passage vers l'océan Pacifique. La chose, en se produisant, aura des conséquences assez extraordinaires pour être signalées. En effet, le Pacifique est plus salé que l'Atlantique. L'eau du Pacifique deviendra donc à la fois plus chaude et plus lourde et s'enfoncera dans les eaux plus froides de l'Atlantique parce que celles-ci, étant moins salées, sont plus légères !

Les Russes s'emploient à transformer les conditions climatériques à leur avantage en tripotant le Gulf Stream, ce qui fait que le courant chaud qui devrait normalement se diriger vers l'Europe coule le long de la Sibérie, laquelle Sibérie dégèle et deviendra véritablement une terre russe, cependant que l'Angleterre revivra peut-être une nouvelle ère glaciaire, qui s'étendra sur une bonne partie de l'Europe.

Normalement la Terre est entourée de couches d'air, dont certaines se déplacent comme des courants. Normalement la quantité de rayons cosmiques qui viennent frapper la Terre est à peu près constante, mais depuis que les fusées et les bombes traversent l'atmosphère, les jet-streams des couches extérieures sont troublés et déviés. D'où des inversions de température qui empêchent l'air chaud de s'élever et provoquent le dessèchement de vastes régions. Ces changements dans les températures de la planète sont généralement défavorables et l'humanité connaîtra de durs moments si elle ne se révolte pas contre ceux qui désirent la guerre. De toute façon, nous sommes actuellement dans l'Âge de Kali, qui ne porte en lui que malheur, souffrance et désespoir. Mais cet âge touche à sa fin et bientôt se lèvera l'aube où l'Homme renaîtra à l'espoir, où il saura qu'il va vers un bonheur plus grand, une plus haute spiritualité et une foi plus ardente en l'Humanité tout entière.

****************************
Résumé d'arrière de couverture

Les pages qui suivent représentent la quintessence de l'enseignement de Lobsang T. Rampa. Elles réunissent les écrits les plus significatifs puisés dans son immense œuvre et constituent en quelque sorte son TESTAMENT. Le legs qu'il a voulu faire à ses nombreux amis à travers le monde.
Voici quelques-uns des sujets qui y sont abordés : FORMATION ET ORIGINE DE LA TERRE • ORIGINE DES O.V.N.I. • LES MONDES PARALLÈLES • LA QUATRIÈME DIMENSION • LES DIFFÉRENTES CIVILISATIONS • CONSCIENT, INCONSCIENT, SUBCONSCIENT • AMOUR • AFFECTION • MARIAGE • COUPLES • LES CHATS • LES PLANTES • L'EXISTENCE DE DIEU • LA FOI • LA MÉDITATION • LE VIEILLISSEMENT • LA PEUR • LA SOUFFRANCE • LA DROGUE • L'ALCOOL • LE SUICIDE • LE TROISIÈME ŒIL • L'AURA • LE VOYAGE ASTRAL • LE KARMA • L'HYPNOTISME • LA PSYCHOMÉTRIE • LA TÉLÉPATHIE • LA CLAIRVOYANCE • LA MORT • LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE L'ASTRAL • LA RÉINCARNATION • LES PRÉDICTIONS DE RAMPA • etc.